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Logo du ministère en charge de l'agriculture et de l'alimentation

Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Etablissement

Centre constitutif
LEGTA du Nord
Etablissements associés
EPLEFPA de la Thiérache
Nom du responsable du dossier

Olivier Lorette

Coordonnées (téléphone et mél), qualité du responsable du dossier

Nom : Olivier LORETTE

Qualité : Directeur de l'EPLEFPA de Douai

Email : olivier.lorette@educagri.fr

Tel : 0327997540

- 06 40 67 76 93

Nom du chef de projet

Non connu à ce stade

Statut du chef de projet

Affectation sur l'EPLEFPA de Douai, affectation opérationnelle sur le site de Sains du Nord

Coordonnées du chef de projet au sein de l'équipe de direction

LYCEE & CFA DE SAINS DU NORD, 52 RUE JEAN BAPTISTE LEBAS, 59177 - SAINS DU NORD

Tel. : 03 27 59 15 54

Exposé de la problématique et de la légitimité de l’EPLEFPA à se saisir du sujet

Contexte agricole et socio-économique, liens avec le projet d'établissement, enjeux et opportunités

 

Les EPL de la THIERARCHE et de DOUAI agissent sur un territoire SAMBRE-AVESNOIS-THIERACHE(SAT), qui constitue une entité géographique, historique, paysagère, dont le développement s'est fondé sur l'industrie  et sur une agriculture d'élevage. Durement marqué par les crises industrielles et agricoles successives, le SAT a connu plusieurs décennies où pauvreté et chômage (21%) se sont installés structurellement. Le territoire a engagé une reconquête, notamment par l'usage de la mobilité et du numérique, la création d'espaces d'innovation pour l'accueil de porteurs de projets et l'émergence d'une « troisième révolution industrielle ». Fort d'un patrimoine naturel et agricole préservé, le SAT voit aussi son futur développement basé sur la valorisation de ces richesses. L'agriculture doit ainsi redevenir un vecteur fort de l'essor, avec, au sens du PACTE signé fin 2018 par l'Etat, les collectivités locales (Région,département,interco), la promotion d'une «agriculture durable, diversifiée, performante valorisée dans des circuits de proximité», au coeur d'une évolution souhaitée vers l'agroécologie. L'émergence d'un projet alimentaire territorial, la reconnaissance de la qualité des productions, dont la composante essentielle tient à la présence du bocage et de la prairie, la recherche de valorisations et complémentarité non alimentaires sont des axes forts. Parmi les actions spécifiques du pacte, la création de tiers-lieux sur les nouvelles technologies est une action visant à rendre accessible des ressources au public, en mettant en relation des personnes compétentes pouvant répondre au besoin des habitants. Cette action particulière souligne largement la nécessité de rompre l'isolement du territoire, de mettre en synergie des compétences, des acteurs au service des enjeux locaux. Ces constats d'isolement sont particulièrement forts dans le monde agricole, où une des caractéristiques du territoire est la trés faible présence  de collectifs d'acteurs inscrits dans des dispositifs de contribution aux politiques publiques (Ecophyto,GIEE...). Ce manque d'action collective, le défaut d'attractivité des métiers de l'élevage, rendent difficile l'identification des leviers pour la remise en dynamique. Celle-ci se heurte par ailleurs à des clivages sociologiques, des attentes de la société civile qui ont une vision très différente et parfois contradictoire de l'agriculture. Le monde agricole est aussi renvoyé à ses contradictions.  LE SAT présente une orientation agricole majoritairement tournée vers les métiers d'élevage, qui a contribué au façonnage d'un paysage bocager aujourd'hui menacé par l'intensification des pratiques. Sur le territoire, l'élevage bovin-lait représente l'orientation dominante (40 % des EA) mais la spécialisation grande culture a beaucoup progressé depuis 10 ans. Le maintien de l'élevage est donc un réel enjeu en termes d'activité économique, d'emploi, de protection des paysages et du patrimoine naturel.  

 

Les 2 EPL ont fait du plein exercice de missions, dont celles de l'animation, du développement agricole, de l'expérimentation, un axe central de leur projet d'établissement.

 

C'est le cas pour l'EPL de Douai, qui s'est donné un axe stratégique « Partenaires et territoires », avec entre autres les objectifs suivants : « faire reconnaître les exploitations par les professionnels » et « être acteur des projets du territoire ».

 

C'est le cas aussi de l'EPL de La Thiérache qui a acté dans son projet de « conforter son ancrage et son rayonnement dans le territoire en intégrant l'exploitation au cœur de la transition écologique ».

