Janvier 2016 marque l’arrivée d’un nouveau directeur d’exploitation, Marc Bassery, désireux d’accélérer la transition de l’exploitation vers l’agro-écologie. L’un des principaux projets est de mettre en place une parcelle en agroforesterie qui associerait des châtaigniers avec le pâturage du troupeau de vaches limousines de l’exploitation, deux productions emblématiques du Limousin, ou avec une culture. Cette parcelle sera intégrée dans une rotation longue de type 5 ans minimum de prairie riche en légumineuses – 1 à 3 ans de céréales. L’agroforesterie est actuellement en développement dans le pays de Saint-Yrieix-la-Perche avec notamment un GIEE qui lui est dédié (Agroforeveri), financé par le Casdar « mobilisation collective pour l’agro-écologie ». L’EPL, représenté par le CFPPA, fait d’ailleurs partie du comité de pilotage du GIEE. La réflexion liée à la mise en place d’une parcelle en agroforesterie a déjà commencé, l’équipe de direction et les enseignants d’agronomie ont participé à des réunions techniques et à des visites d’exploitation en lien avec le sujet.La présence d’une parcelle en agroforesterie permettrait aux apprenants d’avoir un support pédagogique sur lequel ils pourront travailler avec leurs enseignants. Concernant les apprenants du lycée, cette parcelle constituera un support d’étude privilégié. Dans tous les référentiels, il est mentionné l’étude de systèmes innovants. Pour les BTSA GDEA et la filière agroéquipement, cette parcelle permettra d’étudier l’impact des arbres sur le rendement des cultures et les adaptations du matériel agricole à mettre en place. Pour la filière productions animales, il sera possible d’étudier avec eux les bienfaits de l’arbre sur les animaux, de réfléchir à la mise en place de clôtures complexes assurant la protection des arbres tout en permettant le pâturage et l’entretien de la parcelle. Enfin, cette parcelle permettrait aux apprenants du CFPPA d’avoir un support pédagogique dans le cadre de l’UCARE « développer l’agroforesterie sur les exploitations », dont le CFPPA a récemment reçu l’habilitation. Différents suivis pourront être faits, comme par exemple, les modifications de composition de sol, l’évolution des rendements des cultures présentes sous les arbres, les bienfaits des arbres sur les animaux dans le cas d’un pâturage ou encore l’évolution de la présence de bio-agresseurs et d’auxiliaires sur les cultures. Ces suivis seront bien sûr réalisés autant que possible en y associant les apprenants. Ils commenceront avant l’implantation de la parcelle afin d’avoir un témoin puis seront poursuivis tout au long du développement des arbres. Des partenariats avec les Chambres d’agriculture ou encore avec les CIVAM pourront être mis en place afin de communiquer au maximum sur les résultats issus des suivis réalisés sur la parcelle. Cela permettra également de mettre en place des rencontres avec les professionnels et les particuliers du secteur pour leur faire découvrir l’agroforesterie ainsi que les méthodes de gestion de la parcelle. Le pâturage tournant accéléré sera développé sur la parcelle en agroforesterie. L’implantation des arbres sera réfléchie de façon à faciliter la mise en place de paddocks. Lorsque la prairie aura une baisse de production, il sera possible d’implanter une céréale sous les arbres. Ce projet fait partie intégrante du projet d’exploitation du lycée, est en accord avec le Programme Régional Enseigner à Produire Autrement du Limousin et permet de répondre aux objectifs de la note de service pour la transition agro-écologique des exploitations agricoles (étape vers l’obtention de la certification HVE, système innovant permettant de réduire les intrants, augmentation de la part de SIE, renforcement de la complémentarité animal-végétal, association de cultures pérennes avec d’autres systèmes de production). Cette parcelle « témoin » devrait être à l’origine du développement de l’agroforesterie sur l’exploitation et s’étendre à l’avenir sur plusieurs parcelles. Elle permettra également de faire le lien avec les autres actions prévues au projet d’exploitation, tel que développer l’apiculture, favoriser la biodiversité et développer l’autonomie alimentaire en y associant le pâturage tournant. En développant ce projet inscrit dans une dynamique de territoire, l’EPL a à cœur de promouvoir en premier lieu l’agroforesterie et ses bienfaits potentiels mais plus largement l’agroécologie auprès des apprenants et des professionnels.