Le premier état des lieux portant sur la production en effluents est presque terminé. Au niveau des quantités produites annuellement par atelier, les salariés ont noté pendant 2 mois tous les curages réalisés, estimant en amont le nombre de godets de fumier retirés pour chaque bâtiment. Cela donne une approximation de la production en fumier sur l'année. Ce travail n'a pas été réalisé pour l'atelier caprin car les curages sont plus aléatoires et le fumier pas assez décomposé. Pour la production en lisier les salariés tiennent un carnet d'épandage où ils notent le nombre de tonnes à lisier épandues et à quel agriculteur. Cela a permis d'estimer pour l'année 2022 les quantités de lisier produites. Au niveau de la qualité des effluents tous les effluents ont été envoyés pour analyse au laboratoire du CIRAD, et les résultats devraient être obtenus avant la fin de cette première année de projet. L'étude des quantités et de la qualité des effluents permettra notamment de dimensionner la plateforme de compostage et de réfléchir à une « recette de compostage » (grâce aux données de matière sèche, Corganique, Ntotal). Les données pourront notamment être partagées avec le corps enseignant pour apprendre aux étudiants à lire et interpréter une analyse d'effluent, et à employer les résultats dans la conduite des troupeaux.
La mise en place de l'atelier de compostage est plus longue est compliquée que prévu. Des entreprises de BTP ont été sollicitées pour restaurer la plateforme, mais plusieurs réclament des études en amont avant de pouvoir envisager les travaux de couverture de la plateforme. Aussi, le Conseil Régional doit impérativement intégrer la réflexion vis-à-vis de la plateforme puisqu'il est propriétaire des terrains et bâtiments de l'EPLEFPA. Les délais risquent donc de grandement s'allonger. Au cours des 3 années de mission l'objectif est d'avoir au moins une plateforme étanche avec une citerne de récupération des jus assez volumineuse et une bâche pour couvrir les andains. Là aussi les délais d'acquisition d'une bâche sont devenus très importants car les frais d'imports depuis la France métropolitaine reviennent plus chers que la bâche en elle-même. Il faut donc faire appel à un fournisseur local et il n'y en a qu'un seul. Celui-ci doit attendre de collecter plusieurs demandes d'agriculteurs avant de faire une commande groupée, et nous avons manqué leur dernière commande.
L'expérimentation de phytoépuration est bien trop récente pour en tirer des données et des conclusions. De plus elle est confidentielle et le transfert des résultats qui en découleront dépendra des partenaires techniques.
L'état des lieux des sols et des fourrages vis-à-vis du phosphore est presque terminé. Tous les prélèvements de sol ont été envoyés pour analyse au laboratoire du CIRAD, les résultats sont attendus d'ici le mois de juillet. Les analyses de fourrages sont presque toutes complètes, le partenaire technique impliqué doit poursuivre les prélèvements quand les fourrages auront atteints le bon stade sans trop de stress. Par ailleurs un suivi des rendements (comptage des boules produites + pesée de 5 boules/parcelle + prélèvement d'échantillons pour analyse de la matière sèche) doit se mettre en place. Le recoupement de ces analyses permettra de comprendre l'état actuel des fourrages, et d'envisager des expérimentations sur les sols des parcelles avec les partenaires scientifiques.
Pour la pédagogie l'idée serait de regrouper l'ensemble des résultats obtenus et d'en laisser l'accès au corps enseignant. Ces analyses seront nécessaires pour expliquer aux étudiants les résultats techniques actuels et les solutions à envisager pour les améliorer. Au cours de cette première année de projet les actions mises en place n'ont pas de vocation pédagogique. Il n'est pas envisageable de mettre en place des activités avec les classes si l'on ne connaît pas exactement l'état de nos productions en effluents et nos productions végétales. L'exploitation agricole manque de suivi à ces niveaux et il semble important de les instaurer petit à petit. La réalisation des états des lieux ne sont pas pédagogiquement intéressante pour les étudiants. Mais grâce aux états des lieux et à la compréhension du fonctionnement de l'exploitation agricole, il devient plus pertinent de réfléchir à des expériences/ateliers/suivis à instaurer avec différents groupes d'étudiants. Par exemple l'état de santé des sols pourra s'étudier par l'utilisation de certains indicateurs de l'outil Biofunctool qui sont ludiques pour un public étudiant. Le compostage pourrait impliquer les étudiants en agroéquipement pour qu'ils manipulent le compost au moment venu de le retourner. La phytoépuration quant à elle pourrait impliquer l'agroéquipement pour la construction de l'atelier, et la production végétale pour les suivis de croissance des plantes.