 

Par ailleurs, les deux établissements ont engagé des priorités fortes et récentes sur leurs exploitations. Celle de la Thiérache, avec 4 productions animales (bovins lait, Porcs, Volailles de plein air, moutons), engage une restructuration à partir de 2020 (nouveau bâtiment pour l'élevage laitier avec implantation d'un robot de traite et une gestion en  pâturage tournant dynamique, une nouvelle porcherie). Plusieurs objectifs sont visés, l'autonomie alimentaire, la meilleure valorisation de la viande,du patrimoine naturel bocager (implantation de haies, mares, valorisation du verger conservatoire conduit en AB). L'exploitation agricole à Le Quesnoy, d'orientation bovins lait, avec une proportion grandissante (50%) de sa production transformée au sein de son atelier et commercialisée localement, qui engage en 2019 sa conversion AB, augmente ses capacités de transformation. Elle est également engagée dans un projet transfrontalier visant à promouvoir et développer la valorisation mixte de la race bovine Bleue du Nord.  L'exploitation agricole de Sains, orientée vers la production de viande avec deux élevages (bovins et ovins), déjà convertie en AB sur un des deux systèmes et impliquée dans la démarche de renforcement du patrimoine bocager avec le PNR (implantation et entretien de haies et plantation de vergers hautes tiges);

 

Ces trois exploitations ont en commun l'exigence et le défi de trouver un équilibre économique cohérent avec un système de production guidé par l'agroécologie, valorisant pleinement, dans un objectif d'autonomie alimentaire des élevages, le potentiel du bocage.

 

Les 2 EPL sont également engagés fortement dans des projets visant à promouvoir l'alimentation durable et locale au sein de leur restauration.   Ils sont "par essence"des lieux résolument ouverts, en connexion directe et permanente avec les territoires et les professionnels agricoles. Ils constituent donc potentiellement des tiers-lieux neutres, propices aux échanges et à la rencontre d'une multitude d'acteurs. Ils peuvent être ici des acteurs privilégiés pour la remise en dynamique de l'élevage sur le territoire. En lien avec les parties prenantes du PACTE, ils ont l'ambition de contribuer à l'attractivité des métiers d'élevage, élément identitaire fort et structurant du SAT. 

 

Thématique principale
Développement local et péri-urbain
Objectifs du projet

Objectif stratégique n°1 : Créer, par une mise en réseau des exploitations des EPL associant des agriculteurs locaux, une plateforme d’expérimentation et de démonstration  axée sur l’autonomie alimentaire par une démarche de pâturages tournants dynamiques et la viabilité de systèmes d’élevage respectueux du milieu bocager.

Les 3 exploitations sont déjà engagées dans des systèmes valorisant le pâturage. Le projet vise à restructurer les pâturages existants, pour redonner à l’herbe toute sa place et viser une autonomie alimentaire avec un coût de ration maîtrisé, améliorer le bien-être animal (alimentation équilibrée, accès à l’eau, protection vis-à-vis des aléas climatiques). Dans un territoire en déprise, montrer des systèmes viables basés sur une valorisation de l’herbe, qui s’appuient sur un maillage bocager qu’ils contribuent à préserver est un levier pour communiquer de façon positive sur le métier d’éleveur et créer des échanges avec des représentants de la société civile.

Objectif stratégique n°2 : Instituer des tiers lieux au sein des EPLEFPA permettant la rencontre des professionnels, de la société civile, des acteurs du territoire en vue de faire évoluer la perception des systèmes d’élevage dans un développement territorial durable.

Le CASDAR ACCEPT, porté par l'institut de l'Elevage qui sera partenaire, a apporté des éclairages scientifiques nouveaux sur les controverses suscitées par l'élevage en France.  Ce projet a produit, entre autres, une typologie permettant de définir plusieurs profils d'acteurs (de l’abolitionniste au progressiste) en fonction de leurs regards sur l’élevage et, par extension, plusieurs scénarii de futurs possibles de l’élevage. Les outils créés seront utilement exploités pour préciser le positionnement des différentes catégories d'acteurs sur le SAT. Les événements et l’actualité récente dans le territoire du projet (arrêtés municipaux sur les périmètres d’épandage, « agressions » d’agriculteurs pris à partie lors de travaux agricoles) montrent que le SAT, bien qu’étant un territoire naturel préservé est lui aussi traversé par toutes ces questions qui interrogent la société française sur les pratiques agricoles et l’environnement.  Le projet permettra de reconduire la mobilisation des outils de caractérisation sociologique au fil de l'eau pour mettre en évidence l'évolution de la perception des acteurs vis-à-vis des métiers d'élevage.Il permettra de mettre en avant la nécessité d'améliorer la compréhension mutuelle des acteurs, par deux étapes indissociables que sont le dialogue et l'action.

