Aller au contenu principal
Logo du ministère en charge de l'agriculture et de l'alimentation

Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Le Campus Vert d’Azur au cœur du déploiement du biocontrôle de son territoire

Le Campus Vert d’Azur a accueilli des journées techniques nationales de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle les 27 et 28 juin à Antibes. A cette occasion, des visites et des démonstrations ont été proposées par l’établissement. Engagé dans le biocontrôle au sein d’un projet de valorisation, Antibes poursuit son implication en valorisant ses actions et en se projetant en reconception agroécologique de son système horticole.

Des journées techniques nationales accueillies au Campus Vert d’Azur

La direction du Campus Vert d’Azur (Nicolas Bourgeois, directeur du Campus et Laurent Cuquel, directeur du CFPPA) accompagnée du directeur régional de l’INRAE en PACA (Frédéric Carlin) et de la DGAL (Odile Colnard, en coordination du biocontrôle) ont inauguré ces journées. Outre la réflexion en ateliers sur la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle (SNDB), ces journées ont permis de découvrir l’exploitation horticole et les actions locales de biocontrôle réalisées à Antibes, lors d’une visite constituée d’un parcours de neuf présentations emblématiques de l’établissement. Le Campus est ainsi engagé dans une action de valorisation qui permettra d’apporter un témoignage national lors du séminaire sur le biocontrôle prévu le 19 novembre 2024 à Paris dans le cadre d’Ecophyto 2030 et du grand défi biocontrôle et biostimulants 2023-2028. L’INRAE souligne que, dans cette stratégie, l’enjeu est de passer du curatif au préventif. Pour s’adapter à son territoire et faire des économies d’eau, les cultures ornementales ont été orientées vers des plantes méditerranéennes de petit et moyen format.

La laine de mouton au service du paillage en maraîchage

Sylvie Soave, enseignante d’agronomie et Tiers-Temps de 2019 à 2023, présente son test de paillage en salades batavia qui a été réalisé avec les élèves du STAV du lycée : « A côté d’un témoin libre de tout paillage, nous avons comparé trois modalités : des salades sur tissage synthétique et sur deux supports en laine tissée de deux épaisseurs différentes. L’utilisation de la laine permet de valoriser des ressources locales avec une efficacité remarquable et comparable à la modalité en tissus nylon ». Sylvie précise également la dimension caritative du test : « Une partie des salades seront livrées à des associations locales de redistribution auprès des plus démunis ». Ce projet d’expérimentation a été réalisé en partenariat avec le Parc Naturel Régional des « Pré Alpes d’Azur » dans le cadre de la valorisation de la laine de mouton (projet « Vert Laine »). Cette action devrait être poursuivie l’année prochaine. 

Du verger maraîcher à l’agroforesterie du futur

La parcelle d’agroforesterie de 0,5 ha, créée en 2016, a été implantée pour réhabiliter une zone inondable avec un drainage installé à l’occasion. Elle a permis de tester l’implantation d’une ligne d’agrumes (essentiellement citronniers), d’une ligne d’avocats, des amandiers et des oliviers. Entre les rangées des plantations de maraîchage et de fleurs intercalées viennent compléter le dispositif pour des tests de mycorhization (rosier) ou des actions pédagogiques (pensées). Mathilde Clément de la société Mycophyto  explique que « L’action en biostimulants (en travaillant sur la mycorhization des racines) sur rosiers a permis de d’améliorer la productivité en nombre de fleurs et plus globalement avec un rendement supérieur de 30 %. ». La parcelle d’agroforesterie fait l’objet d’une réflexion comme le souligne Franck Marino, formateur en agroforesterie. « Dans le cadre d’une UCARE Agroforesterie pour le BP REA, une réflexion est en cours pour orienter cette parcelle vers la syntropie (définie aussi par agroforesterie successionnelle). » précise Franck.

Un magasin de vente de plantes et de produits vitrines de l’enseignement agricole

Les productions de l’exploitation sont valorisées en vente directe auprès d’une clientèle locale. Le magasin de vente du campus offre notamment des produits alimentaires issus de l’enseignement agricole (notamment des EPLEFPA de Toulouse et Perpignan-Rivesaltes), une gamme de vins de lycées de la région PACA, des produits frais (fruits et légumes AB produits sur l’exploitation ou de maraichers locaux) et des fleurs ou des plantes ornementales en pots.

 

L’enjeu du biocontrôle dans les formations de l’enseignement agricole

Comme le souligne Laetitia Zurletto de l’Université Côte d’Azur : « Le diagnostic EFOR2BIO montre que très peu de formations intègrent la thématique biocontrôle : il en existe deux au niveau ingénieur, sept en master et une en licence professionnelle mais aucune dans l’enseignement technique agricole. Il y a peu de visibilité de la problématique dans l’enseignement technique même si une rénovation des référentiels de formation BTSA est en cours. L’approche holistique est peu développée sur ce thème. Il existe un enjeu de formation des formateurs, un enjeu de financement des formations et de création de titres professionnels. Un soutien est donc à réfléchir et fera l’objet de travaux en atelier sur ces journées. ». Pour l’enseignement agricole, Guillaume Couvet, enseignant d’agronomie à Yvetot, est chargé de suivre le RMT BESTIM dont le rôle est d’accompagner les actions de biocontrôle et de biostimulants au niveau national.  Il existe également un enjeu de biocontrôle dans le cadre de la prospective INRAE 2050 en zéro produits phytopharmaceutiques de synthèse pour l’agriculture européenne.

Contacts du Campus Vert d'Azur

Contacts sur le biocontrôle

Juillet 2024 – Philippe Cousinié et Vincent Jehanno, animateurs Réso’them de l’enseignement agricole