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Résumé

Résumé grand public

L'exploitation de l'EPLEFPA de Coutances, engagée dans l'agriculture durable depuis les années 2000 et en agriculture biologique depuis 2012, s’efforce à conduire un système durable, économiquement, socialement et environnementalement.

Elle exploite une surface de 72 ha pour alimenter un troupeau de 70 vaches laitières de races Normandes et Prim'Holstein produisant chaque année près de 370 000 litres de lait. 6 hectares de vergers de pommes à cidre viennent complétés cette exploitation typiquement normande qui est restée à taille modeste, depuis sa création il y a plus de 50 ans.

La recherche d'optimisation et d'amélioration est une préoccupation quotidienne afin de ne jamais être en décalage avec la profession, voir même à essayer d'être en avance. L'exploitation de l'établissement constitue ainsi un cas concret pour montrer à nos apprenants qu'une exploitation n'est pas figée et qu'elle doit constamment s'adapter pour faire face à son environnement.

C'est ainsi que la notion de robustesse apparaît, puisqu'une exploitation robuste sera plus à même de traverser les crises et surmonter les différents aléas qu'elle peut rencontrer.

L'exploitation de l'établissement, même si elle est en agriculture biologique, ne fait pas exception à cette règle. Et c'est dans ce contexte changeant très rapidement que nous avons voulu essayer d'améliorer la robustesse de notre système laitier.

Nous n'avons cependant pas attendu ce projet tiers-temps pour travailler sur les économies d'intrants, sur l'optimisation de nos facteurs de production, sur la remise en cause de certaines pratiques, sur l'adaptation permanente aux conditions du milieu ou à l'environnement...

Voici quelques exemples concrets de ce qui a déjà été fait ou de ce qui est en cours :

Un travail sur la réduction de la dépendance aux achats extérieurs pour l'alimentation du bétail. La culture de la luzerne n'est pas nouvelle sur l'établissement puisqu'il y en avait déjà de cultivée en 1997 !. Cependant sa surface n'a fait qu'augmenter passant de 1 ha à plus de 10 ha aujourd'hui. Il en est de même pour les cultures de méteils qui ont débuté en 2006. Depuis bien longtemps nous avons compris que dans notre système, la culture de l'herbe était une évidence. En plus d'un travail sur la recherche des espèces végétales les plus adaptées, c'est toute la gestion du pâturage qui a été améliorée : du pâturage au fil, au pâturage tournant puis aujourd'hui au pâturage tournant dynamique. La culture du maïs n'a quant à elle fait que diminuer et les méthodes ont évolué, le maïs ensilage étant coupé de plus en plus haut pour arriver prochainement à ne récolter que du maïs épi.

Un travail sur la diminution des frais vétérinaires passant par le développement d'une immunité naturelle des génisses et par une conduite de pâturage particulière sur des parcelles qui leurs sont exclusivement réservées.

Un travail sur l'optimisation des produits, équilibre entre quantité et qualité, ayant favorisé l'introduction de vaches Prim'Holstein dans le troupeau initialement de race Normande.

Un travail de prévisionnel des effectifs, de la production... plusieurs mois, voir un an à l'avance. Cette anticipation permet par exemple de sélectionner très tôt nos femelles de renouvellement et ne pas se créer une charge de travail supplémentaire en élevant des femelles que nous ne garderons pas au final.

Un travail de réflexion sur l'importance de la mécanisation dans une exploitation d'élevage et des charges que cela entraîne. C'est ainsi que nous avons fait le choix de déléguer l'intégralité des travaux des champs pour ne pas à avoir à investir dans du matériel mais aussi pour concentrer la main d’œuvre sur l'atelier laitier.

Malgré toutes ces améliorations déjà engagées, nous avons cependant pu identifier une faiblesse de notre système qui se voudrait le plus durable possible. En effet, comme la très grande majorité des exploitations en AB, nous avons recours à un travail du sol et notamment au labour dans nos itinéraires techniques. En plus de demander des énergies fossiles, ces techniques peuvent être plus ou moins défavorables à la vie du sol. Le carburant est une charge directe pour l'exploitation et nous en sommes certains. En revanche, nous ne pouvons pas affirmer aussi clairement que le bouleversement de la biodiversité du sol est une charge indirecte pour l'exploitation, dans la mesure ou de nombreuses réactions naturelles et bénéfiques seraient perturbées.

Face à ce constat, nous avons choisi de voir s'il était possible de conduire un système en AB, non pas simplement en « sans labour », ce que quelques uns font déjà, mais carrément en semis direct. Et pour ne jamais laisser le sol nu, ce qui favoriserait l'érosion, le lessivage, la lixiviation, la levée des adventices... nous avons choisi de travailler sur des sols toujours couverts.

C'est ainsi que nous nous sommes lancés dans des essais de semis direct sous couvert végétal, technique totalement novatrice dans des systèmes en agriculture biologique.

Validation par le chef d'établissement