Produire autrement en agriculture biologique pour atteindre l'autonomie alimentaire: vers un système agroécologique économe, autonome et efficient.
Cet objectif peut être atteint en travaillant sur différents postes simultanément:
- la production fourragère en intensifiant le volet écologique:
- améliorer la fertilité des sols pour augmenter le rendement en matière sèche à l'hectare
- implanter des couverts végétaux, faire des doubles cultures et des associations botaniques
- implanter des haies, des arbres pour développer l'agroforesterie et améliorer le bien être animal au période de pâturage.
- l'énergie: limiter les processus de production énergivores
- simplification techniques culturales (TCS - SDCV)
- consommation des aliments produits sur l'exploitation pour les animaux
- mise en place d'un séchage en grange solaire
- les concentrés: UF - MAT et fertilisants
- ne plus être acheter d'intrants
- favoriser la production de légumineuses et de méteil
- optimiser le pâturage tournant dynamique
- produire des concentrés de production fermiers
- améliorer la valeur fertilisante des effluents
L'exploitation de l'EPLEFPA de Saint Gaudens dispose de bon nombre d'élements pour aller dans ce sens. Le travail mené depuis 3 ans commence à porter ses fruits.
Il doit être intensifié en recherchant une adéquation parfaite entre le potentiel des terres, les fourrages adaptés et les besoins des animaux.
C'est pourquoi, nous avons fait le choix de maximiser la part d'herbe dans la ration et d'améliorer les rendements fourragers en travaillant sur la capacité fertilisante des sols.
En effet, l'herbe permet de répondre aux exigences physiologiques des animaux élevés sur notre exploitation. Vaches et brebis sont des herbivores. De plus, en favorisant le pâturage, nous veillons au bien être animal et à l'image de l'agriculture. Enfin, nous diminuons les charges alimentaires, poste très coûteux.
La mise en place du PTD (Pâturage Tournant Dynamique) depuis 2015, système technique performant, permet d'utiliser et de valoriser cette ressource naturelle. Le principe est de faire pâturer les vaches sur des paddocks de 0,5 à 0,75 ha (petites parcelles) pas longtemps. Ainsi, les animaux gaspillent moins d'herbe. Le temps de repos des pâtures est respecté pour favoriser la repousse. La vie du sol se développe et elle est respectée dans le sens où elle n'est pas perturbée par un travail mécanique. La matière organique est amenée directement par les bouses rejettées lors du pâturage.
En parallèle, nous recherchons à optimiser la fertilité des sols tout en préservant la biodiversité.
En effet, l'hiver, les animaux doivent consommer des fourrages conservés secs, comme le foin, ou humides, comme l'enrubannage ou l'ensilage. Il faut donc récolter des fourrages de qualité c'est à dire avec de bonnes valeurs alimentaires pour satisfaire les besoins des vaches et des brebis de l'exploitation.
Ces derniers doivent aussi consommer des céréales pour produire du lait. La qualité et la quantité de céréales produites dépendent de la fertilité des sols.
Depuis de nombreuses années, nous apportons du compost sur les terres mais les rendements n'étaient pas optimum. C'est pourquoi, nous avons souhaité entamer une réflexion de fond sur la connaissance des sols, leur évolution et les relations sols/plantes/animaux pour adapter: le choix des cultures, la rotation, les méthodes de semis.
Cette réflexion menée depuis 3 ans maintenant est un atout pour les apprenants de l'EPL qui disposent "sur place" d'un système de production innovant et qui, petit à petit, devient autonome et performant.
Cette orientation permet de répondre aux 3 pilliers forts de la durabilité:
- pillier environnemental: adéquation sols/climat/cultures/animaux
- pillier social: produire en respectant l'environnement (image de l'agriculture pour les consommateurs)
- pillier économique: système de production rentable.
Enfin, la loi d'avenir sur l'agroécologie et sur la volonté d'enseigner à produire autrement a toute sa place sur l'exploitation de l'EPL de Saint Gaudens.