Lavaur : retour sur la 15e Semaine de l’eau

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Du 28 mars au 1er avril 2022, la Plateforme technologique GH2O a proposé la 15e édition de la Semaine de l’eau, sur trois sites (Lavaur, La Canourgue et Nîmes). Zoom sur la Journée technique proposée à Lavaur le jeudi 31 mars, sur le thème des consommations d’eau en agriculture …

Une assistance nombreuse (photo D. Dalbin)

Le programme était chargé pour l’assistance venue en nombre au lycée agricole. Des partenaires du territoire bien sûr, mais également les étudiants en BTSA ACSE de Lavaur et ceux du BTSA GEMEAU d’Albi. La journée « technique », point d’orgue de cette Semaine de l’eau (évènementiel multiforme traditionnellement proposé chaque année en mars), permet de donner du temps pour les apports et les échanges entre participants. Cette année, c’est la problématique des usages et des consommations d’eau en agriculture qui est au centre des attentions, pour sensibiliser à une gestion économe et durable.

La matinée débute par l’intervention de la Chambre d’agriculture du Tarn, qui éclaire par des chiffres l’état des lieux de l’utilisation de l’eau pour l’irrigation, en France et sur le bassin Adour-Garonne en particulier. On notera par exemple que l’irrigation représente 9% des 33 milliards de m3 d’eau prélevées en France, avec une tendance à la baisse, particulièrement dans la région (due à la baisse des surfaces de maïs irrigué et une amélioration des techniques d’irrigation, couplée à l’adaptation aux besoins réels des cultures).

De TAArGET à RES’EAU

Léa Boutard présente les actions sur l’exploitation de Lavaur (photo D. Dalbin)

La parole est donnée ensuite à une présentation des actions menées par les établissements de formation agricole du territoire en faveur de la préservation de la ressource en eau. Sophie Rousval, du tout nouveau GIP « Transitions », fait un point sur l’avancée du projet TAArGET (2019-2022), qui fédère 5 établissements (6 exploitations agricoles) du territoire (Toulouse, Albi, Lavaur, Saint Gaudens, Castelnaudary, Figeac) autour de l’arrêt total du glyphosate et des herbicides racinaires, associé à une couverture totale de sols en hiver. Mais, « ne faut-il pas aller plus loin dans la rupture ? » s’interroge Sophie, qui annonce le prolongement de ce projet en un nouveau projet baptisé RES’EAU, pour investiguer également les interactions hydriques sol-plante en fonction de la couverture du sol dans différents systèmes mis en place sur les exploitations du collectif TAArGET. L’objectif est de mettre en place des sondes tensiométriques sur des parcelles tests avant destruction des couverts afin de travailler autour des règles de décisions du déclenchement et de fin de l'irrigation selon l'état sol- plante… et contribuer ainsi au développement de références locales.

Léa Boutard, directrice de l’exploitation du lycée de Lavaur, prend le relai pour témoigner des actions menées ici, sur des sols de boulbènes très sensibles aux phénomènes hydriques (battance notamment) et pauvres en matière organique (1,8 à 1,9 % seulement) : agriculture de conservation des sols, couverts permanents, sondes tensiométriques, investissements en nouvelles pompes et nouvel enrouleur à régulation électronique, réparation des fuites sur le pivot… le tout en impliquant bien sûr activement les étudiants dans les protocoles d’expérimentation (en particulier les bac pro CGEA et les BTSA APV pour les essais sur les couverts végétaux d'été et les BTSA GEMEAU d'Albi pour la rénovation du système d'irrigation) . Léa termine sur une note optimiste : « le prélèvement en eau tend à baisser désormais, et le taux de matière organique remonte même ! »

Concours de plaidoirie

Après le repas de midi, nous sommes conviés à entendre la plaidoirie de Dorian et Logan, élèves de bac pro CGEA vainqueurs du concours organisé au lycée : l’agriculture peut-elle limiter le réchauffement climatique ? « Nous, les travailleurs de la terre, pouvons jouer un rôle majeur », « réduis ton impact, si tu ne veux pas que tu t’éclates ! » concluent-ils malicieusement, avant l’ovation de l’assistance !

La journée se terminera pour les étudiants par la présentation sur le site de l’exploitation par Aquadoc Lavaur des matériels d’irrigation et par un exposé des enseignants techniques sur les relations eau-sol-plante et l’impact des pratiques agricoles sur la disponibilité et les besoins en eau.

La présentation du nouvel enrouleur à régulation électronique

Mais déjà, les BTSA GEMEAU d’Albi doivent nous quitter : un bus doit les amener à La Canourgue pour un autre évènement de la Semaine de l’eau auquel ils vont participer en soirée : une conférence « tout public » sur l’eau en milieu karstique. Une chose est sûre : pas de temps mort pour cette Semaine de l’eau, qui rayonne désormais sur les trois pôles de compétence « eau » de la région Occitanie.