Objectif stratégique n°3 Promouvoir une vision positive de l’élevage et des pratiques pour favoriser l’attractivité du métier

L’enseignement agricole priorise la structuration de projets au service des apprenants : recrutement, ancrochage, réussite, épanouissement professionnel et citoyen. Leur mobilisation au service de l’attractivité des métiers d’élevage repose sur le pari que les apprenants sont les plus à même de co-construire un modèle durable et porteur d’avenir pour cette profession.Sur les 3 sites visés, une filière sera donc référente sur une action en particulier et chaque action mobilisera au moins un représentant de chaque filière. Cette représentation est d'autant plus essentielle dans les groupes de dialogue permettant de recenser et de confronter les visions de différents acteurs sur l'élevage et sa contribution au territoire. Les classes suivantes peuvent jouer ce rôle pivot:  Bac Pro SAPAAT (Sains),  référent sur la vision des acteurs de la société civile, les groupes de dialogue, Bac Pro GMNF (Sains et Vervins) sur  la vision des acteurs du territoire et de l'environnement, les groupes action et de dialogue, Bac Pro CGEA, BTS PA (Vervins)  sur la vision des éleveurs et professionnels agricoles, les groupes action et Bac TCV du Quesnoy sur la vision des acteurs de la commercialisation des produits alimentaires.

Les acteurs internes à l’établissement et les partenaires externes

Les acteurs internes dans chaque epl: les Directeurs, les DEA, les proviseurs adjoints et les directeurs de CFPPA - UFA,  les référents « Enseigner - Produire Autrement », les chargés de mission spécifiques,  sur les thématiques en lien avec le projet, les enseignants chargés de mission d'animation, les coordonnateurs et  enseignants des filières associées et les salariés des exploitations.

 

Les EPL souhaitent une intégration au coeur du dispositif des apprenants. Nous souhaitons que les enseignements favorisent  les interrogations sur le positionnement à avoir et les actions à mener pour les futurs acteurs ruraux, dans l'adaptation du monde agricole pour proposer des solutions et des réponses aux problématiques environnementales et sociétales. Induire une  interrogation sur la nécessite de travailler en réseau et de créer du lien pour préserver et dynamiser un milieu particulier ; le bocage. Cela permettra aussi de palier aux difficultés engendrées par l'isolement physique et psychologique constaté, particulièrement chez les agriculteurs. Les acteurs externes du projet sont pour partie identifiés et ont pour certains validé leur engagement (voir annexe Lettres d'engagement et tableau de synthèse des partenaires en pj). On y trouve à ce stade l'institut de l'élevage et son GIS "attractivité", des partenaires institutionnels du développement local comme  le PNR de l'Avesnois, le Pôle d'Equilibre Territorial et Rural de la Thierache, des organismes de développement agricole comme l'Adarth, Avenir Conseil élevage, la Chambre d'agriculture, des collectivités engagées dans le PACTE, des partenaires pour appuyer les projets pédagogiques (CPIE, Maison du bocage...). La liste présentée en annexe avec les lettres d'engagement déjà reçues n'est pas limitative, des contacts étant encore en cours pour élargir le tour de table des partenaires.

 

Plan d’action

Les actions principales suivantes viendront décliner les objectifs stratégiques :

  • Sur la priorité stratégique n°1

Plusieurs axes de travail sont dores et déjà dégagés en concertation entre les exploitations des deux EPLEFPA :

