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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Etablissement

Centre constitutif
LEGTA du Nord
Etablissements associés
EPLEFPA de la Thiérache
Nom du directeur de l'établissement

Fabrice HENRY

Nom du responsable du dossier

Stéphane DUBOIS

Coordonnées (téléphone et mél), qualité du responsable du dossier

stephane.dubois@educagri.fr

06 75 19 89 96

Nom du chef de projet

Anna Fournier

Statut du chef de projet
Coordonnées du chef de projet au sein de l'équipe de direction

anna.fournier@educagri.fr

06 74 35 27 83

Le projet

Exposé de la problématique et de la légitimité de l’EPLEFPA à se saisir du sujet

Le projet V'Herbage est porté par les deux EPLEFPA de Douai (sites de Sains du Nord et du Quesnoy) et de la Thiérache (site de Vervins).

Le territoire de la Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT), situé dans les départements du Nord et de l'Aisne, est marqué par une agriculture d'élevage qui maille le territoire par ses prairies et ses bocages.

Les éleveurs de la SAT sont au croisement de deux enjeux majeurs : la reconnaissance de leur place au sein du territoire par les services qu'ils lui rendent et le maintien, l'attractivité de leur métier.

Les espaces de conflits existent et les tensions s'expriment notamment entre les éleveurs et la société civile. Pourtant la crise sanitaire que nous venons de traverser a montré que les coopérations entre acteurs territoriaux participent de l'approvisionnement d'une d'alimentation plus durable, de qualité, pour tous en s'appuyant sur un cadre de vie commun que compose la nouvelle ruralité.

La place de l'élevage et de ses éleveurs reste une clé des fonctions de ces territoires. 

S'inscrire pleinement dans la trajectoire de développement de la SAT est le défi majeur des éleveurs du territoire mais il ne peut être relevé sans considérer les acteurs en place : société civile, entreprises, collectivités, établissements d'enseignements, etc.  Car ces acteurs locaux, dans leur diversité et par leurs regards, questionnent et bousculent les modèles agricoles et d'élevage de l'Avesnois et de la Thiérache. 

Les interfaces peuvent être conflictuelles et sources d'incompréhension de part et d'autre. Le maintien de l'élevage est un enjeu majeur et les leviers d'action sont multiples. Ils ne relèvent pas que de changements techniques.

 

3.1. Contexte agricole et socio-économique des EPLEFPA

Marqué par des indicateurs socio-économiques dégradés, le territoire de la SAT est pourtant riche de ses ressources naturelles. Il est majoritairement tourné vers les métiers d'élevage, qui ont contribué au façonnage d'un paysage bocager caractéristique. Aujourd'hui, ce patrimoine est menacé par l'intensification des pratiques. L’élevage bovin-lait y représente l’orientation dominante (40 % des EA), mais la spécialisation grandes cultures a beaucoup progressé depuis 10 ans. Le maintien de l'élevage est donc un réel enjeu en termes d'activité économique, d'emploi, de protection des ressources communes et d’attractivité du territoire en explorant ainsi la multifonctionnalité de l’agriculture.

Les constats d’isolement sont pourtant forts dans le monde agricole : une des caractéristiques du territoire est la faible présence de collectifs d’acteurs inscrits dans des dispositifs de contribution aux politiques publiques (Ecophyto, GIEE...). A ce manque d’actions collectives, s’ajoutent les problèmes d’acceptabilité de certaines pratiques d’élevage : les habitants, collectivités, associations d’usagers qui constituent la « société civile » ont une vision très différente et parfois contradictoire de l’agriculture, ce qui engendre des clivages sociologiques et une incompréhension mutuelle.

Afin d'agir sur les problématiques de développement de ce territoire, l'État a engagé un Pacte pour le développement de la SAT, une contractualisation spécifique et ambitieuse. Ce pacte d'engagement avec les collectivités territoriales, signé le 7 novembre 2018 en présence du Président de la République, sera renouvelé pour trois années en fin 2021 pour continuer la mise en mouvement du territoire.  

Pour le projet V'Herbage, le Pacte SAT constitue le cadre d'intervention territorial de l'alliance de l'État et des collectivités locales pour promouvoir les richesses de la SAT et modifier en profondeur le regard porté sur la trajectoire du territoire par ses acteurs.

