Aller au contenu principal
Logo du ministère en charge de l'agriculture et de l'alimentation

Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Etablissement

Centre constitutif
Exploitation agricole de Sartène
Etablissements associés
DRAAF Corse
Nom du responsable du dossier

Lanfranchi antoine

Coordonnées (téléphone et mél), qualité du responsable du dossier

Email : antoine.lanfranchi@educagri.fr

Tel : 06 03 57 41 47

 

Nom du chef de projet
Statut du chef de projet

Directeur de l'Exploitation Agricole

Coordonnées du chef de projet au sein de l'équipe de direction

Email : antoine.lanfranchi@educagri.fr

Tel : 06 03 57 41 47

Exposé de la problématique et de la légitimité de l’EPLEFPA à se saisir du sujet

3-1 Contexte agricole et socio-économique de l'EPLEFPA

 

L'exploitation du lycée agricole de Sartène dispose d'un atelier porcin de race locale (porcu nustrale) de 10 truies-mères, permettant de produire en moyenne 120 porcs charcutiers par an dont l'essentiel est destiné à la transformation charcutière.

 

Cette conduite appartient aux systèmes sylvo-pastoraux prédominants dans l'île et dans d'autres régions d'Europe méditerranéenne (Andalousie, Extremadura, Alentejo, Sardaigne, Sicile). Il est basé sur l'utilisation d'animaux de race locale à croissance lente dont l'alimentation consiste essentiellement à une consommation de ressources des parcours forestiers. L'exploitation agricole est engagée dans diverses actions pédagogiques, démarches collectives et projets expérimentaux en vue d'améliorer les conditions de production de ce type de systèmes d'élevage, dont la durabilité, appréciée au travers le prisme de l'agro-écologie, constitue bien un objet de recherche et un enjeu fort pour la formation et le développement local. L'exploitation possède déjà une expérience réussie dans un projet de recherche-développement autour du schéma de gestion de la race locale.

 

3-2 Liens avec les axes stratégiques du projet d'établissement

 

Ce projet s'inscrit dans le projet d'établissement de l'EPLEFPA, notamment à travers les axes stratégiques 2 et 4 :

 

Axe 2 : Enraciner l'EPLEFPA dans son territoire

 

         Orientations à développer :

 

                        - renforcer la  place et vocation de l'exploitation dans le territoire

 

                        - dynamiser les missions d'animation et de développement de l'exploitation

 

                        - favoriser l'implication de l'EPLEFPA dans les réseaux du territoire

 

Leviers d'action 

 

- renforcer la  place et la vocation de l'exploitation dans le territoire : vitrine

 

                        - affirmer le rôle  pédagogique et d'innovation

 

- dynamiser les missions d'animation et de développement des exploitations

 

- construire  le projet stratégique de l'exploitation en synergie avec le territoire

 

-développer  la vente directe

 

- raisonner un système de production concerté avec les professionnels

 

            - réserver toute sa place à l'agriculture biologique

 

- intégrer les possibilités de résultats en agriculture biologique

 

- participer à la promotion  de l'agriculture biologique

 

Axe 4 : Confirmer l'EPLEFPA dans une démarche de développement durable

 

            Orientations à développer :

 

                        - donner de la cohérence entre situations et actions

 

                        - développer l'éco-citoyenneté dans les centres

 

- développer le projet stratégique de l'exploitation dans les attentes du développement durable de l'EPLEFPA    

 

- intégrer le site environnemental dans les actions pédagogiques

 

Leviers d'action :

 

- intégrer les sites environnementaux dans les actions d'aménagement

 

- respecter et valoriser les espaces naturels existant dans les projets pédagogiques

 

- engager la gestion de l'exploitation dans une démarche de développement Durable

 

- participer activement à l'élaboration du projet de l'exploitation

 

- engager l'exploitation dans la modernisation : atout du développement durable

 

3-3 Enjeux et opportunités

 

L'exploitation agricole souhaite réajuster le système de pratiques d'alimentation du troupeau pour diverses raisons

 

 

