La « pédagogie des gestes mentaux » repose sur les travaux de Antoine de La Garanderie dont les recherches ont permis de dégager différents types de fonctionnements face aux apprentissages. Antoine de La Garanderie, étant également philosophe, a eu a cœur d’étudier et d’expliquer ce qui peut entraîner chez les jeunes apprenants, une perte de motivation ou de confiance en soi, freins principaux à l’épanouissement à l’école.
Il a ainsi pu identifier les gestes principaux de l’apprentissage qui sont l’attention, la mémorisation, la compréhension, la réflexion et l’imagination créatrice. Les difficultés d’apprentissage sont souvent liées à une mauvaise connaissance de ses habitudes mentales mais aussi à une réalisation inefficace ou peu efficace d’un ou plusieurs des gestes mentionnés ci-dessus.
Il a également montré qu’un jeune informé de ses habitudes et des incontournables liés à ces gestes a, à sa disposition, tous les éléments nécessaires pour vivre pleinement son intelligence.
Par ailleurs, il est important de porter à la connaissance des enseignants, eux-mêmes, ces différents concepts afin qu’ils soient en mesure d’accompagner chaque apprenant avec sa spécificité.
Le projet a donc eu deux axes :
- assurer le suivi individuel de jeunes présentant des difficultés d’apprentissage que ce soit des difficultés d’ordre méthodologique ou organisationnelles. Ce travail s’est également adressé également aux élèves qui présentent un mal-être tel qu’un excès de stress. Autant de facteurs qu’il faut prendre en compte car ils sont souvent à l’origine de décrochage scolaire.
- faire connaître au plus grand nombre d’encadrants, les concepts de la gestion mentale afin que chacun soit conscient de la grande diversité des processus mentaux et des incontournables de l’apprentissage. L’objectif était de permettre aux enseignants de mieux comprendre les difficultés de l’élève et de l’accompagner dans le respect de ses habitudes. Cette manière d’aborder l’apprenant est valorisante puisqu’elle reconnaît son intelligence et lui fait prendre conscience qu’il s’agit bien souvent d’un problème de méthode.
Lors de ces trois années, le travail s’est orienté sur l’organisation et la mise en place, sur le site de Fontaines, de l’accompagnement des jeunes de manière officielle. Ainsi, il a d’abord fallu informer élèves, enseignants et autres personnels encadrants de cette possibilité. Une journée a été identifiée et banalisée dans l’emploi du temps de Mme Fajerman pour permettre ce travail.
Les suivis ont lieu sur la base du volontariat, l’expérience a en effet montré que l’efficacité est meilleure lorsque la demande vient du jeune. Par contre, les professeurs principaux ou autres, CPE, assistants d’éducation, l’infirmière ont beaucoup collaboré pour communiquer et amener les jeunes à accepter une aide possible.
La demande a vite été assez conséquente et une seule journée n’a pas permis de voir suffisamment longtemps tous les élèves demandeurs. La crise sanitaire et les nombreux confinements ont accentué encore l’hétérogénéité et les demandes ont été nombreuses.
Parallèlement, plusieurs formations à destination des encadrants, ont été organisées dans l’établissement, sur d’autres sites de l’établissement mais aussi dans d’autres lycée de la région. Ces journées ont été l’occasion d’échanges très riches grâce à la participation variée (enseignants, CPE, infirmière, assistants d’éducation, AESH...) mais aussi grâce à l’ouverture aux collègues du CFA du sport et de l’EPIDE de Velet. La diffusion de la « Pédagogie des gestes mentaux » a pu ainsi être élargie.
Cette pédagogie est particulièrement intéressante pour les jeunes présentant des troubles des apprentissages. D’ailleurs, de nombreux élèves bénéficiant d’un PAP ont été accompagnés au cours de ces années.
Une réflexion a été engagée pour constituer groupe de travail sur le thème de l’accompagnement avec Mme Arujo, enseignante spécialisée dans la programmation neurolinguistique et le bien-être à l’école , et Mme Cretin-Lopes. Malheureusement, cette collaboration n’a pas vu le jour dans le contexte difficile des ces trois dernières années scolaires.
Cette expérience de trois années riche de rencontres avec des apprenants et avec des enseignants, a montré que les besoins sont importants, tant dans l’individualisation avec les élèves que la recherche de solutions de la part des enseignants pour s’adapter à un public nouveau mais aussi, désormais, à un public qui a été profondément bouleversé par la crise sanitaire. La « gestion mentale » est un outil supplémentaire qui mérite d’être largement diffusé dans nos établissements.