Aller au contenu principal
Logo du ministère en charge de l'agriculture et de l'alimentation

Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Atelier technologique de Nantes-Terre Atlantique : des légumes bios pour la restauration collective

A Saint Herblain (Loire-Atlantique), l’atelier technologique de l’EPLEFPA de Nantes Terre Atlantique accueille trois chantiers d’insertion d’entretien des espaces, de production maraîchère en agriculture biologique et de transformation des légumes bios à destination de la restauration collective. En contribuant à la biodiversité et au recyclage de l’eau, l’agroécologie reste au cœur de son activité.

Un établissement attractif dans un écrin de verdure

« Le lycée Jules Rieffel a été créé en 1987 à Saint-Herblain ce qui en fait l’un des derniers construits en France », précise Valérie Lepage, la directrice de l’établissement. Avec 245 élèves et une surface de 35 ha qui inclut des bâtiments, des espaces verts et une zone de maraîchage (4,5 ha), il n’a pas d’exploitation agricole mais dispose d’un atelier technologique. Il dispose de deux BTSA : TC (Technico-Commercial) en produits alimentaires et Aménagement Paysager. Précurseur en 2005 avec son Agenda 21 et ses écoresponsables, l’établissement a défini son plan local Enseigner à Produire Autrement selon deux fils rouges : l’eau et la biodiversité. Il sera conduit avec l’appui du référent Jérôme Poureau pour le Grand Blottereau et Elodie Donnard pour Saint-Herblain. L’ensemble des espaces seront conduits en AB et l’eau d’arrosage sera issue du recyclage des eaux usées. Un travail sur la gestion des déchets est en vue avec le recrutement d’un service civique. Parmi les projets à venir, figure l’obtention du label « Ecojardin» pour le site de Jules Rieffel.

L’EPLEFPA de Nantes

L’EPLEFPA de Nantes Terres Atlantique est un établissement multisite. Le LPA du Grand Blottereau est situé dans le parc horticole de la métropole (dans le centre-ville de Nantes). Avec 185 élèves, ses formations vont de la troisième à une licence pro agriculture urbaine et BTSA PH (Production Horticole). Le CFA/CFPPA est présent sur 4 sites avec 500 apprentis dont 350 sur le site de Jules Rieffel et 50.000h stagiaires. Une antenne du CFA est située à Nozay (locaux de l’EFEA centre de formation de la chambre d’agriculture), où sont formés une cinquantaine d’apprentis dans les domaines de l’agriculture et de l’agro équipement. L’UFA (Unité de Formation par Apprentissage) hébergée par l’EPLE de Guérande qui est sous une triple tutelle des ministères en charge de l’agriculture, de la mer et de l’éducation nationale, accueille une cinquantaine d’apprentis qui sont formés aux métiers de l’aquaculture et du paysage.

 

Un atelier technologique adossé à trois chantiers d’insertion

L’atelier technologique est dirigé par Pauline Malval. « C’est un atelier qui a été reconnu tout récemment, en septembre 2021, en tant centre constitutif de l’établissement... Il est particulier au sein de l’enseignement agricole car il s’appuie sur trois chantiers d’insertion en gestion des espaces, maraîchage bio et transformation de légumes locaux bio ». Chaque chantier dispose d’une équipe d’encadrants techniques spécialisés. Avec la directrice de l’atelier, le secrétariat et la conseillère d’insertion, cela représente une équipe de 7,8 ETP à cela s’ajoute un conventionnement avec la direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS) pour 21 ETP en insertion « 10 salariés en maraichage, 8 à la légumerie et les trois autres en gestion des espaces. Une des particularités est que les salariés en insertion ne restent 2 ans maximum, avec un contrat de 6 mois renouvelable, sur 26h/semaine, nous travaillons donc avec une équipe en constant renouvellement », explique Pauline Malval.

La production maraichère : chantier d’insertion et espaces tests

Le chantier d’insertion en maraichage bio a été créé en 1995. Le maraîchage est conduit sous tunnels ou en plein champ avec une variété importante de légumes (environ 40) : par exemple choux chinois, épinards, salades, tomates, haricots, piments et basilics sous tunnels. Des plantations de quelques poiriers sont menées entre les plantations de plein champ. Les légumes du « Jardin Jules Rieffel » sont vendus en paniers à des particuliers sur le site (70 par semaine) et à la légumerie (pour 6% des approvisionnement de la légumerie).