Non utilisation des espaces-ressources forestiers (parcours, glandée), dans la ration alimentaire. Ce qui génère, des charges de fonctionnement très élevées du fait d'un recours massif aux intrants distribués à des animaux à croissance lente, abattus à un âge élevé (14 mois minimum) et dont l'indice de consommation est élevé (4 à 9 suivant le stade de croissance)

Forte dégradation des sols du fait du confinement des animaux, sur des espaces limités : surpâturage, forte érosion et diminution de la biodiversité. Sur terrains pentus, le surpâturage peut conduire au décapage du sol avec un impact important sur les pertes de matière organique et une augmentation des risques d'érosion en période hivernale

Fermeture des paysages et risques d'incendies accrus. En effet, la fermeture des milieux avec comme conséquence de grandes surfaces inexploitées sur lesquels le feu peut se propager devient un enjeu à la fois sociétal et environnemental

 

 

Cette situation n'est pas isolée. Les exploitations de l'île ont une autonomie alimentaire faible et des charges opérationnelles par truies trop élevées pour ce type de système. La transition vers un système d'alimentation davantage utilisateurs des ressources des parcours (fourrages et glands) est en enjeu fort en matière de durabilité (économique, environnementale et sociale) et de pérennisation de l'activité sur l'établissement et chez les professionnels

 

Cependant cette transition se heurte à plusieurs obstacles 

 

 

La production de ressources (châtaignes) est globalement en baisse sur les divers espaces exploités au sein de la zone d'appellation du fait de l'apparition de nouvelles maladies parasitaires (Cynips)

Une productivité aléatoire et insuffisante des taillis de chênes verts et chênes liège ne permet pas dans l'état actuel de fermeture de ces espaces forestiers d'envisager que les glands constituent une alternative alimentaire optimale en finition.

Absences de référentiels techniques pour la mise en valeur sylvo-pastorale des yeuseraies, châtaigneraies et suberaies

 

 

Les enjeux pour l'EPL sont donc :

 

- Orienter l'exploitation du lycée agricole de Sartène vers une conduite pastorale intégrant mieux l'utilisation et la gestion des ressources spontanées forestières et pastorale, se rapprochant d'un fonctionnement agro-écologique (triple performance)

 

- Créer des supports pédagogiques pouvant être valorisés dans les enseignements des lycées agricoles portant sur la prise en compte des ressources sylvo-pastorales des exploitations agricoles corses

 

Thématique principale
Développement local et enjeux de société et des territoires
Objectifs du projet

La finalité du projet est de favoriser la durabilité des systèmes d’élevage extensifs spécifiques du fait de leurs caractéristiques propres (race locale, parcours, utilisation des

ressources naturelles, ancrage territorial, qualité des produits) et dont la durabilité économique, environnementale, sociale n’est toutefois pas acquise : ces systèmes restent fragiles tant leur conduite est complexe. Leur développement est un enjeu très important pour ces territoires méditerranéens ruraux. De ce fait, les initiatives en faveur de l’engagement dans la transition agro-écologique et la pérennisation de ces systèmes constituent un objectif important pour les acteurs de la recherche, de la formation et du développement.

Les interrogations de l’exploitation du lycée, portant sur la valorisation possible de son espace forestier en « bois pâturable », rejoignent une des préoccupations majeure de la profession en matière d'élaboration de référentiels techniques en lien avec l'aménagement, la gestion et la pérennisation des parcours forestiers, créant ainsi les bases d’un partenariat autour d’intérêts technique, économique et organisationnel convergents.