  • La valorisation des prairies permanentes comme support structurant du paysage bocager, en améliorant, par une conduite rigoureuse, voire des sursemis, leur diversité floristique ;
  • Le semis de prairies temporaires sur une longévité de 2 à 3 ans, en rotation avec des cultures fourragères ou céréalières « classiques », pour limiter au maximum les monocultures de maïs. Limiter la dépendance au maïs ensilage qui nécessite l’achat de protéines extérieures. Ressemis de prairies permanentes en remplacement du maïs ensilage. L’objectif est de les tester en fauche et en pâturage, en choisissant des espèces diversifiées qui permettent de viser l’autonomie alimentaire et réduire la dépendance aux intrants protéiques ;
  • Le pâturage tournant dynamique : l’objectif est d’augmenter les surfaces disponibles au pâturage des troupeaux, et de réfléchir et proposer des solutions à l’organisation et la création d’îlots de pâturage. Dans un souci de diminuer les coûts alimentaires, et de production optimisée de lait ou viande/ha, l’objectif est de valoriser l’herbe, sans gaspillage, et au meilleur stade physiologique. Cette gestion fine passera à la fois par la création d’îlots fixes, définis en fonction d’un effectif donné, et par une gestion « au fil » en fonction d’un effectif réel et de la pousse de l’herbe réellement constatée au fil de la saison de pâturage.
  • La valorisation du bocage : l’objectif est de démontrer les multiples intérêts du maillage bocager (ombrage, coupevent, protection des intempéries, refuge de biodiversité, complément fourrager), à la fois pour les haies hautes et basses, mais aussi pour les prés-vergers. Replantations de haies bocagères multi-espèces. Les tailles d’entretiens des haies peuvent être valorisées en bois déchiqueté (valorisation de l’énergie ou en paillage, économie circulaire).
  • La qualité de l’eau : La gestion de l’herbe est indissociable d’une gestion raisonnée de l’eau (amélioration de la qualité de l’eau, restauration de mares, accès aux cours d’eau, adduction d’eau potable) pour sécuriser l’abreuvement des animaux, qui est un élémentclé de la réussite technico-économique d’un pâturage performant. La réduction de la culture du maïs, très consommatrice en eau, contribue également  à la préservation de la ressource.
  • Sur la priorité stratégique n°2

- Positionner les acteurs du projet selon la typologie mise en oeuvre par le projet ACCEPT, afin de définir leurs attentes vis-à-vis de l'élevage sur le territoire ;

rôle des apprenants : participation aux enquêtes, réponse aux enquêtes, participation à la restitution

- Rassembler des groupes de dialogues sur des thématiques liées aux enjeux du territoire et à l'élevage : protection du bocage et des ressources naturelles, importance de la biodiversité dans la performance des systèmes d’élevage...

Des débats encadrés permettront de mettre en perspective les opinions divergentes. Des partenaires en recherche sociologique pourront accompagner l'analyse des débats et la compréhension des jeux d'acteurs. 

Dans ces groupes de dialogue, il s'agira de clarifier les attentes convergentes et de formaliser les conséquences techniques sur les systèmes d'élevage (plan d'action). 

rôle des apprenants : participation à la définition des thèmes, participation et co-animation des groupes de dialogue, participation à l'analyse des échanges

- Rassembler des groupes d'action technique en faveur de l'attractivité du métier d'éleveur ; ces groupes viseront à améliorer la performance multi-factorielle des exploitations, à déployer une stratégie d'exploitation prenant pleinement en compte les volets sociaux et environnementaux en plus du volet économique. Dans le cadre d'un partenariat avec le CASDAR "environnement et attentes sociétales : en faire des atouts dans sa stratégie pour plus de résilience de l'exploitation", un outil de pilotage stratégique et une méthodologie de co-construction de son accompagnement seront déployés avec l'appui de la Chambre d'Agriculture.

rôle des apprenants : participation et co-animation des groupes action

- Mettre en œuvre, sur les 3 exploitations des EPLEFPA, la déclinaison technique, expérimentale et stratégique, issue de cette dynamique de dialogue/action. 

rôle des apprenants : conception, mise en œuvre suivi de ces actions sur les 3 exploitations

- Participation à la synthèse et au suivi des résultats, échanges avec les partenaires professionnels.

Régulièrement, faire se rencontrer les groupes dialogue et action pour partager les résultats structurants et évoquer leur valorisation

rôle des apprenants : participation et co-animation des groupes mixtes dialogue-action

- Renouveler le positionnement des acteurs avec l'outil du CASDAR ACCEPT chaque année du projet pour évaluer l'évolution du positionnement et des attentes des acteurs ; par conséquent, il s'agit d'évaluer si le projet a un réel impact en terme d'animation du territoire. 

rôle des apprenants : participation aux enquêtes, réponse aux enquêtes, participation à la restitution

  • Sur la priorité stratégique n°3

La mise en œuvre conjointe des priorités 1 et 2 permet l’atteinte d’une partie des objectifs de la priorité stratégique 3 dédiée à la communication positive sur les métiers de l’élevage.

Elle sera complétée d’une démarche spécifique de communication à chacune des étapes importantes et prolongée par la mise en œuvre d’au moins un événement porteur chaque année.

L’organisation dès 2019-2020 d’une semaine de l’agro-écologie et l’association systématique aux événements et temps forts de communication conduits dans le cadre du PACTE Sambre Avesnois Thiérache seront un des leviers d’action du chef de projet.

