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Dardilly : les serres misent sur l’étang de la Brocardière

Les serres et la pépinière de l’exploitation horticole de l’établissement s’approvisionnent actuellement à 90% avec l’eau de l’étang de la Brocardière, situé sur son domaine. Le projet vise plus d’autonomie mais nécessite également un réaménagement des réseaux lié à une restauration des fonctions autoépuratrices de l’hydrosystème. Rencontre avec Xavier Bunker, directeur de l’exploitation.

L’endroit est bucolique : à proximité immédiate des 7 000 m2 de serres et 5 000 m2 de pépinière, « coincé » entre autoroute, chemin de fer, zones d ‘activités et d’habitation, l’étang de la Brocardière offre un écrin de verdure et de calme propice à la contemplation. Élément d’un corridor écologique entre la zone humide du Puy d’Or et la ZNIEFF du ruisseau de Serres qu’elle alimente, cette réserve d’eau abrite une biodiversité intéressante : martin pêcheur, grenouille agile, fouine… et bien sûr les rotengles et les perches, « pour le plus grand bonheur des élèves qui viennent souvent ici se détendre » rajoute Xavier Bunker, le dynamique directeur de l’exploitation horticole de l’établissement.

Un écosystème à restaurer

Mais le tableau enchanteur a un revers : une qualité des eaux qui se révèle instable et avec des paramètres (nutriments, pesticides, métaux lourds) en faibles quantités mais rémanents. Il est vrai que le bassin-versant est soumis à forte pression. Malgré le bassin de décantation des eaux de ruissellement de l’autoroute, « on n’a pas vraiment de connaissance des impacts, mais les teneurs en métaux lourds continuent d’augmenter dans les sédiments de l’étang, même s’ils restent en dessous des normes ». Xavier rajoute : « sur l’exploitation on est bien sûr en PBI, on n’a même pas utilisé cette année de nanifiant sur le chrysanthème en faisant de la gestion par stress hydrique ». Il reste que les eaux de l’étang sont eutrophes, contiennent encore des traces de pesticides et que le colmatage se poursuit, les sédiments représentant aujourd’hui environ 20% du volume potentiel de l’étang (12 500 m3, pour une réserve d’eau actuelle d’environ 10 000 m3). Ce qui n’est pas idéal compte tenu que les eaux sont pompées pour les besoins de l’exploitation : actuellement 90 % et à terme davantage encore (pour des besoins totaux d’environ 7 000 m3/an).

Un projet ambitieux gagnant-gagnant

Xavier nous détaille les enjeux du projet, à la suite d’une étude réalisée par le bureau Biotec en 2019 (avec le soutien de l’Agence de l’eau RMC) : « il faut améliorer la qualité des eaux, ça passe inévitablement par le renvoi des eaux d’exhaure et pluviales (en provenance des serres et de la pépinière) non plus à l’exutoire de l’étang mais en amont ! Et puis miser sur les services rendus par la nature, qu’il faut optimiser en faisant transiter ces eaux dans une noue filtrante végétalisée (sur 200 mètres) puis dans une zone humide à restaurer, avant restitution dans la queue de retenue ». L’idée est de « mettre en conformité l’exploitation avec la loi sur l’eau relative à la gestion des effluents de culture et de répondre aux critères de la certification HVE ». Ainsi, par la restauration de la biodiversité sur ces zones tampons, étayée par le réaménagement topographique du terrain et le façonnage en pente douce des berges de l’étang (par curage des sédiments et déblai-remblai), on pourra restaurer la possibilité de marnage de l’eau et les capacités auto-épuratrices du milieu naturel.

Des étudiants impliqués

Ce projet, intégré au projet de l’exploitation, se révèle extrêmement fédérateur auprès de l’équipe pédagogique, des apprenants …et même au-delà ! Ce sont par exemple les étudiants en BTSA GEMEAU du lycée Agrotec de Vienne (à 40 kms) qui ont réalisé en 2018 la reconnaissance des réseaux d’eaux pluviales et d’eaux usées du bassin versant et de l’exploitation, en préalable aux investigations du bureau d’étude. Les bacs technologiques STAV sont actifs pour leur part sur les observations et inventaires de la faune et de la flore. Les étudiants de la toute nouvelle licence professionnelle « Restauration des milieux aquatiques » ont pu échanger sur le projet avec Biotec et l’un d’eux a même contribué, en projet tutoré, au montage du dossier technique et financier. Les apprenants de la filière Aménagements paysagers enfin sont attendus dans la phase opérationnelle pour participer à la gestion des espèces exotiques envahissantes (ailante, renouée…), au débroussaillage et à la plantation et au suivi des végétaux hélophytes qui assureront la phytoépuration du système.

Souhaitons à tous un lancement rapide des opérations, pour que le ruisseau de Serres puisse contribuer au maintien de la qualité des Valons du Nord-ouest Lyonnais…


À propos de l’exploitation :

2 sites de production :

  • Dardilly : 7000 m² de serres et 5000 m² de plates-formes de pépinière
  • Ecully : 2500 m² de serres et 1000 m² de plates-formes extérieures

7 ETP
Vente directe et prestation auprès des collectivités
Partenaire du projet CASDAR TAE+ 2019 RéCoLTANT - Végétal local
Participe au dispositif Ecophyto’TER commandité par la DGER pour l’enseignement agricole

Contacts :

Xavier Bunker, directeur de l’exploitation xavier.bunker(at)educagri.fr
Claudine Roucayrol, directrice de l’EPLEFPA claudine.roucayrol(at)educagri.fr
Franck Rieger, chargé de mission ADT au SRFD-DRAAF AuRA franck.rieger1(at)agriculture.gouv.fr
Site web de l’établissement : https://www.agri-lyon-dardilly-ecully.fr/


Octobre 2021 – Dominique Dalbin, animateur Réso’them de l’enseignement agricole