Ainsi, le syndicat AOP Salameria Corsa, les acteurs de la formation, de la recherche et du développement se proposent d’engager un partenariat (qui devra se pérenniser au-delà des trois années de l’étude) permettant d’expérimenter les voies possibles de valorisation de ces espaces avec comme objectifs :

  • Objectif 1 : Connaître et caractériser les milieux dans leurs diversité (stations EPL et adhérents syndicat), les pratiques d’usage des milieux et les résultats techniques et scientifiques des travaux menés en Corse et dans des régions aux systèmes d’élevage et aux conditions environnementales analogues
  • Objectif 2 : Construire des protocoles permettant d’engager les premières étapes de récupération de ces milieux (période de 3ans) afin d’utiliser ultérieurement et durablement les surfaces en yeuseraies/suberaies par l’élevage porcin.
  • Objectif 3 : Diffuser les connaissances produites sous forme soit d’énoncés enseignables soit de supports techniques et surtout méthodologiques (vademecum) utilisables par les organismes de développement partenaires.
  • Objectif 4 : Mobiliser dans l’enseignement les connaissances méthodologiques produites et formalisées au cours du projet et dont l’absence fait obstacle à une pédagogie adaptée aux systèmes locaux de production
Les acteurs internes à l’établissement et les partenaires externes

- Les partenaires internes :

 

- L'équipe de direction : La directrice de l'EPL - Le chargé d'appui pédagogique - le DEA. L'équipe de direction assurera le  rôle de coordonnateurs du projet entre le chef de projet et les partenaires externes : logistique, communication interne et externe, référents administratifs et techniques

 

- L'équipe pédagogique : Le DEA - Le tiers temps enseignants - la référente EPA - Membres équipe pédagogique (BTSA ACSE-GF-GPN). Ils seront les appuis et acteurs de la mise en place du projet dans ses composantes techniques et pédagogiques via les réferentiels de formation.

 

- Les partenaires externes :

 

- Le Syndicat Salameria Corsa - Défense et promotion Charcuteries de Corse AOP

 

- L'INRA de Corse qui dispose d'un Laboratoire Recherches Développement de l'Elevage

 

- La Chambre Régionale d'Agriculture (CRA) qui dispose d'un service dédié aux problématiques liées au pastoralisme.

 

- Le Centre Régional Propriété forestière (CRPF) qui dans ses missions s'attache notamment à l'animation et au développement de la forêt privée insulaire et s'intéresse fortement au développement d'itinéraires sylvopastoraux.

 

- L'Office National des Forêts (ONF) qui est le gestionnaire de territoires forestiers des collectivités locales (communes et CdC).

 

- L' Office du Développement Agricole et Rural de Corse (ODARC) qui est un acteur majeur de la mise en place des politiques publiques dans le secteur agricole et organismes payeurs pour le FEADER du PDR Corse.

 

- L'Office de l'Environnement-Conservatoire Botanique National de Corse (OEC-CBNC)

 

- L'Association Foncière Pastorale « A Sarrinca » qui est gestionnaire de diverses parcelles forestières privées et communales sur la commune de Serra di Scopamène (Alta Rocca).

 

- La DRAAF/SRAF-SRFD de Corse

 

Plan d’action

Le plan d’action, à échéance de trois ans, se décline en deux actions transversales et 4 actions opérationnelles :

Action transversale 1 : Réaliser un inventaire des connaissances scientifiques et techniques sur la problématique de la gestion des espaces arborées en milieu méditerranéen et leur utilisation par l’élevage porcin. Cette action doit combiner les sources bibliographiques et des contacts avec les centres de recherche, techniques et d’enseignement du pourtour méditerranéen (Espagne,Portugal, Italie)

Action transversale 2 : Animer le réseau de coopération associant enseignement agricole, recherche, institution techniques et consulaires et professionnels (élevage et forêt)

Action 1 : Etablir, en coopération avec l’ensemble des partenaires (experts, techniciens, scientifiques et professionnels), une typologie des yeuseraies et suberaies qui déterminera la définition d’un réseau de placettes de suivis. Il faut aménager les grilles d’observations existantes et expliciter les méthodes d’analyse pour produire un cadre méthodologique enseignable. In fine il s’agit d’identifier des types de station homogènes d’un point de vue sylvo-pastoral et environnemental

