La situation financière de l’exploitation reste toutefois délicate et pose plusieurs problématiques à résoudre et en cours de résolution :
- Pour les porcins, la marge brute issue des ventes de porc label (15 centimes de plus-value) est insuffisante, surtout dans une période difficile, et ne compense pas suffisamment les charges liées au coût des aliments et de la paille
- Pour les bovins, le prix du lait n’est pas assez valorisé, avec des frais de santé élevés.
L’exploitation est en difficulté économique depuis plusieurs années et Pascal réfléchit à trouver des solutions permettant d’optimiser ses différentes productions, tant du côté des charges à travers plus d’autonomie, que du côté des recettes en valorisant mieux les débouchés. Déjà, Pascal Lahaye essaie de valoriser au mieux la production d’herbe, qui constitue 50% de la ration des vaches laitières, à partir d’un pâturage tournant permettant de mobiliser des ressources les moins onéreuses. La construction d’une nouvelle stabulation doit permettre d’améliorer encore la situation, sous plusieurs angles : bien être, santé du troupeau et confort de travail pour les salariés.
La question de la gestion et de la valorisation du réseau de haies a également été évoquée. Isabelle Monchatre, référente enseigner à produire autrement, y voit une utilité, « aussi bien pour l’élevage (ombrage, fourrage, …) que pour la production de bois ou le stockage de carbone. » Cela passera par un plan de gestion et une valorisation locale.
Une implication pédagogique et locale à conforter
Nadia Conty directrice de l’établissement, accorde un point particulier à l’utilisation pédagogique, comme c’est le cas pour le centre équestre, tout neuf et très bien mis en valeur. Elle tient particulièrement à l’ouverture de l’exploitation, qu’elle soit visitée et serve d’espace de démonstration et de pédagogie.
Des questions pour l’avenir
Consciente des résultats technico économiques en progression, mais pas suffisants, l’équipe de direction cherche des solutions qui permettraient durablement de couvrir le besoin de 200 000 € de marge brute pour couvrir les charges de structures, les annuités et les amortissements. La transition agroécologique a permis et permet encore de questionner le système en cherchant à optimiser les ressources locales, afin de baisser les charges. Ainsi, les investissements dans la nouvelle stabulation apporteront une progression de la marge brute. Une étude sur la conversion totale ou presque (hormis le cidre) de l’exploitation en AB montre une réponse intéressante à cette problématique qui en plus permettrait de répondre à des attentes du territoire, d’être plus respectueuse de l’environnement, d’être plus en adéquation avec les attentes des citoyens. En avant Guingamp !
Les trois questions de fin De quoi êtes-vous le plus fier ? « La rénovation de l’atelier Lait, et le nouveau visage de l’exploitation » S’il fallait améliorer quelque chose ? « Réussir à valoriser du porcs sur paille» Un conseil pour mon éventuel successeur ? « Ne pas avoir peur de se salir les mains» |
L'exploitation de Guingamp-Kernilien en chiffres
SAU : 77 ha
- Herbe : 48.5 ha.
- Mais : 25 ha
- Betterave fourragère : 2 ha
- Verger : 1.5 ha.
ETP : 3 salariés
Chiffre d'affaire 2018 : 500 000 €