La demande de plus de naturalité autour des espaces de vie en ville comme à la campagne est de plus en plus importante. Alors que les enjeux de durabilité des aménagements sont au cœur des projets, de nombreuses alternatives se développent. Quoi de plus intéressant que pouvoir utiliser des végétaux d’origine sauvage et adaptés localement aux contraintes de sol et de climat !
Bien sûr il n’est pas question d’oublier les variétés horticoles ornementales qui ont toute leur place en aménagements paysagers, d’autant plus quand on parle de gestion différenciée des espaces verts (un compromis entre une gestion stricte et contrainte, et une gestion naturaliste).
En espace urbain, ces végétaux locaux vont participer à la création de corridor et au développement des trames vertes et bleues.
En espace rural pour préserver la biodiversité sur les zones de transition avec la campagne voisine, l’implantation de ces végétaux locaux est un véritable challenge. Ces végétaux sont en adéquation avec la faune autochtone (source de nourriture, pollen, graines, fruits, plante hôte), les interactions multiples vont permettre de conserver ces équilibres nécessaires à la vie des écosystèmes.
En intégrant par exemple des plantes mellifères si recherchées pour leur nectar par les abeilles et papillons, cela participe au maintien du butinage, de la pollinisation et le citoyen profite de ce spectacle magique sous ses fenêtres.
Ces plantes locales peuvent parfois nous paraître comme banales ou pire encore comme de « mauvaises herbes » mais par leur rusticité, elles permettent aussi aux services verts des collectivités, à l’heure du ZéroPhyto, de limiter les coûts d’entretien et aussi d’arrosage.
Elles offrent une palette infinie de formes et de couleurs et une gamme de végétaux plus résistants pour les espaces collectifs, la voirie, les jardins privés. Il faudra bien sûr un peu de sensibilisation du grand public et un peu de formation des personnels techniques pour bien les reconnaitre et les gérer.
Ces actions permettent ainsi de sensibiliser les futurs professionnels que sont les élèves aux nouvelles attentes dans le monde du paysage.
De plus en plus de marchés publics ou privés demandent de prendre en compte une composante environnementale en intégrant sur les aménagements plus de « nature» : le végétal local peut y répondre. Mais l’offre ne répond pas à la demande actuelle.
Le segment de marché que représente le végétal local herbacé à vocation ornemental n’est presque pas investi par les producteurs locaux sur notre territoire de moyenne montagne.
Avec divers partenaires comme des pépiniéristes - producteurs, des architectes paysagistes, des paysagistes, des botanistes, la réflexion au lycée George Sand est engagée depuis 2015. Elle se concrétise par une implication importante des enseignants et de leurs élèves de la filière Paysage sur plusieurs chantiers. La démarche est animée par Catherine OLLIER, chargée de projet Végétal Local dans l’établissement. Une collaboration est engagée avec des pépiniéristes locaux et avec le lycée horticole de Montravel à Saint Etienne.
Choix judicieux de végétaux, collecte de graines, mise en production de pieds mère, écoconceptions paysagères, implantation sont au programme pour in fine essayer de créer une dynamique sur le territoire pour produire ces végétaux localement.
Cette filière de production est à construire sur notre territoire, en particulier en ce qui concerne les plantes herbacées vivaces.
C’est avec cet objectif que le lycée sensibilise les élèves à des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Le lycée forme ainsi ces futurs professionnels à répondre à ces nouvelles attentes des clients. Ceci nécessite une connaissance pointue des végétaux et une grande maitrise technique.
Prendre conscience que biodiversité locale, conception paysagère et entretien ne sont pas incompatibles, c’est un 1er pas vers une évolution des pratiques et vers la transition agroécologique.