Dans le paysage horticole locale (et régional), la production de plantes ornementales diminue alors que d’autres cultures comme les cultures maraîchères et les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) sont des activités de production alimentaire de plus en plus valorisée au travers de circuits courts. Lors d’une enquête réalisée en 2013, les maraichers bio locaux ont exprimés des préoccupations autour de la protection des cultures et espéraient trouver des solutions autres que celles proposées par les agro fournisseurs. Le renforcement des corridors écologiques avec de plantes indigènes serait une solution en partie mais qui posent certaines questions :-quelles plantes utiliser ? Comment se les procurer, les installer ? Comment entretenir ces structures d’intérêt écologique ? Seraient-elles valorisables au sein des systèmes de productions? Travailler aux réponses possibles à ces questions est une mission dont s’est emparé l’EPL. A ce jour, les apprenants et l’équipe pédagogique avec l’exploitation de l’EPL sont engagés à travailler l’itinéraire technique de la production de plantes indigènes pour l’installation de haies. Une structure d’intérêt écologique sera installée, sur le site de l’EPL, dès l’automne 2016 et aura vocation à devenir un espace de démonstration. Les situations d’apprentissage permettront de produire de la connaissance qui sera capitalisée, partagées avec les maraîchers et sur laquelle de nouvelles actions s‘appuieront. Cette thématique est une opportunité pour appréhender la démarche « Produire autrement » mais aussi « Aménager autrement ».Toujours dans notre contexte local, le secteur des PPAM suscitent du questionnement. Dans différentes formations, des porteurs de projets souhaitent démarrer cette activité de production. Les producteurs/cueilleurs en place commencent à percevoir une concurrence dans la vente de leurs produits en circuits courts et s’inquiètent aussi par ailleurs d’actes de cueillettes proches du pillage ! (sur une gamme de plantes à forte typicité : arnica, gentiane, myrtille….) Pendant ce temps, des transformateurs locaux demandent des productions bio et locales qu’ils ne trouvent pas.Avec le soutien du CGET, des apprenants en formation adulte, des formateurs et enseignants ont réalisé une enquête sur la situation de cette filière sur notre territoire. Plusieurs problématiques apparaissent : - Les activités de productions/cueillettes assurent un revenu faible. Comment assurer des activités viables ?- Les quantités produites ne sont pour l’heure peu ou pas mesurées, elles sont très variables d’une année sur l’autre et d’un producteur à l’autre. Comment évaluer les potentialités de production? - Comment répondre aux besoins des transformateurs en assurant la qualité des produits fournis ?- Quelle structuration imaginer pour maintenir et développer l’activité de producteur cueilleur sur l’ensemble des territoires, même dans des zones de désertification ? - Comment organiser la transmission des savoirs parfois ancestraux, voir oubliés ? - Quelle reconnaissance de statut pour le cueilleur ?- Comment préserver la ressource sur un territoire en éradiquant les mauvaises pratiques de cueillettes voir les pillages ? En réalisant ce travail de collecte d’informations, en adhérant aux associations de producteurs, l’epl de Montravel s’est mis en situation de partenaire de la construction des réponses à apporter. Les compétences et les moyens disponibles sur l’EPL et plus particulièrement sur l’EA permettent de créer un atelier de production de PPAM lequel permettrait : - d’être le support pédagogique des formations, de renseigner sur les itinéraires techniques et données technico économiques, de valider des processus de production spécifiques (productions de plantes indigènes) qui font la l’identité de ces producteurs. Dans le même temps la production de jeunes plants de PPAM assurera l’approvisionnement en jeunes plants des producteurs locaux. - de commercialiser en réseau avec les producteurs locaux et de contribuer au développement d’outils de mutualisation.-d’assurer le lien entre formation, profession et porteurs de projets, de participer aux réflexions sur le statut de cueilleur, la traçabilité des produits, la création d’une marque ou label. - de travailler à la création de chartes, de guide de bonnes pratiques de cueillettes et à la réimplantation de structures écologiques à partir de plantes indigènes (haies), lesquelles pourraient augmenter la ressource. Notre légitimité dans ces activités repose d’abord sur la nécessaire adaptation de nos enseignements pour créer les conditions favorables à l’insertion professionnelle des tous les apprenants, quelque soit les filières de formation : au travers de ces 2 thèmes, les apprenants en filière commerce, aménagement et production ont de la matière pour comprendre la cohérence de la formation avec les évolutions des cadres de vie et de la société.