Encore un amphi plein pour un des rendez-vous désormais bien identifiés sur les territoires des sites de la PFT GH2O, réunissant partenaires de la recherche et développement, représentants de collectivités, professionnels et étudiants. Pour cette matinée technique proposée sur le campus de Nîmes Rodilhan, les BTSA GEMEAU et les masters Géomatique et conduite de projets territoriaux de l’Université d’Avignon étaient venus en nombre, tant le sujet est en prise avec les préoccupations du monde agricole dans la région.
Après une journée technique sur les usages d’eaux non conventionnelles proposée en mars par le site lozérien de La Canourgue (lire l’article), le site gardois a permis à des porteurs de projets (bureaux d’études - ecofilae, BRL, DV2E, Cabinet Gaxieu -, Sète Agglopôle Méditerranée, Chambre d’agriculture du Gard et Institut français de la vigne et du vin) de présenter leur retour d’expérience dans ce domaine, essentiellement pour la filière viti-vinicole et arboricole.
La dynamique impulsée en 2023 par le Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau a été encadrée par la sortie d’arrêtés sur la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) en irrigation ou pour l’arrosage des espaces verts, selon quatre classes de qualité en fonction des usages souhaités (des cultures vivrières consommées crues en contact direct avec l’EUT jusqu’aux cultures industrielles, énergétiques ou semencières, moins exigeantes).
Avec un poids économique très important pour la filière vigne, il est tentant de lancer des projets de REUT pour s’adapter aux impacts du changement climatique, menaçant d’ores-et-déjà la survie des plants sur certains territoires occitans. La vigne a somme toute des besoins en eau limités (1 à 2 mm/jour, trois fois moins que l’olivier) et se satisfait d’une qualité d’EUT moyenne (de classe B à C).
Mais de nombreux facteurs induisent des arbitrages à prendre en compte : l’acceptabilité sociétale, la règlementation liée au soutien d’étiage dans certains cours d’eau (pouvant concerner les rejets d’EUT des stations d’épuration vers les milieux naturels), les contraintes liées à la salinisation des eaux en zone littorale (la vigne tolère une conductivité des eaux jusqu’à 2 000 microSiemens/cm environ), la teneur des sols en certains métaux (comme le cuivre) … et enfin les aspects économiques. Les coûts des traitements complémentaires (filtration, UV, chloration) et de distribution (pompes, systèmes d’irrigation) peuvent s’avérer en effet très importants voire rédhibitoires (jusqu’à 1 000 euros/ha/an), à mettre en regard d’une valeur ajoutée peu élevée pour le vin.
Comme le résume Guilhem Vrécord-Mitel de BRL, « Il ne faut pas attendre de la REUT ce qu’elle ne peut pas apporter, on n’est pas ici en Espagne ou en Israël ». Quoi qu’il en soit cette piste est l’une de solutions possibles, à étudier au cas par cas pour relever ce défi immense d’une gestion raisonnée et économe de la ressource en eau sur nos territoires.
Téléchargements des présentations de la Journée technique(à venir)
. Brahim Aloui et Riadh Ourabah, enseignants et référents du site de Nîmes-Rodilhan de la PFT GH2O Occitanie : brahim.aloui(at)educagri.fr et riadh.ourabah(at)educagri.fr
. Nicolas Alvarez, coordinateur de la PFT GH2O Occitanie : nicolas.alvarez(at)educagri.fr
. Nathalie Lenoir, directrice de l’EPLEFPA Nîmes-Rodilhan : nathalie.lenoir(at)educagri.fr
. Françoise Henry, chargée de mission animation des territoires, DRAAF-SRFD Occitanie : francoise.henry01(at)agriculture.gouv.fr
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