Les deux EPLEFPA ont engagé des échanges fructueux avec l’Agence de l’eau, qui est prête à co-financer l’engagement des actions ci-dessous en cohérence avec plusieurs de ses objectifs stratégiques du schéma national pluriannuel, décliné sur le bassin Artois Picardie, avec par exemple :

Gouvernance et écocitoyenneté : Sensibilisation et communication sur le thème de l’eau et de la biodiversité ;

Milieux et biodiversité : Préservation des milieux aquatiques et des zones humides ;

Eau : Restauration de la qualité des cours d’eau et lutte contre les pollutions. Gestion de la ressource en eau, Préservation des milieux aquatiques et des zones humides, Sensibilisation et communication sur le thème de l’eau

La feuille de route prévisionnelle du chef de projet pour les trois ans et un calendrier prévisionnel des actions est présenté dans un document annexé.

Volets d’implications du projet

Le volet développement agricole ou territorial

Les EPL s'inscrivent dans un "pacte" territorial avec des partenaires engagés pour la remise en dynamique du territoire SAT. Chaque objectif vise à mobiliser des acteurs complémentaires, d'horizons différents (société civile, profession agricole, acteurs de développement) de façon à apporter des réponses pertinentes aux enjeux multi-factoriels du territoire: précarité, isolement, controverses voire conflits. Le format de dialogue-action choisi dans ce projet n'est pas anodin : il doit permettre la concrétisation rapide d'actions partagées, conçues en adéquation avec les attentes des différents acteurs du monde rural.Le changement de posture des acteurs, qu'ils soient professionnels ou non, ainsi que des communautés éducatives et apprenantes, pourra être appréhendé en utilisant l'outil de positionnement du CASDAR ACCEPT (voir objectifs stratégiques n°2), bien entendu adapté aux publics spécifiques de ce projet et constituera un élément objectif pour évaluer l'impact des EPL sur l'animation et le développement des territoires.L'apport de ce projet en termes d'animation et de développement rural doit recouvrir la question de l'attractivité du métier d'éleveur, problématique très aiguë à la fois dans la région, spécialisée dans les productions végétales, et dans l'Enseignement Agricole, où le recrutement et la formation des futurs professionnels de l'élevage est un des enjeux majeurs. Il doit permettre également l'émergence de dynamiques collectives qui sont aujourd'hui cruellement absentes du territoire et dont on sait qu'elles sont une des clés de la transition agroécologique. Enfin, le projet doit permettre de rapprocher et réconcilier des composantes de la société civile qui tendent, l'actualité récente en étant pourvue de très nombreux exemples, à se fracturer sur la place de l'agriculture dans la préservation de l'environnement.

 

Le volet pédagogique

Le volet pédagogique est largement développé dans les autres parties du dossier pour présenter la place que nous souhaitons accorder aux apprenants et aux projets pédagogiques des filières associées dans toutes les phases du projet:

 

- dans la mise en oeuvre des objectifs et le plan d'action qui visent des classes référentes ,

 

- dans la mobilisation et la mise en cohérence du projet avec des projets pédagogiques déjà existants ou à venir, le chef de projet ayant un rôle majeur dans la liaison avec les équipes pédagogiques. Cela pourra  se faire via les actions propres au projet et aussi au travers de projets déjà envisagés ou mis en oeuvre:via  la nouvelle épreuve du bac pro CGEA qui aborde la question de la ressource commune, pour la filière SAPAT par la découverte des métiers liés à la ruralité, les actions d'animations avec la Maison du bocage, pour la Filière GMNF par le partenariat avec le PNR dans le cadre de l'action « Plantons le décor » ou les travaux d'aménagement des berges des prairies avec le Syndicat mixte, les BTSA PA par la préservation de l'abeille noire avec création et développement d'un rucher, les BPREA, Bac pro CGEA et BTSA ACSE par l'étude du bénéfice de la haie pour les futurs installés ou encore la filière agroéquipement par son module « bois énergie valorisant le bocage ».

 

- dans la gouvernance et le pilotage du projet où les représentants des apprenants (en particulier les écodélégués) et des enseignants sont présents systématiquement,

 

- dans la stratégie et la mise en oeuvre du plan de communication

 

La diversité des filières associées, qui ne sont pas circonscrites à la sphère de la production agricole, est un gage d'élargissement à de futurs citoyens, qui demain interviendront dans des univers professionnels différents (animation, tourisme, service, protection de l'environnement...) et un élément moteur pour que le projet devienne un fil conducteur et un levier puissant du projet pédagogique de chacun des deux EPLEFPA.

