L’agroécologie à la ferme du Manus, mettre la ferme au service des formations et du territoire »1. Un lycée des espaces ruraux en haute Corréze,De l’espace et des paysages : des plateaux, des landes, des prairies, des forêts. Un paysage vert, marqué par une multitude de rus, ruisseaux, rivières, et zones humides comme les tourbières. Un paysage rural, montrant ses bâtis anciens, groupés en hameaux, ouverts souvent le temps d’un été seulement.Des espaces emblématiques, tourbières du Longeyroux, suc au May, mais aussi un paysage qui alterne l’ouvert et le fermé, le bocage et la forêt de résineux, une nature à préserver. Mais des espaces délaissés qui se ferment.Des enjeux écologiques et sociaux forts : • des landes et des tourbières appartenant au réseau européen Natura 2000, des prairies humides, des berges marquées par leur linéaire d’arbustes et de herbes hautes, la qualité des eaux nécessaires à la faune aquatique et aux hommes, • une agriculture d’élevage difficile, des revenus faibles, un renouvellement faible, et un abandon de surfaces difficiles, avec pourtant un élevage nécessaire au maintien de la qualité des zones humides, et à l’ouverture des paysages, gage d’attractivité.Une communauté de communes qui préconise la préservation des cours d’eau : protéger les cours d’eau du bétail, en plaçant des clôtures électriques lorsque les animaux pâturent, ceci pour restaurer la stabilité des berges, et la présence de ligneux sur celles-ci, éviter l’arrivée de limons dans les cours d’eau qui entraînent le rehaussement du lit, bref, favoriser une meilleure qualité de l’eau pour la faune et l’homme.Au lycée, des formations orientées vers la gestion de la nature, et les projets ruraux2. Une ferme caractéristique du territoireUn élevage bovin limousin de 70 mères qui pâture et entretient une quarantaine d’ha de prairies humides : une ferme classique de Haute Corrèze, dotée de pacages humides traversés par des rus et ruisseaux, que chaque éleveur « rigole » pour les assécher un peu, et sur lesquels il s’appuie pour l’abreuvement des animaux.Des animaux maigres destinés à la vente pour engraissement, mais aussi une vente directe à la cantine : la ferme approvisionne une grande partie de sa consommation de viande bovine.Une ferme d’accueil qui offre des « animations » sur la thématique « biodiversité et agriculture »3. Un projet qui allie la ferme, les formations et le territoire Les berges des ruisseaux traversant les prairies de la ferme ont été protégés, des ponceaux et des descentes aménagées installés permettant aux animaux de boire et traverser sans entrer dans le cours d’eau, des abreuvoirs gravitaires également, le tout dans le cadre d’un chantier école qui est amené à se renouveler.Ces aménagements sont maintenant une « vitrine » au service de la communauté de communes et des éleveurs du territoire : ils viennent, observent, échangent, réfléchissent avec le technicien rivière, choisissent et réalisent, sur leur ferme, grâce aux financements de l’agence de l’eau et du Conseil général, les aménagements adaptés. Des étudiants impliqués dans le concours prairies fleuries et l’analyse systémique des relations agriculture/biodiversité sur des fermes du territoire Un programme d’animations sur la thématique « biodiversité et agriculture », mettant en valeur les services écologiques a été construit et proposé en particulier aux élèves du collège du territoire, et qui peut s’ouvrir à des apprenants de formation production. Des élèves et des étudiants de toutes les classes engagés dans des expérimentations et des suivis : efficacité des purins végétaux dans le traitement des cultures, des huiles essentielles dans le soin aux animaux, suivi de l’évolution des végétations protégées du pâturage, suivi du temps nécessaire à l’entretien des clôtures, projet blaireau, projet rapaces etc. Une ferme, un lycée, des enseignants, des apprenants engagés aux côtés d’acteurs du territoire, dans la construction de savoir faire autrement !