Les deux EPL sont parties prenantes de cette contractualisation et de la mise en œuvre de leurs compétences en matière d'animation et de développement territorial. Le projet V'Herbage s'inscrit dans la nécessité d'approfondir la mise en mouvement entreprise depuis plusieurs années par les acteurs du monde agricole. 

3.2. Lien avec les axes stratégiques des projets d’établissement

Les 2 EPL ont fait du plein exercice de leurs missions, dont celles de l’animation, du développement agricole et de l’expérimentation, un axe central de leur projet d’établissement. Le projet V’Herbage viendra nourrir les contenus des plans locaux EPA2 de chaque établissement.

L’EPL de Douai s’est donné un axe stratégique « Partenaires et territoires », avec entre autres les objectifs suivants : « être acteur des projets du territoire » et « faire reconnaître les exploitations des établissements par les professionnels ».

L’EPL de La Thiérache a acté dans son projet de « conforter son ancrage et son rayonnement dans le territoire en intégrant l’exploitation au cœur de la transition écologique ».

3.3. Enjeux et opportunités

Les 3 exploitations des EPL (Sains du Nord, Le Quesnoy et Vervins) sont des systèmes bovins lait ou viande. Ces trois exploitations ont en commun l’exigence et le défi de trouver un équilibre économique cohérent avec un système de production guidé par l’agro-écologie, valorisant pleinement, dans un objectif d’autonomie alimentaire des élevages, le potentiel du bocage. Les projets des exploitations des trois sites sont une opportunité, dans ce projet, de créer des collectifs d’échange entre éleveurs pour travailler sur l’acceptabilité de leur métier, au-delà des pratiques techniques. 

Les EPL sont des lieux résolument ouverts, en connexion directe et permanente avec les territoires et les professionnels agricoles. Ils constituent donc des tiers-lieux neutres, propices aux échanges et à la rencontre d'une multitude d'acteurs. Ils peuvent être ici des acteurs privilégiés pour la remise en dynamique de l'élevage sur le territoire. En lien avec les parties prenantes du PACTE, ils ont l'ambition de contribuer à l'attractivité des métiers d'élevage au sein de la SAT.

Thématique principale
Objectifs du projet

Objectif n°1 : Impulser (ou reconstruire) des formes de dialogue constructives et dynamiques entre acteurs du territoire, en instituant des tiers-lieux au sein des EPLEFPA permettant la rencontre des apprenants, des professionnels, de la société civile et des acteurs du territoire. Ces tiers-lieux auront vocation à perdurer sur le territoire, en s’adaptant à l’évolution des problématiques, pour qu’un dialogue permanent et constructif s’instaure : ces groupes d’échange seront l’occasion de faciliter et de formaliser l’engagement des différentes parties au service d’une cause commune, telle que définie dans l’objectif 2.

Objectif n°2 : Rendre attractifs les métiers de l’élevage et le territoire, en identifiant et en travaillant collectivement, avec les apprenants, sur les sujets de controverse. Il s’agit aussi bien de (re)construire une vision positive, partagée, de l’élevage et des pratiques, que de travailler sur l’évolution des pratiques elles-mêmes.

La mobilisation privilégiée des apprenants pour travailler sur les facteurs d’acceptabilité des métiers d’élevage repose sur le pari qu’ils sont les plus à même de co-construire un modèle durable et porteur d’avenir pour cette profession. 

Objectif n°3 : S’appuyer sur le réseau des exploitations des EPL et sur des initiatives d’agriculteurs locaux pour redonner une image positive des systèmes d’élevage herbagers du territoire.

Dans un territoire en déprise, mettre en avant des systèmes viables, respectueux des ressources communes et du patrimoine paysager, est un levier pour communiquer de façon positive sur le métier d’éleveur et créer des échanges avec des représentants de la société civile. Les 3 exploitations sont déjà engagées dans des systèmes valorisant le pâturage, ainsi que l’augmentation de l’autonomie alimentaire des animaux. Le projet vise à co-construire, entre agriculteurs et fermes pilotes d’EPLEFPA, des systèmes répondant pleinement aux attentes de la société civile et en adéquation avec les contraintes professionnelles.  Par exemple, suivant les besoins exprimés sur le territoire et le résultat des groupes de dialogue, il pourra s’agir d’améliorer le bien-être animal, de  redonner toute sa place au maillage bocager afin de garantir une protection des usagers, des animaux et du paysage, ou bien  d’apprendre à parler du métier d’éleveur pour désamorcer des situations de controverse. 