          Action 2 : Définir et expérimenter des protocoles d’aménagement (forestier, agricole et environnemental) suivant les types de milieux identifiés pour parvenir/(ou préparer la transition) à/vers des bois pâturés permettant d'allier production, préservation de l'environnement et pérennisation de la ressource. Il s’agit d’abord de construire différents protocoles d’aménagement à mettre en relation avec le type de station puis de mettre en œuvre le protocole de test afin de valider la pertinence de chacun en fonction de la situation et de l’impact environnemental, forestier et agricole (éleveurs, forestiers, experts). Cette action est un préalable incontournable à la conception ultérieure (au-delà de l’étude pour certaines typologies) de modes d’aménagement de ces espaces. Certains essais préliminaires permettant de tester des protocoles de description sylvo-pastorale des peuplements ont d’ores et déjà été réalisés avec nos partenaires de la recherche et du développement. Ils ont permis de faire un certain nombre de préconisations pour une typologie de futaie donnée :

  • Identification des tiges d’avenir destinées à produire une glandaie satisfaisante.
  • Récolte du reste des tiges en bois de chauffage ouvrant l’espace pour une régénération herbacée avec un éventuel sursemis d’espèces fourragères
  • Récolte des co-dominants dans un troisième temps, une fois la tige d’avenir confirmée et bien en place et de production satisfaisante

Action 3 : Construire et expérimenter pour chaque type de station et d’aménagement (selon son degré de réalisation), des itinéraires techniques appropriés d’utilisation par l’élevage porcin. Il s’agit de proposer une gestion appropriée et durable (chargement, rotation) de la conduite zootechnique des animaux de race Nustrale selon leurs différentes catégories (poids, âge) prenant en considération la saisonnalité du régime alimentaire (herbe, glands).Ces itinéraires techniques seront ensuite testés statistiquement afin de déterminer les incidences (environnementale, forestière et agronomique) de chacun en fonction des conditions initiales et des aménagements réalisés et de prôner les plus pertinents pour chaque situation

Action 4 : Construire et tester des modes d'exploitation par l'élevage porcin. Des essais seront conduits conjointement sur le site pilote du lycée et au sein d’exploitations adhérentes au syndicat. On regardera particulièrement, à partir des préconisations formulées, les conséquences zootechniques et économiques en mesurant les incidences sur la croissance, le poids d’abattage des animaux, la qualité technologique de leurs carcasses

Action 5 : Diffuser, l’état des connaissances (bibliographie, essais), les apports méthodologique et les premiers résultats expérimentaux auprès des acteurs du territoire (élus locaux, entrepreneurs de travaux forestiers, éleveurs) et permettre l’appropriation de cet outil et la diffusion de sa mise en œuvre dans une perspective de développement économique à l’échelle du territoire (Alta Rocca). Plusieurs volets sont identifiés : la rédaction de fiches techniques et économiques (aménagement et itinéraires techniques d’utilisation) sous support papier ou informatique, des démonstrations, l’accompagnement des éleveurs et des acteurs collectifs (communes, com com, associations de propriétaires forestiers) dans des démarches d’appui technique et de développement local

Action 6 : Favoriser la prise en compte de ces apports méthodologiques et résultats scientifiques et techniques au sein des contenus pédagogiques des formations forestière et agricole de l’établissement.

Diagramme de Gantt

Le diagramme de Gantt pour les 3 années de la durée du projet est fourni en annexes 2,3 et 4.

Répartition des tâches entre les différents partenaires

Le CRPF de Corse apportera au projet, ses connaissances et ses compétences forestières pour assurer une gestion durable des peuplements essentielle à la pérennisation des activités pastorales

La Chambre Régionale d’Agriculture (CRA) qui participera aux échanges, apportera son appui technique, méthodologique (protocoles expérimentaux) et son expérience sur l’ensemble des volets techniques présentés

L’ONF apportera au projet ses compétences administratives et techniques au travers notamment la mise à disposition (partielle) de la correspondante sylvo-pastoralisme et du chef de secteur Alta Rocca qui la secondera

L'ODARC s’appuiera sur le savoir-faire de ses équipes pour aider à la définition et la typologie des yeuseraies et suberaies. Il contribuera à la définition et des protocoles de réalisation et de suivi des travaux projetés. Il pourra contribuer à l’accompagnement financier du projet

