Après avoir rappelé les bases de la conduite en agriculture biologique, comme par exemple la nécessité d’une dérogation pour demander un délai supplémentaire de 18 mois avant la date de plantation prévue, afin de laisser aux pépiniéristes le temps d'anticiper les demandes ou la nutrition organique des arbres ou encore l’entretien de la ligne de rang, Marc Miette a également échangé avec les stagiaires autour de la nutrition des arbres et des points de vigilance, en faisant un focus sur deux ravageurs : le puceron cendré et l’hoplocampe du pommier. Il a terminé son intervention en soulignant trois enjeux importants pour lui en arboriculture bio :

- Des enjeux techniques : considérer le gel, maîtriser la gestion de l’eau, anticiper les changements climatiques à venir ;

- Des enjeux réglementaires : développer une offre de plants bio français ;

- Des enjeux de production : accompagner les installations en vergers biologiques et développer les offres de formation en arboriculture bio.

Marc Peyre a enchainé avec la présentation du groupe Blue Whale, issue d’un regroupement des fruiticulteurs du bassin de la Garonne en GIE (Groupement d'Intérêt Économique), en 1969. Il ne comprend que des fruiticulteurs, où les pommes représentent 90% de la production, ainsi que du marché en France et dans le monde, car le groupe exporte près de 70% de sa production en dehors des frontières françaises, aux quatre coins du monde. La production a atteint 270 000 tonnes de fruits en 2020 dont 103 000 tonnes dans la vallée de la Garonne. Environ 1/6ème des fruits produits partent au rebus en transformation.

Selon Marc, les choix politiques et économiques qui ont été faits afin de favoriser les installations en bio ont créé une bulle, qui ne va pas tarder à exploser.

Thomas Vogel, directeur adjoint en charge des exploitations de Capou et Moissac a clôturé la journée par la visite de l’exploitation de Capou.

D’une surface agricole utile de 11 ha, environ 40% est en conduite biologique, le reste étant en conventionnel car les variétés cultivées sont plutôt fragiles, ont besoin de traitements, mais rapportent la majeure partie du chiffre d’affaires. Quelques exemples de pommes produites : Fuji, Gala et Pink Lady.

Des cultures de kiwis, prunes et maraîchères sont également présentes. La production est écoulée en vente directe à la ferme et au travers de Blue Whale. Les terres sont partagées avec le CEFEL (Centre Expérimentation en Fruits et Légumes) qui possèdent des locaux sur

l’exploitation. Les réflexions actuelles autour des cultures touchent à l’adaptation au changement climatique et au renouvellement des vergers

Le mercredi, le lycée accueillait le salon régional Tech&Bio Arboriculture Biologique, l’une des raisons pour laquelle le PNF s’est tenu au même moment. Cette journée a permis aux participants de voir les dernières innovations techniques sur la culture des pommes, mais également de plusieurs autres productions comme les grenades, les kiwis, les prunes, etc.

Des conférences de présentation de résultats de recherche et autres innovations ont également émaillé la journée. La dernière a appelé à vraiment prendre en compte le changement climatique dans sa réflexion avant de se lancer en arboriculture.

En conclusion, les deux journées ont été riches en informations et échanges, et les participants au stage en sont ressortis plutôt satisfaits.