Les acteurs internes à l’établissement et les partenaires externes

4.3.1 Les acteurs internes dans chaque EPL: 

  • les Directeurs : gouvernance, pilotage financier, coordination avec les partenaires extérieurs, animation du comité de pilotage ;
  • les DEA : structuration de l’amélioration des systèmes d’élevage, mise à disposition des résultats technico-économiques, participation au comité de pilotage, participation voire co-animation des groupes de dialogue ;
  • les proviseurs adjoints et les coordonnateurs CFPPA-UFA : coordination des actions pédagogiques. Les proviseurs adjoints des lycées et les coordinateurs de filière apprentissage ou formation continue sont en lien directes avec les équipes pédagogiques. Ils sont garants de la mise en œuvre des projets pédagogiques;
  • la référente « Enseigner à Produire Autrement » (EPA2) : appui aux coordonnateurs de filière pour la mise en place des actions pédagogiques ;
  • la référente « animation du territoire » : en lien étroit avec le chef de projet, animation du réseau des techniciens des structures partenaires ;
  • Les apprenants : ils seront au cœur du dispositif. L’objectif du projet est de les amener à s’interroger sur la nécessité de travailler en réseau et de créer du lien pour qu’ils contribuent au bien-vivre ensemble sur leur territoire. Cela permettra en particulier d’aborder avec eux : les enjeux sociaux et techniques de la transition agro-écologique ; les compétences sociales émergentes dans le métier d’éleveur ; la notion de « bien commun » (bocage, alimentation, etc ;) et le rôle des acteurs territoriaux dans leur valorisation

 

4.3.2. Les partenaires externes

Les acteurs externes du projet sont identifiés et ont pour certains validé leur engagement (voir annexe Lettres d'engagement et tableau de synthèse des partenaires en pj). On y trouve à ce stade :

  • l’Institut GODIN ;
  • la Chambre d’agriculture des Hauts de France ;
  • l'Institut de l'élevage (Idele) ;
  • L'Adarth (Association pour le développement agricole et rurale de la Thiérache et du Hainaut) ;
  • Avenir Conseil Elevage ;
  • Bio en Hauts de France ;
  • la Communauté de communes du Cœur de l’Avesnois ;
  • le CPIE ;
  • la Mairie de Sains du Nord, via la Maison du Bocage ;
  • le Parc Naturel Régional de l'Avesnois ;
  • le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural de la Thiérache.
Plan d’action

Action 1 : Réaliser un portrait de l’élevage sur le territoire et identifier les points de tension et de controverse

  • Rencontres avec les membres du COPIL ;
  • Travail bibliographique sur l’acceptabilité des métiers de l’élevage (CASDAR ACCEPT) et en matière de résolution de conflits entre acteurs de territoires à enjeux (PNR Caps et Marais d’Opale) ;
  • Conception d’une grille d’entretien sur les potentiels conflits liés à l'élevage sur le territoire ;
  • Recensement et entretiens avec des acteurs de l’élevage et des interlocuteurs de la société civile (élus locaux et membres d'associations ou de structures en lien avec des thématiques agricoles, alimentaires ou de lien avec le grand public) ;
  • Détermination des thématiques des différents groupes de dialogue (Cf. Actions 2 et 3) et des référents sur chaque thématique (spécialisation possible des 3 sites d’EPL)

L’Institut de l’élevage (Idele) et l’Institut Godin seront les partenaires référents : L’Institut de l’Elevage pour l’acceptabilité du métier d’éleveur, avec les résultats du CASDAR « ACCEPT » et les travaux du GT « Attractivité » du GIS Avenir Elevages ; l’institut Godin pour des apports méthodologiques sur la recherche-action portant sur les conflits territorialisés, ainsi que des expériences de remédiations sur des territoires similaires.

 

Action 2 : Analyser et travailler collectivement sur les facteurs d’acceptabilité des exploitations agricoles

  • Définir et coordonner la mise en œuvre, avec les partenaires du projet, d’un outil permettant de déterminer les facteurs d’acceptabilité dans des exploitations agricoles du territoire. Associer les apprenants au déploiement et à la restitution-valorisation des résultats auprès des éleveurs;
  • Co-animer des groupes d'échanges entre professionnels en faveur de l'acceptabilité de l’élevage (1/an/ site d’EPL dans les 2e et 3e années du projet) ; ces groupes viseront à améliorer la stratégie et la performance multifactorielle des exploitations. Dans le cadre d'un partenariat avec le CASDAR ASAE, une méthode de pilotage stratégique et d’accompagnement des éleveurs seront déployés avec l'appui de la Chambre d'Agriculture des Hauts-de-France.