L'Office Environnementale de la Corse-Conservatoire Botanique National de Corse (OEC-CBNC) apportera son appui technique pour la définition des typographies de yeuseraies et suberaies à étudier ainsi que l’indentification sur le terrain des sites d’expérimentation. Des relevés botaniques pourront également être réalisés pour la caractérisation phytosociologique des placettes d’études en vue d’identifier les stades dynamiques d’évolution des végétations pré et post aménagement. De garantir également l’impact favorable des aménagements sur la biodiversité, en s’appuyant sur des expertises de terrains et l’exploitation de la base de données du CBNC

L'AFP " a sarrinca" est gestionnaire de parcelles qu'elle loue aux éleveurs du syndicat AOP sous forme de conventions pluriannuelles de pâturage. L' AFP mettra à dispostion celles-ci pour l’expérimentation

La DRAAF/SRAF-SRFD apportera au travers du SRAF un accompagnement technique pour la mise en place d’un GIEE. Le SRFD  veillera à l’articulation des divers projets entre eux, au bon fonctionnement du collectif d’acteurs impliquant le référent EPA et à la déclinaison des résultats en termes pédagogiques

Le syndicat "Salameria Corsa" se propose d'apporter sa contribution technique, au travers de ses compétences internes, de son ancrage sur le terrain (pratiques d'élevages de ses adhérents, connaissance des espaces forestiers), et de ses initiatives expérimentales menées par le passé pour un aménagement de la chênaie (dans sa diversité) parcourue par les porcs. Il s'agit notamment de mettre à disposition du groupe de travail les références techniques et méthodologiques existantes

L'INRA de Corse qui dispose d'un Laboratoire Recherches Développement de l’Elevage est prêt à apporter sa connaissance des élevages porcins en systèmes sylvo-pastoraux, acquise de longue date ainsi que ses acquis sur la race Nustrale. Les aspects de prélèvements sur parcours des animaux au pâturage ainsi que les notions de chargement ou de croissance pondérale et développement tissulaire des différents types d’animaux présents dans un troupeau seront au cœur de la contribution scientifique et technique de l’INRA

Volets d’implications du projet

Le volet développement agricole ou territorial

Le projet peut s'inscrire dans une perspective de développement agricole et de développement territorial.

 

L'élaboration, l'appropriation, la diffusion et la mise en œuvre des préconisations d'un futur « guide des bonnes pratiques sylvo-pastorales en élevage porcin méditerranéen » construit avec et pour les divers partenaires professionnels (adhérents du syndicat AOP, CRPF), techniques (Chambre régionale d'Agriculture, ONF) et institutionnels (DRAAF, ODARC) contribuera à accompagner ce système d'élevage et la filière territoriale dans son ensemble sur la voie d'une organisation durable propre à une transition vers l'agro-écologie.

 

A l'échelle du territoire d'implantation de l'établissement (Communauté de communes de l'Alta Rocca), ce schéma d'organisation permettra d'installer une dynamique collective incluant les élus des petites communes rurales, les éleveurs et les techniciens forestiers privés et publics dans une démarche partenariale. De plus, au plan institutionnel les résultats des actions menées pourront permettre d'engager des réflexions sur les possibilités d'accompagnement des communes souhaitant mettre en place le dispositif.

 

Le volet pédagogique

L'implication du corps enseignant sera justifiée dans les actions 2, 3, 4 et évidemment dans l'action 6. Le détail du découpage pédagogique par option du BTSA selon les différentes actions du projet est présenté en annexe 1.

 

En règle générale, la démarche visera l'implication des apprenants soit de manière ponctuelle, soit dans le cadre d'un dispositif pédagogique engagé sur la durée. La participation des apprenants aux diverses manipulations prévues au protocole expérimental sera privilégiée dans le cadre de séances pédagogiques préalablement préparées au sein du collectif. Les résultats obtenus enrichiront le projet. D'autre part, ce dernier présente l'opportunité de fournir aux enseignants des supports et lieux d'activité, souvent difficiles à trouver. Enfin, La démarche expérimentale et les résultats obtenus feront l'objet d'une valorisation pédagogique au travers de supports divers élaborés par le collectif CPP-Enseignants-Référent EPA-DEA. En effet, l'absence d'énoncés enseignables disponibles pour les systèmes pastoraux, largement dominants dans la région, rend malaisé l'enseignement des modules techniques de façon adaptée au contexte local, contexte que rencontreront les étudiants soit en stage soit dans leur future vie professionnelle.

