La réflexion autour de l'orientation n'est pas aisée dans nos établissements scolaires.
Le continuum de formation du bac -3 au bac +3 passe par une diversité de parcours scolaires, de maturité, de centre d'intérêts, et de débuts hétérogènes de mise en pratique de capacités par nos apprenants.
Cette réflexion sur l'orientation, vue comme un projet professionnel choisi dès l'entrée en seconde, représente donc un défi. Il est nécessaire de réfléchir à un accompagnement de nos élèves vers des projets professionnels construits : il faut éviter l'éparpillement des initiatives entre la seconde générale et la terminale, donner du sens en construisant une progression de la démarche d'orientation de la seconde à la terminale générale et technologique, jusqu'aux Btsa et aux licences (en particuliers professionnelles).
Pour cela la technique de l'Advp, peut permettre de construire des situations ou l'apprenant devient acteur de son projet. Des entretiens individuels construits sur cette méthode, permettent de faire émerger des projets à courts et moyens termes pour accompagner efficacement tous nos apprenants : à mi-chemin entre l’écoute empathique (mais subjective) de l’enseignant, et l’écoute experte des élèves en difficultés du PsyEN.
Il faut aussi mettre en place une synergie avec les différents partenaires extérieurs mobilisés sur l’orientation et l’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans : CIO, Missions locales, Pôle emploi, PAEJ, Faol, EPCI, Conseil Régional …mais aussi avec les services internes du MAP : Srfd, mission insertion …
L’absence de conseillers d’orientation au MAP (rôle partagé entre les CPE, les professeurs principaux, les enseignants, les directeurs adjoints à la pédagogie) force les établissements à réfléchir en interne aux pratiques d’orientations (de toute façon inévitable avec la réforme des missions des CIO de secteurs qui délèguent l'orientation aux établissement, pour se consacrer à une écoute spécifique des élèves en questionnement critique). Cela interroge sur la place que pourrait avoir un référent Insertion Professionnelle dans chaque établissement, relié à la mission Insertion du SRFD et à celle de la Dger.
Il faut alors pourvoir avoir une vision synthétique des actions d’orientations afin d’initier, d’inspirer des nouvelles pratiques dans l’établissement et inter-établissements en lien avec l’Education Nationale et l'enseignement supérieur.
2. L’insertion professionnelle est un domaine en soi, il prolonge la démarche d’orientation scolaire.
Se confronter au marché de l’emploi nécessite des techniques (Techniques de Recherches d’Emploi : TRE), des informations (sur les offres d’emplois et les compétences recherchées, les droits spécifiques des jeunes au chômage …) qui passe par des partenaires différents.
Il faut outiller pour rendre autonome : tout l’enjeu est d’accompagner nos apprenants à devenir des actifs capables de repérer les potentialités d’emplois au niveau local, national, international.
Mais il faut aussi évaluer leurs besoins de formation tout au long de la vie afin de s’adapter au marché. Il faut aussi susciter l’envie d’entreprendre, de devenir chef d’entreprise, dans l’agriculture et les autres secteurs. Pour cela les partenariats avec les Chambres Consulaires, les Epci, le Conseil Régional, peuvent devenir un levier majeur de l’accompagnement.
Ainsi, la réflexion, l'expérimentation autour des questions de l'orientation, c'est à dire des choix de formations, de l'insertion professionnelle, c'est à dire son entrée sur la marché du travail, se fait en fonction de multiples critères. L'évolution de nos société vers le numérique (avec des élèves "digitals natives"), l'évolution des formations vers le développement de passerelles, les contraintes familiales (parents divorcés, socialement démunies...), la multiplicité des acteurs internes et externes, ...peut aboutir à des situations peu efficientes pour l'apprenant, de plus en plus isolé, anxieux, et soumis à des choix stratégiques permanents.
Au final dans l'Etablissement, la question d'un accompagnement professionnalisé, utilisant des techniques homogènes, tant au niveau de l'orientation que de l'accompagnement à l'insertion professionnelle est posé par cette expérimentation.
Cet accompagnement correspond à du face à face élève, très demandeur d'un accompagnement structuré à son projet professionnel, mais aussi à une coordination des dispositifs existants (M11, heures et semaine d'orientation du secondaire).
Au niveau régional, cet accompagnement pourrait se concevoir comme une animation d'un réseau de référent Insertion Professionnelle, objectif ultime de nos formations, qu'elles soient professionnelles, en apprentissages ou en formations initiales.