Avenir Conseil Elevage et la Chambre d’agriculture seront les partenaires référents pour définir l’outil le plus adapté. L’ADARTH, le PNRA, le pays de Thiérache et Bio en Hauts-de-France, la Maison du Bocage seront référents pour mobiliser les éleveurs et animer les groupes d’échange. 

Les D2, coordonnateurs et référents EPA2 échangeront avec le CdPP pour mobiliser au maximum les apprenants dans la réalisation des diagnostics sur certaines exploitations et pour participer aux groupes d’échange avec les professionnels. Les classes suivantes peuvent jouer ce rôle pivot : Bac Pro SAPAT (Sains), référent sur la vision des acteurs de la société civile, Bac Pro GMNF (Sains et Vervins) sur la vision des acteurs du territoire et de l'environnement, Bac Pro CGEA (Vervins et Sains), BTSA TC Produits alimentaires et boissons (Le Quesnoy), BTSA ACSE (Sains) et BTS PA (Vervins), sur la vision des éleveurs et professionnels agricoles, Bac Pro TCV (Le Quesnoy) sur la vision des acteurs de la commercialisation des produits alimentaires.

 

Action 3 : Créer et pérenniser des espaces de dialogue associant tous les acteurs du territoire

Organisation de groupes d’échanges avec les acteurs identifiés lors de l’action 1

  • Créer et animer des groupes de dialogue multi-acteurs pour les thématiques identifiées sur l’action 1 ; Les premiers groupes d’échange seront mis en place en EPL avec les apprenants des différentes filières, qui sont un échantillon représentatif des perceptions du territoire. Ils seront mobilisables rapidement grâce à la participation des équipes pédagogiques et de direction. Il s’agit de créer un tiers-lieu d’échange par site d’EPL engagé au même rythme (1/an/site) que les groupes d’échanges professionnels dans les 2e et 3e années du projet ;
  • Construire une culture commune de l’élevage entre les différents acteurs ;
  • Clarifier et prioriser les attentes de la société civile vis-à-vis du monde de l’élevage ;
  • Aboutir à la co-construction d’actions territoriales qui engagent toutes les parties prenantes ;

Les équipes de direction des EPL sont référentes sur la bonne tenue des tiers-lieux ; les partenaires institutionnels (DRAAF ; si besoin DNA) pour accompagner le CdPP dans cette phase du travail. L’objectif est de préserver sa posture et d’éviter qu’il ne soit « piégé » dans des conflits ou des jeux politiques. Le cas échéant, l’accent sera porté sur les groupes d’échanges entre apprenants.

Organisation et participation à des évènements pour favoriser les échanges orientés « grand public »

  • Organiser des visites thématiques s’appuyant sur des initiatives territoriales (Journées Portes Ouvertes, Cafés-rando, tour de plaine, …)
  • Participation aux évènements existants  (« les avant-premières » Fêtes du lait, du cidre, la Foire aux fromages, tables rondes, soirées-débat, pièces de théâtre, semaine de l’agroécologie, festival alimen’Terre, évènements dans le cadre du PACTE SAT)

Pour l’action 3, les équipes de direction, les référents EPA et les équipes éducatives seront les interlocuteurs privilégiés du chef de projet, en lien avec les acteurs du projet(PNRA, ADARTH, Mairie de SDN, Pays de Thiérache) et institutionnels (DRAAF, SRPE – mission développement territorial et SRFD, ADEI) 

Des débats encadrés en lien avec les référents EPA permettront de mettre en perspective les opinions divergentes. Des partenaires en recherche-action avec l’implication de l’Institut GODIN, le PNR, l’Institut de l’élevage pourront accompagner l'analyse des débats et la compréhension des jeux d'acteurs.

