L’agroéquipement au service de l’agronomieLe sol est la base de l’agronomie et des productions agricole. Il est nécessaire de le comprendre, de conserver sa fertilité dans le temps et d’adapter son travail pour garder des productions rentables. Afin d’atteindre ces objectifs, nous devons adapter nos méthodes culturales afin de ne pas trop perturber les différents horizons du sol, valoriser au mieux les fertilisants minéraux et organiques, réduire l’érosion, optimiser les produits phytosanitaire…. Les techniques pour tendre vers ces objectifs ne sont pas complètement maitrisées et ne sont pas couramment utilisées dans l’agriculture française et sarthoise.Afin de diversifier les connaissances, les compétences et l’analyse des apprenants sur le site de formation de l’EPL de la Germinière nous avons décidé de mettre en place certaines de ces pratiques sur l’exploitation et de les valorisées durant les séances pédagogiques. Pour cela nous nous sommes entourés de professionnels (agriculteurs, Chambre d’Agriculture…) qui connaissent déjà ou ont déjà expérimenté ces pratiques. Cela a permis de confronter nos prévisions et d’adapter nos pratiques. Le lien avec les professionnels s’est aussi engagé par l’adhésion à différents réseaux. Cela a permis d’accueillir des conférences avec un accès aux différentes formations mais aussi d’intervenir dans différentes manifestations agricole (innov’action…). Cet axe de travail est inscrit dans le projet d’établissement ainsi que celui de l’exploitation et sera prolongé dans les années à venir avec une vision du système global. Dans cette même dynamique, un projet d’agroforesterie est en cours et complète le lien entre le sol, la machine et la biodiversité. « L’agroéquipement au service de l’agronomie » est un axe important dans notre établissement car nous avons des formations agricoles et agroéquipement, mais aussi parce que l’ensemble des équipes de cet établissement portent ce projet et se mobilisent autour de cet axe.Ce projet est utilisé comme support pédagogique sur lequel les apprenants travaillent, mobilisent des connaissances, font des liens inter disciplinaires (agronomie, biodiversité, agroéquipement, économie, zootechnie…), analysent un système, font des propositions d’amélioration… Nous pouvons citer la journée du 18 mai 2016 durant laquelle 330 personnes de l’établissement ont été mobilisées (apprenants, enseignants, formateurs) autour de ce projet et des techniques de semis de maïs. Les apprenants ont dû créer des panneaux suivant différentes thématiques (itinéraire cultural, coût d’implantation, sol…) et les ont présenté aux visiteurs. En parallèle, différentes techniques de semis ont été pratiquées durant cette journée. Les apprenants iront voir le résultat et l’impact de ces techniques avant la récolte (septembre).Nous pouvons déjà observer un allongement des rotations (10 ans) sur une partie de l’exploitation en intégrant de la luzerne et différentes cultures de vente (pois, cola, céréale). Cela va permettre de profiter du système racinaire de la luzerne pour améliorer la structure du sol et limiter la pression des adventices ainsi que leur résistance aux produits phytosanitaires. En parallèle, certaines parcelles sont semées en non labour pour favoriser la biodiversité et la fertilité des sols. Ces derniers sont couverts avant une culture de printemps. Cette inter-culture est récoltée pour alimenter le troupeau de vaches laitières et apporter de la protéine par le fourrage. Les analyses de sol ont été effectuées sur l’ensemble des parcelles durant l’année 2015. Tous les 5 ans ces analyses seront refaites afin d’observer les évolutions du sol avec ces différentes techniques. Des comptages de vers de terre sont aussi réalisés et seront renouvelés dans les années à venir afin d’observer leur évolution. L’ensemble de ces actions sont portées et utilisées dans différentes classes et modules. C’est par l’utilisation de ces différentes actions que les apprenants mobilisent certaines connaissances ainsi que certaines compétences et vont en acquérir d’autres. De plus, ils peuvent observer l’importance de ces connaissances dans leur futur métier avec des mises en pratiques concrètes et en relation avec un projet plus global.C’est la capacité d’analyse de l’ensemble de ces données (vers de terre, analyse de sol, rendement, système racinaire, coût d’implantation…) qui permettent de former les agriculteurs de demain et de leur donner des outils pour réfléchir par eux même leur système en cohérence avec leurs objectifs.