 

 

 

Le volet innovation

Le projet « V'HERBAGE » est innovant sur plusieurs aspects:

 

 

le format « dialogue-action » choisi par les EPLEFPA, basé sur leur positionnement comme des tiers-lieux au service de la remise en dynamique du territoire SAT, est une réelle originalité méthodologique. Cette forme d'innovation implique des vigilances particulières sur les modes de gouvernance et sur l'animation de ces deux collectifs, afin que chaque acteur soit dans une posture positive et réceptive vis-à-vis des autres, d'autant plus que les sujets d'échange sont sensibles. Les modalités d'échange entre les groupes de dialogue et les groupes d'action, sur chacun des EPLEFPA membre du projet, sera clairement partagée. La démarche peut faire l'objet d'une capitalisation à part entière et alimenter d'autres projets ADT d'EPLEFPA  ;

les pôles d'expérimentations développés sur les trois exploitations des EPLEFPA porteurs du projet vont cristalliser les innovations techniques favorables à la préservation des ressources naturelles du territoire, aux performances des exploitations d'élevage, à leur image auprès de la société civile et des pairs. Ces innovations vont porter sur des modifications des systèmes polyculture-élevage, dans une logique allant de l'efficience à la reconception, sur les modes de valorisation (labels, SICO, etc.) et de partage de ces espaces, ouverts aux échanges avec les professionnels, la société civile, les acteurs du territoire.

 

Le volet recherche

Le volet recherche du projet est conduit avec l'appui de l'Institut de L'élevage, qui a porté le CASDAR ACCEPT ayant nourri la réflexion autour de l'attractivité du métier d'éleveur. Le projet vise à en appréhender les composantes suivantes à partir des échanges des acteurs de terrain :

 

    - l'acceptabilité de ces métiers vis-à-vis de la société civile et des acteurs du territoire : la reconnaissance de ce métier comme étant en adéquation avec les attentes locales et sociétales (bien-être animal, non-pollution, entretien du paysage, etc.) ; ce champ couvre aussi l'intérêt qu'ont les consommateurs du territoire à soutenir, par leur acte d'achat, certains modèles de production des produits d'élevage ;

 

    - la confiance des professionnels vis-à-vis de ce métier, de leur métier, qui recouvre la résilience du système d'élevage, sa capacité à garantir un avenir et un bien-être à ceux qui exercent ce métier ; 

 

    - l'adhésion et le soutien des acteurs du territoire, qu'ils soient politiques, financeurs, associatifs, dans la mesure où les métiers d'élevage peuvent contribuer à la mise en dynamique du territoire de l'Avesnois-Thiérache et à la fédération d'acteurs autour d'enjeux communs (économie locale, contribution à la préservation de ressources, etc.) ;

 

    - l'envie suscitée auprès du public apprenant d'embrasser la vocation d'éleveur, de partager leurs intérêts ou de contribuer à l'évolution du métier ;

 

 Toutes ces dimensions de l'attractivité sont bien évidemment imbriquées et dépendantes les unes des autres et au coeur des enjeux du projet.

 

Un Groupement d'Intérêt Scientifique «ATTRACTIVITE», qui se réunira à partir de janvier 2020, associera le chef de projet dans ses groupes de travail. Le démarrage de ce GIS illustre l'intérêt majeur des acteurs de la recherche sur cette thématique et constitue une réelle opportunité pour alimenter le présent projet et valoriser ses résultats.

 

La mission du chef de projet

Le chef de projet interviendra dans un rôle de coordonnateur des différentes actions, dont il définira le calendrier de réalisation. Il jouera un rôle essentiel d’animation des comités de pilotage, à qui il proposera les orientations et leurs déclinaisons opérationnelles pour validation,  apportera l’appui aux porteurs des différentes actions, en fournissant notamment un appui méthodologique.

Il sera l’interlocuteur privilégié des partenaires identifiés et veillera à créer du lien avec les projets des deux établissements et les politiques territoriales.

Il jouera également un rôle de veille scientifique et technique sur l’ensemble des sujets couverts par les différentes dimensions du projet, avec l’appui de l’Institut de L’Elevage et du GIS « Attractivité ».

Il définira les modalités précises d’évaluation, mettra en œuvre la communication et la diffusion relative aux résultats des actions et assurera leur valorisation au niveau local, régional et national (lien avec les dynamiques propres au territoire, relative au projet régional de l’enseignement agricole, ou encore avec les réseaux thématiques et la DGER)

Pour l’ensemble de ses missions, il devra faire preuve de l’autonomie nécessaire mais devra rendre compte aux équipes de direction et aux partenaires.