 

Action 4 :  Diffuser et mettre en avant les facteurs d’acceptabilité du métier d’éleveur sur le territoire

A partir de l’état des lieux territorial (action 1), quand les sujets de « désaccord » sur les métiers de l’élevage auront été identifiés, le chef de projet élaborera un plan de communication associant autant que possible les apprenants (production de support, restitutions orales) pour améliorer la compréhension mutuelle entre acteurs :

- des cibles internes pour favoriser l’appropriation et la compréhension du projet par toute la communauté éducative ;

- des acteurs identifiés et concernés au sein du Ministère de l’agriculture (réseau thématique « Elevage » et « Controverse », le réseau régional voire national des directeurs d’exploitation d’EPL, …)

-  les acteurs de la société civile (communication grand public, d’événements spécifiques, temps de présentation/restitution sur l’évolution du projet et ses résultats,…) ;

- les acteurs professionnels, pour comprendre l’état des lieux territorial et entendre (sans forcément partager) les attentes de la société civile sur les métiers de l’élevage ; 

- construire des contenus de formations à destination des apprenants (futurs éleveurs) en lien avec les chargés d’ingénierie des deux EPL, voire avec appui du DNA (ex. Bergerie nationale) et pour travailler avec les équipes pédagogiques à partir des objets sociologiques identifiés par le CdPP.

- proposer des contenus de formation à destination éleveurs avec les partenaires du projet (parler positivement du métier d’éleveur, analyser les attentes des interlocuteurs de la société civile, aborder un sujet sensible face aux médias ou aux usagers, communiquer de façon non violente, …).

Le chef de projet devra également concevoir les documents synthétiques restituant/vulgarisant les résultats obtenus sur chacun des objectifs du projet. L’ensemble sera capitalisé et mis à disposition de l’ensemble des partenaires du projet et des réseaux d’acteurs

Faire connaitre les espaces de dialogue et les résultats du projet :

  • Utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître les espaces de dialogue ;
  • Créer des outils de communication, pour inviter le plus largement possible le grand public aux évènements.
Le volet développement agricole ou territorial

Les EPL s’inscrivent dans un "pacte" territorial pour la remise en dynamique du territoire SAT. Chaque objectif vise à mobiliser des acteurs complémentaires, d’horizons différents, pour apporter des réponses pertinentes aux enjeux multi-factoriels du territoire : précarité, isolement, controverses voire conflits. Le format de dialogue-action doit permettre la concrétisation rapide d’actions partagées, conçues en adéquation avec les attentes des différents acteurs du monde rural. Le changement de posture des acteurs, qu’ils soient professionnels ou non, ainsi que des communautés éducatives et apprenantes, pourra être appréhendé en utilisant l’outil de positionnement du CASDAR ACCEPT. L’apport de ce projet en termes d’animation et de développement rural doit recouvrir la question de l’acceptabilité de l’élevage. Il doit permettre également l’émergence de dynamiques collectives qui sont aujourd’hui cruellement absentes du territoire et dont on sait qu’elles sont une des clés de la transition agro-écologique. Enfin, le projet doit permettre de rapprocher et réconcilier des composantes de la société civile qui tendent à se fracturer sur la place de l’agriculture dans la préservation de l’environnement.

Le volet pédagogique

Les apprenants, les écoresponsables et les équipes éducatives des 3 sites, seront largement impliqués dans la mise en œuvre du plan d’action sous l’impulsion du chef de projet. Y seront associés des projets déjà envisagés ou mis en œuvre, qui permettent de faire le lien entre des pratiques agricoles bénéfiques et des attentes sociétales (embocagement, sauvegarde de la biodiversité, ressources énergétiques durables). Parmi ces actions, nous pouvons citer la nouvelle épreuve du bac pro CGEA (la ressource commune), la découverte des métiers liés à la ruralité (filière SAPAT), l’opération « Plantons le décor » et travaux d’aménagement des berges (filière GMNF), l’étude du bénéfice de la haie pour les futurs installés (BPREA, Bac pro CGEA et BTSA ACSE), le module « bois énergie valorisant le bocage » (filière agroéquipement).

La diversité des filières associées est un gage d’élargissement à de futurs citoyens, qui demain interviendront dans des univers professionnels différents (animation, tourisme, service, protection de l’environnement...) et un élément moteur pour que le projet devienne un fil conducteur et un levier puissant du projet pédagogique des EPLEFPA. La montée en compétences des apprenants à travers ce projet répond aux actions 1.1 (Préparer les jeunes à débattre) et 1.3. (Développer la participation active des apprenants dans la construction et la conduite de projets) du plan EPA2.

