Dans ce cadre, le jeu permet de consolider les apprentissages : l’enseignante en biologie-écologie traite les maladies par un cours, puis l’assimilation des notions et du vocabulaire sont validées par le jeu sérieux. Une fois les connaissances acquises, le relais passe à l’enseignant en viticulture qui enseigne aux apprenants les moyens de lutte appropriés sur ces maladies. Ainsi les apprenants peuvent faire du sens entre les connaissances apprises par le jeu et celles vues en viticulture.
Dans quelle progression s’inscrit le jeu ?
Avant que l’année débute, une liste des exposés est réalisée permettant aux étudiants de préparer en binôme leurs oraux sur une maladie. Des consignes claires permettent de définir les enjeux des exposés. Durant l’année, chaque étudiant est responsable d’une maladie et chaque semaine un étudiant réalise un oral afin d’expliquer aux autres étudiants la maladie. A la suite de cet oral, un cours dialogué permet une remédiation liée à des erreurs éventuelles et d’affiner les connaissances scientifiques. Toutes les trois à quatre séances, le jeu est utilisé.
Le BTS viticulture œnologie est en rénovation mais le référentiel reste clair sur les attendus : les étudiants doivent être formés dans la reconnaissance des maladies de la vigne. Le niveau BTS implique une lecture experte avec le vocabulaire associé. Le moyen trouvé pour répondre à cette demande du référentiel est d’utiliser des photographies permettant l’observation des maladies à chaque stade phénologique, puisqu’il est peu probable de pouvoir observer l’ensemble de ces maladies sur parcelles durant les périodes de travaux pratiques. A chaque nouvelle maladie vue en classe, le jeu s’étoffe par ajout des cartes correspondantes. L’addition ainsi que la répétition permet de réinvestir les notions et le vocabulaire.
La séquence de jeu se déroule en autonomie. Il y a besoin que de quelques rappels sur les règles mais peu sur le fond. L’enseignant vient seulement en qualité d’expert quand des questions ne trouvent pas de réponse. Le nombre de joueurs est défini suivant leur niveau. Si un étudiant est d’un niveau fragile, il est intéressant qu’il soit avec un binôme plus expert. Un plateau permet de jouer jusqu’à 3 binômes (au-delà c’est possible mais moins pédagogique puisque,, sur une partie, les binômes jouent moins longtemps). Le jeu dure de 30 minutes à une heure suivant le niveau des joueurs et le hasard. L’idéal est de jouer pour un plateau à 2 binômes. Ainsi, les étudiants ont plus de temps pour passer sur différentes maladies.
Retour sur la séquence
Les étudiants sont demandeurs, cela leur permet de faire un point sur leurs connaissances et de favoriser l’entraide dans la classe. L’objectif est atteint puisque lors du passage de leur examen oral, les enseignants de biologie et de viticulture ont noté une maîtrise correcte des connaissances concernant les maladies. Il est à noter tout de même qu’il faut que l’étudiant ait, dans un premier temps, l’envie d’apprendre.
Quelques conseils pour ceux voulant se lancer dans le jeu sérieux
Le jeu doit avoir comme premier objectif l’acquisition d’un savoir être ou d’un savoir-faire. Il faut donc cibler son objectif initial : le jeu doit être un moyen et non une finalité. Le jeu n’est pas une réponse au décrochage de certains apprenants, il reste un outil parmi d’autres.
Annexes
Contact :
Nelly FAURE, enseignante en biologie-écologie - Agrocampus Tours Fondettes
E-mail : nelly.faure@educagri.fr