Les sols contiennent un très important réservoir de carbone (C) sous forme de composés organiques. Cette matière organique provient des organes et organismes morts, essentiellement végétaux, des déjections animales, des exsudats des racines et des organismes vivants. L’agriculture stocke donc du carbone dans les terres agricoles. Ce stockage compense une bonne partie de ses émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, l’agriculture et la forêt sont les seules activités économiques qui permettent de fixer des gaz à effet de serre.
Sur l'exploitation de l'EPL d'Obernai, une réflexion globale autour du Carbone a commencé en 2010 et a abouti à la construction d'une unité de méthanisation modifiant les flux de carbone existant sur le territoire et valorisant le C fixé par la photosynthèse en énergie électrique. De cette production de biogaz résulte également un produit à épandre contenant du C organique : le Digestat.
L'impact de l'épandage de ces digestats sur l'évolution des teneurs en C organique des sols est étudié sur l’essai Dige’O porté par le LEGTA d’Obernai. Les actions sur Dige’O ont permis de collecter les premières données de qualité de Carbone dans les sols mais aussi dans les digestats épandus. Cette première campagne de mesure devra être complétée par d’autres prélèvements sur les prochaines années.
La photosynthèse est le moteur du piégeage du Carbone. Grâce aux 1400m de haies nouvellement plantées (total du projet 1600m) au coeur d’une parcelle de 10 ha en agriculture biologique pour optimiser la production, l’exploitation sera une vitrine d’une nouvelle agriculture dans un paysage d’openfield encore largement non couvert en hiver.
L’apprenant est au coeur du dispositif ⅓ temps. Ainsi, avec leurs enseignants et accompagnés par le Chef d’exploitation, ils participent à la réflexion (conception de rotation, dispositifs de plantation des haies), aux différents travaux sur les parcelles concernées (préparation du sol, semis, plantation, entretien...) et à la mise en oeuvre des protocoles (échantillonnage de sol, chantier d’épandage, comptage et observations, prélèvement d’eau, analyses des résultats...). Malheureusement, les conditions sanitaires (Covid) ont perturbé la fin de l’année et empêché les apprenants de participer à certains chantiers initialement prévus.
L'exploitation de l'EPL67 a ainsi été au centre d'une pédagogie concrète et enrichissante pour les étudiants, élèves, apprentis et adultes en formation.
Des documents de communication (flyers, vidéo,...) ont été créés pour les différents publics accueillis lors de visite. L'avancée des différents projets a été exposée lors des différents conseils de l’établissement.
Le dispositif ⅓ temps a été un catalyseur de la mise en place d’un service expérimentation sur l’EPL d’Obernai. Ce travail autour de la thématique du carbone a permis de conforter la reconnaissance de l’EPL sur le territoire mais aussi la l’implication du Ministère de l’Agriculture sur des thématiques socialement vives auprès d’autres financeurs comme l’Agence de l’eau Rhin Meuse. Ces derniers ne financent pas les projets à 100%. Grâce au ⅓ temps, l’EPL a pu apporter un financement complémentaire sans lequel les travaux conséquents de ces 3 dernières années n’auraient pu être menés.
Grâce à l’impulsion donnée par le ⅓ temps, le réseau s’étoffe au delà du territoire puisque le dispositif Dige’O fait aussi partie de nouveaux appels à projet portés par des centres INRAE de Paris Grignon ou AgroSup Dijon.
Les réflexions sur le Carbone comme moteur de l’agrosystème vont maintenant être menées autour d’une culture phare de l’exploitation : le houblon. L’expertise acquise sur ces trois années de ⅓ temps va être capitalisée pour monter de nouveaux projets avec les apprenants et la filière houblonnière alsacienne.