Le volet innovation

Le projet « V’HERBAGE » est innovant sur plusieurs aspects :

Le format « dialogue-action » est une réelle originalité méthodologique. Cette forme d’innovation implique des vigilances particulières sur les modes de gouvernance et sur l’animation des collectifs, afin que chaque acteur soit dans une posture positive et réceptive vis-à-vis des autres, d’autant plus que les sujets d’échange sont sensibles. Les modalités d’échange entre les groupes de dialogue et les groupes d’action, sur chacun des EPLEFPA membre du projet, sera clairement partagée. La démarche peut faire l’objet d’une capitalisation à part entière et alimenter d’autres projets des EPLEFPA.

Le volet recherche

Le volet recherche du projet est conduit avec l’appui de l’Institut de l’élevage et de l’Institut Godin, et vise à appréhender les composantes suivantes :

- l'acceptabilité de l’élevage vis-à-vis de la société civile et des acteurs du territoire

- la confiance des professionnels vis-à-vis de ce métier, qui recouvre la résilience du système d'élevage, sa capacité à garantir un avenir et un bien-être à ceux qui exercent ce métier ; 

- l'adhésion et le soutien des acteurs du territoire, qu'ils soient politiques, financeurs, associatifs ;

- l'envie suscitée auprès du public apprenant d'embrasser la vocation d'éleveur, de partager leurs intérêts ou de contribuer à l'évolution du métier ;

Un appui de l’Institut GODIN sur l’angle de la recherche-action va permettre une expertise en 3 temps : 

  • Temps de rencontre et d’entretiens avec les parties prenantes du territoire pour faire émerger ce qui relève de l’acceptabilité et de l’attractivité ;
  • Partage d’expérience avec des projets menés en dehors du territoire (PNR Cap et Marais d’Opale) ;
  • Revue de littérature sur les tensions et les expériences afin de prendre de la distance par rapport au vécu et donner un autre regard pour améliorer la compréhension.

L’institut Godin aura, plus largement, des interactions avec le CdP sous forme d’un « compagnonnage » visant à l’outiller sur chaque étape du projet. L’ensemble de cette expérience d’analyse et de développement territorial donnera lieu à la rédaction d’un article scientifique dans une revue spécialisée (ex. revue POUR), afin de valoriser et valider la démarche scientifique mise en œuvre. 

La mission du chef de projet

Le chef de projet et de partenariat bénéficiera dès son arrivée d’un dispositif d’appui à sa prise de fonction par les partenaires institutionnels. L’objectif est de faciliter sa compréhension de l’appareil de formation et de son environnement professionnel, afin qu’il soit dans les meilleures dispositions possibles pour entamer sereinement son projet. L’appui pourra prendre la forme d’une formation sur minimum 3 jours :

  • sur le fonctionnement d’un EPLEFPA (missions, gouvernance, instances, diversité des acteurs, projets phare, notions de carte de formation, ancrage territorial) avec les agents SRFD et des représentants des principaux acteurs en EPL ;
  • sur le contexte agricole régional et l’action publique dans laquelle s’inscrit le projet (PACTE SAT, plans régionaux liés à la transition agro-écologique et autres politiques publiques afférentes, PREPA ; personnes ressources associées) avec les agents SRFD, SRPE, SRAL en DRAAF ;

Les agents SRFD (Ch. Mission ADEI) et SRPE (Ch. Mission Territoires) proposeront également un échange et un appui régulier au CdPP dans ses actions de développement territorial (ex. animation de groupes d’échanges s’inscrivant dans le PACTE) afin de garantir le bon déroulement de sa mission et d’éviter tout « déraillage politique ». Ils seront un relai pour mobiliser au besoin d’autres partenaires institutionnels dans le projet (Dispositif National d’Appui, réseaux thématiques DGER, DREAL, préfecture – dans le cadre du PACTE, etc.).

Le chef de projet interviendra dans un rôle de coordinateur des différentes actions, dont il définira le calendrier de réalisation. Il jouera un rôle essentiel d’animation des comités de pilotage, à qui il proposera les orientations et leurs déclinaisons opérationnelles pour validation, apportera l’appui aux porteurs des différentes actions, en fournissant notamment un appui méthodologique.