 

Le volet innovation

L'innovation par la création de techniques, pour des systèmes mobilisant presqu'uniquement des pratiques traditionnelles, en les engageant vers l'agro-écologie et des pratiques durables (aménagement et itinéraires techniques ayant des impacts favorables et favorisant la pérennité et le développement de la ressource arborée, des sols et de la biodiversité). Création de systèmes de production durables car davantage viable et autonome. Par conséquent, cette recherche d'optimisation des activités d'élevage couplée avec la gestion des parcours pourrait contribuer à une reconnaissance des surfaces pastorales dans les dispositifs d'aides publiques (PAC…).

 

L'innovation organisationnelle au sein d'un territoire rural apprenant en réconciliant élus locaux, forestiers et éleveurs porcins qui par leurs démarches concertées autour de l'optimisation d'une activité économique agricole s'engageront de fait dans d'autres services agro-écologiques (lutte contre incendies, ouverture des paysages, limitation divagation des animaux, installation JA)

 

La mise en réseau du lycée en tant que site pilote pour expérimentation (techniques forestières et zootechniques) en favorisant les échanges permanents et apprentissage de l'incertitude. Ceci afin de contribuer avec les partenaires à la construction et à la formalisation d'un cadre méthodologique pour une gestion optimisée des parcours.

 

La difficulté majeure consiste pour nous à fédérer des approches culturelles divergentes entre acteurs de la gestion forestière et du développement de l'élevage aussi bien sur les champs professionnels, pédagogique technique que de la recherche. La mobilisation multi-partenariale engagée autour de ce projet dans le cadre d'un plan de développement territorial du sylvo-pastoralisme est déjà en soit une innovation. Sa consolidation au travers l'engagement du CPP aux côtés des autres acteurs constituera un enjeu fort pour l'enseignement agricole public.

 

Le volet recherche

- Production connaissances sur la biodiversité végétale, la biologie de certaines espèces et la dynamique des végétations. En étudiant et en mesurant, les litières, les semenciers, les recouvrements des différentes strates de végétations et en analysant ces données.

 

- Production de connaissances sur les systèmes d'alimentation pastoraux dans le cadre d'une utilisation durable des ressources du milieu dans la perspective d'une plus grande autonomie alimentaire

 

- Apprentissage technique et organisationnel par les acteurs locaux (éleveurs, techniciens, enseignants, politiques) des premiers résultats expérimentaux et dispositifs méthodologiques mis en œuvre.

 

La difficulté majeure à laquelle nous serons confrontés est que nous ne disposons pas sur l'île d'une unité de recherche spécifiquement engagée sur les actions techniques 1 et 2. Il faudra organiser un partenariat avec des instituts de recherches de diverses pays méditerranéens (Espagne, Portugal) avec lesquels des échanges technico-scientifiques sont déjà formalisés dans le cadre du réseau de développement de l'élevage Euro-méditerranéen dans lequel sont activement impliqués le Laboratoire de Recherches sur le Développement de l'Elevage (LRDE) de l'INRA et le syndicat de défense et de promotion des charcuteries de Corse sous AOP.

 

Pour ces actions nous pourrons compter sur l'appui technique et scientifique des partenaires cités (ONF, CRPF, CRA, ODARC, OEC-CBNC), déjà engagés dans des expérimentations préliminaires sur cette problématique ce qui conforte notre démarche même si nous restons conscients qu'une caution recherche sera nécessaire et permettra de favoriser la communication des résultats de ce projet à l'échelle internationale

 

Un des points fort de ce volet est la caution scientifique du LRDE en matière de compréhension des dynamiques collectives, formalisation des apprentissages, analyse des scenarii propres à l'appropriation, diffusion des innovations techniques et organisationnelles à l'échelle d'un territoire

 

La mission du chef de projet

Le rôle du chef de projet, ingénieur sortant d’une école du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation sera, en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs cités, de :

-  Concevoir, mettre en œuvre, de suivre divers protocoles expérimentaux, d’analyser et interpréter les résultats produits.

