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Résumé

Résumé grand public

Les sols contiennent un très important réservoir de carbone (C) sous forme de composés organiques. Cette matière organique provient des organes et organismes morts, essentiellement végétaux, des déjections animales, des exsudats des racines  et des organismes vivants. L’agriculture stocke donc du carbone dans les terres agricoles. Ce stockage compense une bonne partie de ses émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, l’agriculture et la forêt sont les seules activités économiques qui permettent de fixer des gaz à effet de serre.

D'après les estimations du CITEPA (centre interprofessionnel techniques d'étude de la pollution atmosphérique), la France a émis en 2016 de l'ordre de 460 Mt de CO2eq. L'agriculture et la gestion des déchets en ont rejeté 95 Mt sous forme de méthane et de protoxyde d'azote ; l'agriculture et la forêt en ont simultanément retiré 40 Mt de l'atmosphère, principalement grâce à la croissance des arbres dans les forêts.

Sur l'exploitation de l'EPL d'Obernai, une réflexion globale autour du Carbone a commencé en 2010 et a abouti à la construction d'une unité de méthanisation modifiant les flux de carbone existant sur le territoire et valorisant le C fixé par la photosynthèse en énergie électrique. De cette production de biogaz résulte également un produit épandable contenant du C organique : le Digestat.

L'impact de l'épandage de ces digestats sur l'évolution des teneurs en C organique des sols est encore mal connu sur sol calcaire en conditions climatiques semi-continentales. De ce fait, un essai a été réfléchi afin de comparer les épandages de différents produits résiduaires organiques (PRO) sur la cinétique de piégeage de C du sol Lœssique d'Obernai. Les apprenants de l'établissement participent à la création du protocole expérimental, à la sélection des différents matériels de mesure et d'analyse de l'évolution du C dans les sols en fonction des PRO. Cette étude s'intègre dans un réseau multi-partenarial comprenant des centres de recherche, des organismes techniques, des agriculteurs et des financeurs interpelés par l'impact de l'agriculture sur le piégeage du C.

Sur l'exploitation, la problématique du piégeage du C va aussi être abordée en optimisant le photosynthèse sur une parcelle en conversion en Agriculture biologique. L'implantation de haies permettra de piéger du C dans la biomasse des arbres et favorisera également les auxiliaires nécessaires dans ce mode production.

Les apprenants de l'établissement participent à cette réflexion accompagnés du Chef d'exploitation Freddy Merkling, de l'équipe enseignante et de l'association Haies Vives d'Alsace. Durant l'année scolaire 2017-2018, l'insertion de haies intraparcellaires recépée régulièrement a été retenue par les étudiants afin de répondre au mieux aux problématiques agroécologiques actuelles : habitat pour les auxiliaires, piégeage du carbone, fixation d'azote atmosphérique par les bandes enherbées bordant les haies... Le nombre de haies, leur orientation, les essences d'arbres,... ont été sélectionnés par les étudiants. Une grande haie limitrophe avec des essences à bois d'œuvre permettra de piéger du C sur le long terme. Les impacts économiques de cette conversion et de l’implantation des haies ont également été étudiés.

Leur réflexion finale a été présentée à un comité de pilotage composé par des techniciens de la Chambre d'agriculture Grand Est, de l'association Haies vives d'Alsace et de l'établissement d'Obernai. Leur travail a ainsi été validé techniquement.

Leur projet a  été proposé par les étudiants au conseil d'exploitation  et également présenté sous forme de maquette et représentation virtuelle en 3D à différents salons, ouverts au grand public et au professionnels.

Les étudiants ont également organisé une journée technique sur le thème des haies. Les apprenants de l'établissement et les professionnels du milieu agricole ont pu profiter de cette journée pour enrichir leur connaissance sur l'impact des haies sur une parcelle agricole grâce à la présence d'agriculteurs et techniciens expérimentés sur le sujet.

L'exploitation de l'EPL67 a été au centre d'une étude concrète et enrichissante pour les étudiants. Dans le cadre du MIL Agroécologie suivi par cette classe, les étudiants ont pu rencontrer d'autres exploitants pratiquants déjà cette technique de haies intercalaires en AB, ce qui a pu conforter leurs choix.

La plantation est planifiée sur les 5 années à venir, la grande haie limitrophe devant être mise en place à l'automne 2018. Les apprenants réaliseront un suivi de différents indicateurs d'évolution de la parcelle (sur le sol, les auxiliaires, les cultures,...)

Les haies intraparcellaires seront recépées tous les 7-8 ans et le bois récolté sera alors broyé et composté et ainsi restitué et piégé au sol de la même parcelle.

Pour les deux thématique retenues – Digestat et Haies- le sol reste au centre de la réflexion sur les pratiques de l’agriculture de demain, sa fertilité étant essentiellement liée au C piégé.

Validation par le chef d'établissement