Il sera l’interlocuteur privilégié des partenaires identifiés et veillera à créer du lien avec les projets des deux établissements et les politiques territoriales.

Il jouera également un rôle de veille scientifique et technique sur l’ensemble des sujets couverts par les différentes dimensions du projet, avec l’appui de l’Institut de l’Elevage et du GT « Attractivité » du GIS Avenir Elevages.

Il définira les modalités précises d’évaluation, mettra en œuvre la communication et la diffusion relative aux résultats des actions et assurera leur valorisation au niveau local, régional et national (lien avec les dynamiques propres au territoire, relative au projet régional de l’enseignement agricole, ou encore avec les réseaux thématiques et la DGER).

Pour l’ensemble de ses missions, il devra faire preuve de l’autonomie nécessaire mais devra rendre compte aux équipes de direction et aux partenaires.

Sa mission comportera donc des composantes :

- de définition et d’appropriation de méthodes en recherche sociologique, de collecte d’informations et d’analyses sur un territoire donné (SAT), de vulgarisation auprès des acteurs opérationnels ; des connaissances préalables en développement territorial, sur l’analyse des jeux d’acteurs et de l’action publique seront un vrai plus pour le Chef de Projet ;

- de création de dynamiques entre les acteurs, les instances de pilotage et les partenaires ;

- de coordination et d’échelonnement des temps de rencontre / d’échange entre acteurs, animés par les partenaires, selon un calendrier réaliste prenant en compte la nécessité d’agir sur 3 sites d’EPLEFPA ;

- d’animation des groupes de paroles (environ 3 groupes par an pour les années 2 et 3) et de co-animation/suivi de groupes de professionnels (environ 3/an pour les années 2 et 3) animés par les partenaires techniques ; le CdP devra déployer des compétences orales et relationnelles pour ces missions, et dans la mesure du possible, s'appuyer sur une bonne connaissance du monde de l'élevage et de ses enjeux.

- de diagnostic et de proposition d’actions s’inscrivant dans différents cadres (projets d’établissements, politiques publiques et territoriales) ;

- de modélisation, de formalisation des échanges et des prises de position des différents acteurs ;

- éventuellement, de recherche et de montage technique de dossiers de financement ;

- de suivi et d’évaluation des actions prenant en compte les spécificités du projet (dimension sociologique et organisationnelle) ;

- d’échange avec les acteurs de la recherche (appui méthodologiques, apports d’expériences, de diffusion et valorisation des travaux du CdPP);

- de structuration et de mise en œuvre d’une démarche de communication interne et externe.

Il sera pourvu d'une lettre de mission co-signée des deux directeurs d'EPLEFPA qui précisera, outre les éléments ci-dessus, le périmètre et le degré d'autonomie de son action, ainsi que les modalités de prises de décisions entre les différents niveaux d'acteurs.

Les livrables attendus, autre que le rapport administratif annuel

Les livrables attendus sont directement liés aux objectifs stratégiques du projet.

Action 1 : Etat des lieux

Les livrables consisteront en une synthèse des résultats des recherches bibliographiques et des premiers entretiens, sous la forme d’un rapport d’étonnement. Ce rapport alimentera les réflexions multi-partenariales pour le déploiement du nouveau Pacte SAT.

 

Action 2 : Optimisation technique des pratiques de pâturage

 L’action 2 aboutira à un rapport précisant la méthode retenue pour déterminer les facteurs d’acceptabilité, les résultats des échanges dans les groupes de professionnels et des observations dans les exploitations.

 

Action 3 : Espaces de dialogue

Des groupes de dialogue seront constitués et il s’agira de montrer l’évolution des postures des différents acteurs entre les constats de départ et la situation mesurée en fin de projet, avec :

  • Une cartographie de positionnement (a minima en début et fin de projet), des différents acteurs sur leurs attentes relatives au métier d’éleveur. Il s’agit de suivre les représentations des apprenants, de la société civile et des professionnels qui questionnent l’attractivité du métier d’éleveur, à la façon d’un baromètre de popularité décliné sur le territoire SAT ;
  • Une charte conçue et co-optée par les « groupes de dialogue » engageant chacun des acteurs du territoire dans les différentes actions qui seront construites lors de ces échanges ; ces chartes seront assorties d’indicateurs de suivi permettant aux différents membres du groupe de dialogue d’être confortés dans la concrétisation des échanges ;
  • La création de groupes innovants d’agriculteurs (pilotage Chambre ou ACE) autour de chacun des 3 sites des exploitations engagées dans le projet (dispositif à préciser en fonction des attentes des groupes : GIEE, « groupe 30 000 » ou « émergent », proposés chaque année dans un appel à projet de la DRAAF des Hauts-de-France). Ces groupes, rassemblant a minima 5 agriculteurs, cristalliseront la dynamique lancée par le projet et seront garants de sa déclinaison dans le monde professionnel. Ces dispositifs permettent en outre des moyens d’animation et un suivi des actions techniques mises en place collectivement.