- Contribuer à l’implication de l’exploitation de l’EPL dans divers réseaux d’éleveurs et d’autres partenaires afin de promouvoir les démarches collectives en lien avec la transition agro-écologique au niveau du territoire support défini.

- Valoriser les différentes actions du projet au plan pédagogique dans la perspective de favoriser les apprentissages des futurs exploitants et futurs cadres de l’agriculture insulaire.

  • Réaliser et présenter un rapport annuel d’avancée du projet en comité de pilotage.
  • Animer et produire des relevés de décision des divers comités techniques.

Le chef de projet aura comme responsabilité prioritaire de traduire en dispositif opérationnel la volonté exprimée par l’ensemble des partenaires d’engager une ouverture des milieux semi-forestiers autour des chênes verts et chênes lièges, afin de conforter les activités de production porcine sur parcours. Cette responsabilité pourra s’exercer au sein d’une équipe inédite, réunie pour la première fois sous cette forme, dans la perspective de la création de ce poste de chef de projet. Disposer ainsi d’un groupe de partenaires scientifiques, techniques, de développement et des producteurs porcins organisés revêt une importance considérable à l’échelle de la région Corse. La mise en réseau des acteurs concernés autorisera un rayonnement majeur pour l’EPL et confortera sa place dans l’éco-système régional.

Le CPP pourra organiser son activité en prenant appui sur les actions identifiées, avec, tout d’abord, les deux actions transversales à concevoir assez rapidement. Il devra prioritairement consulter le corpus de documents et de connaissances sur les objets du projet rassemblé par les partenaires en amont de son arrivée et en réaliser une synthèse pour bien formaliser l’état des lieux en la matière. Et la constitution et la mise en place des diverses instances (décrites en 5.2) seront sa seconde priorité. Ces instances lui permettront d’échanger, sur la base des acquis et de leur synthèse, avec l’ensemble des partenaires extérieurs et des équipes de l’EPL, à propos du démarrage des travaux programmés.

Dans un second temps, les 6 actions propres du projet formeront la trame de ses activités dont le déroulement sera étalé sur le reste du calendrier du projet. Pour chaque action à réaliser, le CPP établira un groupe-action ad hoc, en s’entourant des compétences pertinentes en fonction des opérations à conduire. Il organisera la formalisation des avancées, analysera les obstacles et les difficultés rencontrées, proposera des voies de solution et en rendra compte aux instances appropriées.

Le CPP viendra conforter un collectif d’acteurs concerné par des problématiques technico-pédagogiques liées à la durabilité des systèmes d’élevage pastoraux méditerranéens. Ce collectif, en relation directe avec les partenaires de la recherche et du développement, est composé du DEA, de l’enseignant bénéficiant d’une décharge horaire (tiers temps), de la référente EPA et des enseignants en zootechnie, écologie, techniques forestière et économie.

       Au sein de l’équipe de direction, il se verra confier le rôle de personne ressource dans la consolidation des relations avec l’INRA, les acteurs scientifiques et institutionnels de l’environnement, du développement agricole, rural et forestier de l’île.

Les livrables attendus, autre que le rapport administratif annuel

-  Une synthèse (bibliographie, essais) des connaissances scientifiques et techniques sur la problématique de la gestion des espaces arborées en milieu méditerranéen et leur utilisation par l’élevage porcin.

- Une typologie des yeuseraies/suberaies des stations de l’EPL et d’un panel d’adhérents du syndicat professionnel.

- Un « vademecum des bonnes pratiques sylvo-pastorales en élevage porcin méditerranéen »  incluant à la fois la gestion des espaces concernés (grilles d’observation des peuplements, préconisations d’interventions), et aussi les itinéraires techniques de conduite des troupeaux, adaptés aux typologies des stations étudiées.

