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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

À Saint Chély d’Apcher, l’exploitation poursuit son développement

Engagée depuis 2014 dans une reconception de son système, l’exploitation agricole du campus lozérien évolue progressivement, capitalisant nouveaux équipements et nouveaux projets. Déambulation sur le site en compagnie d’Olivier Martin, directeur de l’établissement.

Les choses ont encore bien changé ici depuis notre précédent rendez-vous en 2019 (lire l’article) : le bâtiment d’élevage flambant neuf venait d’être livré … et le cheptel bovin fortement réduit pour désintensifier le système. Aujourd’hui, le troupeau est à un effectif de 48 vaches de race mixte lait/viande Simmental et 2 vaches de race Aubrac. Le lait collecté (270 000 l/an environ) respecte désormais le cahier des charges pour fournir l’AOP Laguiole (le fromage de l’emblématique aligot), avec 120 jours de mise à l’herbe par an, zéro produit phytosanitaire et des vêlages répartis sur toute l’année pour garantir une régularité. Le lait est bien valorisé dans l’AOP, à environ 650 € les 1 000 litres. La production par vache est d’environ 6 000 l/an pour les Simmental et 3 000 l/an pour les Aubrac.
Les veaux mâles, nés des inséminations, sont vendus pour leur part à 1,5 mois pour l’engraissement.
La problématique de la ressource en eau, de plus en plus prégnante, a conduit au projet de réalisation de bassins en dur pour stocker l’eau de pluie de l’immense toiture du bâtiment, pour l’abreuvement des animaux et l’irrigation des prairies. Une pré-étude doit être co-financée par la région Occitanie et par l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

Les 130 hectares de la surface agricole utile sont essentiellement dédiés à des prairies permanentes et temporaires. Une petite partie (10 hectares) est réservée pour une rotation en céréales, en monovariétal ou en mélange (triticale et méteil), pour l’autoconsommation des bovins. Le bâtiment d’élevage est équipé d’une zone de stockage et de séchage du fourrage (en 3 compartiments, de 6 m de hauteur). L’exploitation a investi en 2020 dans l’achat d’un camion et prévoit également à terme l’acquisition d’un robot racleur à lisier.

Un deuxième manège à chevaux … et des cochons en plein air

Direction l’atelier hippique, qui a fusionné depuis dans une même entité avec l’exploitation agricole : un manège couvert, un cross à obstacles et deux carrières équestre (en herbe et sablée) pour un effectif stable à 60 chevaux (avec 5 à 10 poulinages par an pour maintenir le cheptel). Un des points forts est la possibilité de mise en estive pendant trois mois sur 400 hectares au Puy de Peyre Arse (ancien volcan du Cantal à une centaine de kms et à près de 1 800 m d’altitude), ce qui permet de garder le foin pour l’atelier bovin et de laisser partir le salarié en congé d’été pendant cette période. Le projet principal prévoit la création d’un deuxième manège couvert, afin de garantir une activité optimale du centre équestre (qui réalise près de 10 000 heures d’équitation par an).

Enfin, un nouvel atelier a vu le jour en 2023, avec un verrat et cinq truies des races rustiques à robe rouge, issues d’un croisement Tamworth et Duroc, introduites sur l’exploitation : le projet d’élevage de porcs en plein air vise à l’essaimage de ces races dans les massifs du territoire. Pour pouvoir développer cet élevage, l’exploitation doit aujourd’hui financer la construction de cabanes-abris.

Nouveaux équipements pour un travail optimisé, qualité des produits et des services, autonomie alimentaire, équilibre financier, ateliers-supports diversifiés et adaptés aux besoins des formations : telle est l’ambition du projet d’évolution de l’exploitation, qui vise à faire rayonner sur son territoire ses initiatives de reconception…


En savoir plus : 

Site web de l’EPLEFPA : https://www.epl-lozere.fr/

Contacts :

Juin 2024 – Philippe Cousinié et Dominique Dalbin, animateurs Reso’them de l’enseignement agricole