Sa mission comportera donc des composantes :

- de collecte d’informations et d’analyses

- de définition et d’appropriation de méthodes, de vulgarisation auprès des acteurs opérationnels

- de diagnostic et de proposition

- de modélisation, de formalisation

- de recherche et de montage technique de dossiers de financement

- d’animation et de création de dynamiques entre les acteurs, les instances de pilotage et les partenaires

- de suivi et d’évaluation des actions

- d’échange avec les acteurs de la recherche

- de structuration et de mise en œuvre d’une démarche de communication interne et externe.

Il sera pourvu d'une lettre de mission co-signée des deux directeurs d'EPLEFPA qui précisera, outre les éléments ci dessus,  le périmètre et le degré d'autonomie de son action, ainsi que les modalités de prises de décisions entre les différents niveaux d'acteurs.

 Le chef( de projet fera l'objet d'un parcours d'accueil en interne aux EPLEFPA et en également à la DRAAF par le pôle animation du SRFD, où lui seront présentées les priorités régionales et les possibilités d'accompagnement de son projet (méthodologique et financier).

 

Les livrables attendus, autre que le rapport administratif annuel

Les livrables attendus sont directement liés aux objectifs stratégiques du projet.

Sur le volet 1 (« plateforme d’expérimentation ») :

Les livrables seront prioritairement mais non exclusivement ciblés sur l’évolution des pratiques en matière de gestion du pâturage en incluant la dimension spécifique au territoire bocager, avec la création ;

- d’outils pour programmer ou enregistrer les pratiques sur les exploitations concernées (mode d’exploitation du parcellaire, gestion tournante des parcelles, mise en œuvre des sursemis, …), celles des deux eplefpa et celles des exploitants partenaires;

- d’outils pour mesurer les résultats et leurs incidences technico-économiques ;

- d’outils techniques pour diffuser et valoriser les pratiques à d’autres éleveurs (fiche techniques…) ;

- de fiches techniques et / ou grilles d’évaluation à destination (éventuellement co-construites) des équipes pédagogiques pour associer les apprenants ;

- d’outils de communication / mesure des actions de démonstration à destination des publics extérieurs fréquentant le tiers lieu à l’occasion d’événements réguliers ou spécifiques.

Sur le second volet (« tiers lieux ») :

Les livrables consisteront en des résultats d’enquêtes, entretiens et ou groupe de dialogue, avec une restitution des résultats quantitatifs et qualitatifs, montrant l’évolution des postures des différents acteurs entre les constats de départ et la situation mesurée en fin de projet, avec :

  • Une cartographie de positionnement (a minima en début et fin de projet), des différents acteurs sur leurs attentes relatives au métier d’éleveur. Il s’agit à minima de suivre les représentations des apprenants, de la société civile et des professionnels qui questionnent l’attractivité du métier d’éleveur, à la façon d’un baromètre de popularité décliné sur le territoire SAT ;
  • Une charte conçue et co-optée par les « groupes de dialogue » engageant chacun des acteurs du territoire dans les différentes actions qui seront construites lors de ces échanges ; ces chartes seront assorties d’indicateurs de suivi permettant aux différents membres du groupe de dialogue d’être confortés dans la concrétisation des échanges ;
  • La création de groupes innovants d’agriculteurs autour de chacun des 3 sites des exploitations engagées dans le projet (dispositif à préciser en fonction des attentes des groupes : GIEE, « groupe 30 000 » ou « émergent », proposés chaque année dans un appel à projet de la DRAAF des Hauts-de-France). Ces groupes, rassemblant a minima 5 agriculteurs, cristaliseront la dynamique lancée par le projet et seront garant de sa déclinaison dans le monde professionnel. Ces dispositifs permettent en outre des moyens d’animation et un suivi des actions techniques mises en place collectivement ;
  • Sur le volet 3 (communication positive), il s’agit de marquer chacune des  trois années du projet d’un évènement (semaine de l’agroécologie qui servira pour la capitalisation et l’échange sur les avancées du projet, également l’occasion de rassembler davantage d’éleveurs et d’échanger avec eux sur cette démarche.) ,  couplé ou non avec un évènement du territoire lié au PACTE. Des outils de communication formalisés sur la méthode et l’avancée du projet, à destination des différents acteurs mobilisés seront également produits. Les formats de communication sont volontairement laissés à l’initiative du chef de projet qui jugera, en fonction de sa créativité et des besoins, quel moyen touchera le plus efficacement le public cible professionnels/futurs professionnels. Une partie non négligeable de ces outils de communication peuvent notamment être réalisé dans le cadre de projets pédagogiques par les apprenants (PIC de BTSA, projet de classes en ESC...).
Le budget

On distingue :

 

- les dépenses année 1 à 3 liées à l'exercice de la mission de chef de projet

 

Les dépenses sur fonds propres seront partagées à parts égales entre les deux EPLEFPA (portage juridique par l'EPLEFPA de Douai, convention de financement avec l'EPLEFPA de la Thiérache).