- Un serious game, permettant de favoriser une pédagogie de la problématisation à destination des étudiants invités à construire des systèmes bio-techniques innovants et durables en élevages pastoraux (M59 BTSA-ACSE).

- Des productions scientifiques et techniques comme :

  • Des articles dans diverses revues spécialisées couvrant les champs du pastoralisme, de l’innovation pédagogique, des productions animales en régions méditerranéennes
  • Des posters présentés dans le cadre de colloques et manifestations scientifiques, techniques, professionnelles

- Fiches POLLEN

Le budget

Fonds propres

 

Investissements :

 

Dépenses

 

 

Bascule électronique pour animaux : 2100€

Clôtures type porcins : 16 500€

Filets à fruits (châtaignes, glands) : 550€

Ordinateur portable : 500€

 

 

Total : 20 200€

 

Recettes

 

 

CdC - ODARC : 8000€

CdC - Direction enseignement secondaire : 2650€

CdC - Direction enseignement supérieur et recherche : 500€

Part du bénéficiaire : 9050€

 

 

Total : 20 200€

 

Fonctionnement :

 

Dépenses

 

 

Frais de mission et expertise prestataire-partenaire : 30000€

Frais de déplacement : 10 000€

Communication : 15000€

Ingénieur CPP : 132 000€

Pilotage, encadrement personnel EPL : 15 000€

Participation personnels enseignants et formateurs : 10 000€

Personnel administratif : 7000€

Frais de gestion courante : 3000€

 

 

Total : 222 000€

 

Recettes

 

 

Etat :

Ingénieur CPP : 132 000€

Pilotage encadrement personnel EPL (titulaires Etat): 15 000€

Personnel administratif (titulaires Etat) : 7000€

Communication (GIEE) : 15 000€

CdC

Direction enseignement supérieur et recherche : 40 000€

Part du bénéficiaire : 13 000€ (dont 10 000€ FPCA)

 

 

Total : 222 000€

 

    Investissements attendus

 

 

Syndicat AOP Mise à disposition ingénieur projet : 13 200€

OEC - CBNC Mise à disposition chargée de mission : 15 000€

ODARC Mise à disposition Chef de projet - 15000€

 

 

Total : 43 200€

 

Communication, capitalisation et pérennisation du projet

Capitalisation des expériences

Les expériences menées conjointement par des acteurs issus de champs scientifiques et techniques divers (acteurs de la forêt, acteurs de l’élevage) permettront de constitués des collectifs « inter-structures » qui prennent en considération les approches et objectifs différenciés au service du développement d’activités économiques des territoires ruraux.

De la même manière, ces expériences de mixage des approches technico-scientifiques auront des retombées sur le plan pédagogique dans le cadre des actions de formation en direction des futurs acteurs de la gestion forestière et du développement de l’élevage (agriculteurs, conseillers-experts)

Pérennisation du projet :

Ce projet s’inscrit dans une stratégie territoriale plus large de développement de l’élevage pastoral insulaire et dans un schéma en cours de consolidation d’un réseau de développement de l’élevage Euro-méditerranéen impliquant les acteurs professionnels et les acteurs de la recherche agronomique de diverses régions aux systèmes porcins sylvo-pastoraux comparables.

Au plan territorial, cette orientation politique devrait engager les divers acteurs de la formation, du développement et de la recherche vers une organisation multi-partenariale de type UMT.

Plan de communication :

  • Rédaction et parution d’articles scientifiques dans des revues appropriées (Productions Animales (INRA) – Pastum (AFP) – POUR (GREP)
  • Participation à des colloques et manifestations scientifiques organisées par UMT Elevages pastoraux en territoires méditerranéens, par FAO- CIHEAM
  • Participation à des journées techniques régionales et/ou inter-régionales (UMT pasto)
  • Participation à des foires rurales
  • Participation JPO de l’EPL

Valorisation du projet à l'echelle pédagogique:

- Formalisation et analyse des besoins des professionnels partenaires du projet

- Création de formations courtes basées sur les résultats et les expérimentations menées

- Cas concret illustré et utilisable en formation continue même après la fin du projet

Validation chef d'établissement