 

Le budget

7.1 Les dépenses année 1 à 3 liées à l’exercice de la mission de chef de projet

Les dépenses sur fonds propres seront partagées à parts égales entre les deux EPLEFPA (portage juridique par l’EPLEFPA de Douai, convention de financement avec l’EPLEFPA de la Thiérache).

  • Dépenses d’investissements (année 1)

Équipements de communication (ordinateur, téléphone) 2700 €

  • Dépenses annuelles de fonctionnement (année 1 à 3) : 4 000 €

Frais de communication 500 €

Frais de déplacement : 6 000 €

Frais divers (petit matériel, ...) : 1500€

7.2 Les dépenses liées aux différentes actions :

  • Plateforme innovation et expérimentation sur les exploitations (total sur trois ans) : 43 000 € (LQ et SDN) + 30 000 € Vervins. L’estimation a été fondée par les techniciens et DEA sur les besoins en équipements, améliorations foncières… requis notamment dans la gestion dynamique de pâturages. Certaines dépenses relèvent du fonctionnement, d’autres d’investissements. Le chiffrage ne peut être plus précis à ce stade;
  • Fonctionnement des tiers lieux et valorisation (organisation des rencontres et ateliers, communication événementielle...): 13 000 €  au total sur trois ans;

Pour financer le second volet, plusieurs options sont d’ores et déjà actées :

- une mobilisation de fonds propres (sur-accumulé sur les LEGTA) en accord la Région Hauts de France qui va conclure des conventions tripartites (COM - Région, DRAAF, EPL) pour fixer les priorités stratégiques, notamment sur les exploitations. Les montants suivants figureront dans les COM : 9000 € (Douai) €+ 7000 € (Vervins).

- L’Agence de l’Eau : 20 000 € (pré-accord pour financer les démarches liées au projet d’expérimentation sur les exploitations sous réserve d’émergence d’un collectif avec des agriculteurs locaux) et cofinancement possible des charges liées à l’animation du dispositif.

Les autres partenaires : 64 700 € (Conseil Régional, Plan de Relance, PACTE SAT, etc.)

Soit un budget total de 100 700 € sur trois ans.

Communication, capitalisation et pérennisation du projet

Diffuser les synthèses des échanges, et mettre en avant les facteurs d’acceptabilité du métier d’éleveur sur le territoire.

Il s’agit de marquer chacune des trois années du projet d’un évènement (semaine de l’agroécologie pour la capitalisation et l’échange sur les avancées du projet, également l’occasion de rassembler davantage d’éleveurs et d’échanger avec eux sur cette démarche.), couplé avec un évènement du territoire lié au PACTE. 

Il apparait essentiel que les résultats du projet puissent être présentés à la société civile. Les modalités de cette communication seront à préciser en fonction des opportunités et des acteurs. Les apprenants pourront être responsabilisés dans la construction d’une meilleure représentation du métier d’éleveur (intervention auprès des écoles primaires, des écodélégués via un partenariat avec les Rectorats, en partenariat avec le réseau associatif du savoir Vert d’accueil à la ferme, etc.).

Des outils de communication formalisés sur la méthode et l’avancée du projet, à destination des différents acteurs mobilisés seront également produits. Les formats de communication sont volontairement laissés à l’initiative du chef de projet qui jugera, en fonction de sa créativité et des besoins, quel moyen touchera le plus efficacement le public cible professionnels/futurs professionnels. Une partie non négligeable de ces outils de communication peuvent notamment être réalisés dans le cadre de projets pédagogiques par les apprenants (PIC de BTSA, projets de classes en ESC, ...).

L’ensemble de cette expérience d’analyse et de développement territorial donnera lieu à la rédaction d’un article scientifique dans une revue spécialisée (ex. revue POUR).

Documents annexés