 

 

Dépenses d'investissements (année 1)

 

 

Equipements de communication (ordinateur, téléphone) 2 500 €

 

 

Dépenses annuelles de fonctionnement (année 1 à 3) : 4 000 €

 

 

Frais de communication 500 €

 

Frais de déplacement : 2 000 €

 

Frais divers (petit matériel, ...): 1500€

 

- Les dépenses liées aux différents actions sur les priorités stratégiques

 

 

Plateforme innovation et expérimentation sur les exploitations (total sur trois ans) : 40 000 € (LQ et SDN) + 30 000 € Vervins. L'estimation a été fondée par les techniciens et DEA sur les besoins en équipements, améliorations foncières… requis notamment dans la gestion dynamique de pâturages. Certaines dépenses relèvent du fonctionnement, d'autres d'investissements. Le chiffrage ne peut être plus précis à ce stade.

Fonctionnement des tiers lieux et valorisation (organisation des rencontres et ateliers, communication événementielle...): 30 000 €  au total sur trois ans

 

 

Soit un budget total  de 100 K€ sur trois ans

 

Pour financer le second volet, plusieurs options sont dores et déjà actées :

 

- une mobilisation de fonds de réserve (sur-accumulé sur les LEGTA) en accord la  Région Hauts de France qui va conclure des conventions tripartites (COM - Région, DRAAF, EPL)  pour fixer les priorités stratégiques, notamment sur les exploitations. Les montants suivants figureront dans les COM: 40 000 € (Douai) €+ 30000 € (Vervins).

 

- L'Agence de l'eau :  20 000 € (pré-accord pour financer les démarches liées au projet d'expérimentation sur les exploitations sous réserve d'émergence d'un collectif avec des agriculteurs locaux) et cofinancement possible des charges liées à l'animation du dispositif.

 

Les autres partenaires : 10 000 €  

 

Communication, capitalisation et pérennisation du projet

Le chef de projet élaborera un plan de communication consistant  à programmer dès le début les différents types de communication, à la fois à destination :

- des cibles internes pour favoriser l’appropriation et la compréhension du projet par toute la communauté éducative ;

- des instances de pilotage y compris les partenaires pour favoriser la prise de décision ;

- des acteurs identifiés et concernés au sein du Ministère de l’agriculture (réseaux thématiques, …)

- et des publics externes soit par une communication grand public soit au moyen d’événements spécifiques soit en proposant des temps de présentation / restitution sur l’évolution du projet et ses résultats (lors des réunions territoriales consacrées au PACTE par exemple où tous les acteurs sont généralement présents).

Les moyens de communication sont à ce stade non définis mais seront une composante essentielle du plan d’action à poser dès la première année. L’attente exprimée de certains partenaires (Agence de l’eau, par exemple) est que la communication à destination d’un public le plus large possible soit une composante forte du projet, notamment pour favoriser l’émergence d’effets induits sur le plus grand nombre d’acteurs possibles, au-delà des acteurs directement engagés dans le projet. LA production de documents et ou supports/temps de communication adaptés à un public large sera donc crucial pour répondre à cette attente.

Le chef de projet devra également concevoir les documents synthétiques restituant (et au besoin vulgarisant) les résultats obtenus sur chacun des objectifs stratégiques du projet. Pour cela, il mobilisera l’expérience acquise par des partenaires associés (GIS élevage, ou membres du CASDAR ACCEPT par exemple) pour la restitution des résultats qui relèvent de l’approche sociologique et du positionnement des différents acteurs.

L’ensemble de ces éléments seront bien évidemment capitalisés et mis à disposition de l’ensemble des partenaires du projet mais aussi des réseaux d’acteurs dans / hors du Ministère de l’agriculture.

Le fait que le projet s’inscrive pleinement, en accord avec les acteurs du PACTE, avec les objectifs recherchés dans la stratégie de développement du territoire est un gage de sa pérennisation au-delà des trois années de présence d’un chef de projet.

Validation chef d'établissement