Les essais d'incorporation d'insectes dans l'aliment aquacole répondent à une attente sociétale puisqu’ils permettent d'envisager de réduire l'utilisation de farines de poissons, et donc de limiter la pression de la pêche. Par ailleurs, les insectes (Black Soldat fly et Ténébrion molitor) peuvent rendre un service préalable en éliminant des déchets organiques qui demanderaient un traitement spécifique coûteux du point de vue économique, mais également environnemental.
Pour cela, une salle d’élevage a été installé au sein de l’établissement, où les apprenants venaient de façon régulière afin de maitriser le cycle d’élevage des deux espèces cibles. Ainsi, les élèves ont été sensibilisé aux aspects durables, puisque les insectes étaient nourris avec les déchets alimentaires issus de l’amont des cuisines collectives de l’établissement, puis le compost obtenu était introduit dans le jardin pédagogique pour une meilleure valorisation. Les insectes produits ont servi à la fois à des expérimentations en internes, mais également à alimenter des reptiles et oiseaux de l’animalerie pédagogique.
Le LMA du Haut-Anjou se positionne en réalisant des études au niveau régional ainsi qu'au travers de nombreux contacts au niveau national et en Afrique de l'Ouest. Il s'agit de devenir un centre de ressource et un relais pour les acteurs en cours ou en devenir s'intéressant à la production des insectes.
Ainsi, des services civiques Béninois et Ivoirien, sur les 3 ans de ce tiers temps, sont intervenus sur cet élevage, avec l’objectif de se l’approprier et de l’adapter dans leur pays respectif.
De plus, lors des différentes expérimentations, en lien avec des partenaires régionaux, il est observé que l’incorporation d’insectes dans l’alimentation des poissons n’influence pas négativement leur croissance. Lors de ces expérimentations, les élèves de productions aquacoles ainsi que les services civiques internationaux sont intervenus aussi bien au niveau de la pratique, mais également au niveau de la lecture du protocole expérimental.
Les expérimentations se sont également tournées vers l’introduction des insectes dans l’alimentation humaine. En effet, depuis 2018 suite au règlement UE 2015/2283, l’Europe a introduit les insectes dans les «novel food». Ainsi, les insectes rentrent dans la catégorie des aliments sous certaines conditions.
Pour cela un rapprochement entre les EPL de Laval et Château Gontier a eu lieu, et plus particulièrement avec les étudiants de 2ème année en BTS STA. Pour cela, ils ont été chargés, lors de séances de PLURI Innovation, de réaliser des recettes avec l’introduction d’insectes. Ces jeunes ont parfaitement joué le jeu, puisqu’ils ont réussi à élaborer des brownies avec de Mouches Soldats Noires (BSF), et une sauce bolognaise avec les vers de farine.
Par la suite, ces mêmes étudiants lors de leur MIL communication, ont réalisé des posters pour vulgariser l’introduction d’insectes dans l’alimentation humaine. Ils ont également fait déguster ces produits auprès de divers publics. Il en ressort, que la population est assez réticente et que ces nouveaux produits auront besoin d’être accompagné pour rentrer dans les mœurs culinaires des français.
Enfin, le tiers temps touche à sa fin. La réflexion sur le devenir de l’atelier de production d’insectes à la suite de la fin du tiers temps est en cours. Le scénario le plus probable serait au mieux de maintenir l’élevage actuel de dimension pédagogique. Mais la question de la main d’œuvre se demeure.