L’aquaponie consiste à traiter et à valoriser les effluents aquacoles par des cultures végétales associées. Ce système associe des poissons à d’autres cultures en hydroponie (légumes, fruits, fleurs) et permet de limiter les prélèvements d’eau par un recyclage permanent. Les composés excrétés par les poissons ou générés par la décomposition bactérienne de la matière organique résiduelle (via des filtres biologiques) sont absorbés comme nutriments par les plantes cultivées. Ce système agro-écologique innovant nécessite d’adopter des stratégies adaptées pour la conduite d'élevage piscicole et la culture hydroponique. Selon la FAO (2014), « actuellement plus de 40% des populations urbaines des pays en voie de développement vivent dans des bidonvilles et d’ici 2030, plus de 60% de la population des pays en développement vivront dans les mégapoles ». Le concept d’aquaponie apparaît de plus en plus comme une ouverture pour le secteur agricole dans le monde, afin de préserver la ressource en eau du point de vue quantitatif et qualitatif.Cette nouvelle approche de système intégré fait l’objet d’intérêts multiples : agro-écologie, agriculture urbaine et diversification d’activités aquacoles et agricoles. Les Pays de la Loire sont une des régions les plus dynamiques sur cette thématique. Le SMIDAP (Syndicat Mixte de Développement de la Pêche et l’Aquaculture en Pays de Loire) soutient les démarches et les actions menées en aquaponie depuis 2012 avec l’unité EDAP : Expérimentation et Démonstration Aquaponique à vocation Pédagogique, installée au Lycée Professionnel de Guérande « Olivier GUICHARD ». Cette unité avait pour but de montrer la possibilité de traiter et de valoriser des effluents piscicoles par les cultures associées avec un objectif principalement pédagogique. En 2015, une étude conjointe SMIDAP-Lycée de Guérande, OPRA 1 (Optimisation du Pilote Régional en Aquaponie), a été lancée afin d’optimiser le pilote en période estivale d’un point de vue technico-économique permettant ainsi de mieux répondre aux sollicitations diverses qui se sont multipliées sur le sujet depuis deux ans. Les résultats obtenus nous permettent d’avoir une première vision chiffrée d’un pilote aquaponique et montrent l’intérêt de mettre en place un cycle complémentaire au cours de la saison hivernale.L’objectif général de cette nouvelle étude (OPRA 2) est d’évaluer la faisabilité technico-économique d’un pilote d’aquaponie fonctionnant sur 2 cycles indépendants d’élevages piscicoles et de cultures végétales adaptées aux deux conditions saisonnières ciblées hivernales et estivales.Le programme sera conduit en lien avec un groupe de travail constitué d’acteurs régionaux et nationaux du monde économique et institutionnel concernés par le sujet. Ces travaux permettront de constituer les éléments nécessaires à une vulgarisation, une communication et un transfert régional autour de l’aquaponie. Ils seront également support de mise en œuvre d’une formation qualifiante en aquaponie. OPRA 2 doit également contribuer à l’acquisition de données et de compétences pour la mise en œuvre d’un module de formation d’Initiative Locale « MIL : Conduite de système aquaponique » en BTSA Aquaculture. Plus largement, ils contribueront à la mise en place au LP de Guérande d’une formation continue qualifiante de type SIL (Spécialité d’Initiative Locale) ou CS (Certificat de Spécialisation) reconnus par le Ministère de l’AgricultureEn lien avec l’ITAVI, les partenaires contribueront à l’organisation des 2ndes Journées nationales de l’aquaponie APIVA au Lycée de Guérande, les 21 et 22 Juin 2016. Depuis les débuts des actions pédagogiques en aquaponie, de nombreuses actions ont été menées au LP de Guérande « O.Guichard ». Il existe une volonté de l’équipe de direction, de l’équipe en interne, du comité de pilotage et des partenaires en lien avec l’action, de voir pérenniser les activités d’aquaponie en Région. L’objectif à court terme, vise à installer une nouvelle serre moderne d’aquaponie à proximité de la ferme aquacole continentale de l’établissement. L’avant projet technique, le financement et les besoins en main d’œuvre et la mutualisation de moyens avec les partenaires sont actuellement à l’étude.