Le Tarn est un département présentant une agriculture très diversifiée (élevage, viticulture, arboriculture, productions végétales). La crise que traverse la filière laitière remet en question les systèmes traditionnels de production (Prim'holstein + Ensilage de Mais + aliment du commerce). Beaucoup d'exploitants sont en grande difficulté et abandonnent le lait. Les questionnements sont nombreux sur la poursuite ou non de l'activité. Certains réfléchissent à l'évolution de leur système pour le rendre moins dépendant de l'évolution du contexte mondial. L'EPL du Tarn possède une exploitation laitière qui n'a pas entamé sa transition écologique. Le changement récent de chef d'exploitation et de directeur d'EPL permet d'envisager une transformation en profondeur du système d'exploitation. Aujourd'hui cette exploitation de 158 ha présente une référence laitière de 600000 litres produite par 70 mères Prim'holstein. Le système alimentaire repose sur l'ensilage de maïs associé à des aliments du commerce (correcteurs azotés...). L'exploitation fait un ensemble de productions végétales (maïs semence, céréales...). Le contexte de la production de semence est oreinté à la baisse et les perspectives ne sont pas favorables. Les revenus liés à cette activité vont encore diminués. Ce contexte peu favorable nous oblige à revoir le système de production laitière, envisager une diversification des productions tout en s'impliquant dans le plan agroécologique français. Une reflexion a été engagée au sein de l'EPL avec les partenaires sur ces deux axes. L'objectif est de produire du lait de qualité, à un coût supportable grâce à un système agroécologiquement acceptable. Le nouveau système devra : - être plus résilient (capable de résister aux fluctuations des marchés mondiaux), - être plus autonome (alimentation du troupeau à partir des ressources de l'exploitation), - reposer sur la valorisation de l'herbe, - intégrer une démarche agroécologique. La mise en place de ce nouveau système va s'étaler sur plus de deux ans. L'exploitation accueille aujourd'hui de nombreux apprenants. Cette forte implication pemrettra d'intégrer les apprenants à cette reflexion (BTS ACSE scolaires et apprentissage, BTS APV apprentissage, Bac Pro CGEA, BP REA). La reflexion et la mise en oeuvre du nouveau projet sera pour l'ensemble des apprenants de l'EPL un terrain d'observation et d'expérimentation. L'exploitation restera un lieu : - d'apprentissage des gestes techniques, - d'approche globale et de stratégie des systèmes biotechniques (approche travail, approche des bâtiments, gestion du paturage...). - d'étude des transitions (techniques, sociales, économiques et agroécologiques). La profession fortement préoccupée par les dégats de la crise laitière s'intéresse de près à l'évolution du système de Bellegarde et compte en faire un lieu de référence et de reflexion pour la filière laitière. Cette transition modifie en profondeur le système et demande la mise en place de différents protocoles pour valider les choix : - type de pâturages (techniques de parcours et espèces choisies), - autonomie en protéine: il conviendra de développer l'approche du soja extrudé avec notre partenaire le grenier coopératif, mais aussi d'explorer d'autres pistes avec la féverole ou le pois afin de définir des rations alimentaires en adéquation avec l'ensemble du projet. - conservation des sols (couverts végétaux, semis direct...). Il parait indispensable d'adapter les couverts végétux au contexte de l'exploitation, et de répondre au défi de non seulement assurer la production de fourrage pour le troupeau mais aussi de conserver voire d'améliorer nos sols et enfin de partcipier au piégeage du carbone. - impact du pâturage sur l'état sanitaire du troupeau. Evaluation de seffets directs et indirects du pâturage. - gestion de l'eau (irrigation, abreuvement, nettoyage salle des installations de traite, traitement des eaux...) - gestion des effluents d'élevage. Sur le volet diversification plusieurs pistes sont retenues : - développement d'un projet agroforestier associé à la production de volailles de chair (valorisation de terrains en pente). Implantation d'essences adaptées au terroir et qui permettront à la fois une production fruitière (pommes et poires) pour les fruits ou transformés en jus, mais aussi la production de bois d'oeuvre sur dun plus long terme. Ces produits seront commercialisés en vente directe. - autonomie alimentaire / maraichage avec la commune d'Albi et le chantier d'insertion et les saveurs Paysannes et les incroyables comestibles/ Production de légumes secs sur l'exploitation de Bellegarde à destination de la restauration collective. Le questionnement se pose sur le choix des especes les plus adaptées aux conditions pédoclimatiques et au système d'exploitation. - évolution de la production de semences : recherche d'éventuels contrats sur d'autres espéces (tournesol, colza, soja, blé...).