La région nantaise est traditionnellement une terre de maraichage et il est important que l’activité puisse perdurer. L’établissement met à disposition 3,5 ha à l’espace test permanent de la Coopérative d’Installation en agriculture Paysanne (CIAP). Il permet d’accompagner et de former 4 stagiaires par an sur le maraichage bio. Les légumes produits sur cet espace approvisionnent la légumerie à hauteur de 2,5%, en plus des 6% provenant du chantier d’insertion.

 

Bientôt du thé et de l’huile de camélia au LPA Le Grand Blottereau

Les serres du Grand Blottereau sont en conversion AB. En plus de l’horticulture, des essais sont réalisés sur des plants de camélia (Camellia sinensis pour le thé et Camellia oleifera pour son huile) dans un partenariat avec la Corée du Sud et le CFA d’Hennebont, en pointe sur cette thématique. La directrice Valérie Lepage, précédemment en poste à Hennebont, a accompagné le développement du thé : « La culture du Camélia a fait ses preuves en Bretagne et elle bénéficie d’un potentiel réel pour réaliser du thé ou de l’huile en AB y compris en Pays de la Loire tant en alimentaire qu’en cosmétique. »

 

Une légumerie au cœur de son territoire

Le projet de légumerie a été porté dès 2010 par l’établissement avec différents acteurs du territoire (professionnels agricoles, associations, institutionnels) dans le cadre d’une PRI (Plateforme Régionale d’Innovation) financée par le Conseil Régional. La légumerie est entrée en service en 2015, sa production a augmenté régulièrement depuis. Initialement l’atelier était prévu pour approvisionner la métropole nantaise mais l’arrêt de deux autres structures a étendu la zone de livraison sur le département de Loire Atlantique.

Elle fonctionne toute l’année et propose 30 références de produits bruts et plus de 70 références de produits transformés (pelés, râpés, rondelles, cubes…) en 3ème gamme (surgelé), 4ème gamme (frais) et 5ème gamme (cuits). La carotte pelée éboutée crue et la betterave cube cuite sont des produits fortement demandés. Ils sont labellisés AB par un organisme certificateur. Ses fournisseurs, outre l’atelier maraichage de l’établissement, sont une vingtaine de maraîchers de la région nantaise certifiés en AB. Ses clients sont constitués de 45 établissements scolaires, de cuisines centrales (dont celles de Nantes et de St Nazaire), d’associations…

L’établissement est membre du RMT Transfobio et il accueillera son prochain colloque le 13 décembre 2022 sur la réduction des impacts et la contribution à la transition écologique.

« La légumerie est avant tout un lieu de formation et d’insertion : elle permet de mettre en situation professionnelle des apprenants de l’établissement (étudiants en BTSASciences et Technologie des Aliments ou Technico-commercial et stagiaires en formation continue) et de faire découvrir la production de légumes et leur transformation aux plus jeunes ; nous accueillons ainsi 6 classes de primaires par an. » précise Pauline Malval.

Un lieu d’accueil et de partage pour des porteurs de projets

La légumerie a le potentiel d’augmenter sa production et son rayonnement territorial. Pauline Malval déclare :« Aujourd’hui, l’atelier technologique est à son point d’équilibre avec une production autour de 100 tonnes/an. La légumerie a capté les plus gros clients du territoire. Nous recevons des sollicitations de clients potentiels et nous avons engagé la réalisation d’une étude pour évaluer la pertinence d’une augmentation de volume. Le modèle choisi au départ d’orientation en bio, de chantier d’insertion et d’un rayonnement départemental reste d’actualité pour assurer l’équilibre de l’atelier. Nous cherchons à conforter ce modèle sans envisager d’extension »

A partir de son expérience, Nantes Terre Atlantique développe ses liens pour partager son expérience : « Nous sommes ouverts pour partager notre expérience avec d’autres établissements : par exemple, nous avons participé récemment à une journée d’étude à l’EPLEFPA de Borgo qui réfléchit sur un projet de légumerie pour leur territoire. Nous accueillons régulièrement le public, des porteurs de projets, des collectivités qui viennent de toute la France. » précise la directrice de l’atelier.

Depuis cette année, l’atelier technologique engage une démarche de diagnostic RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et travaille pour développer encore davantage son système alimentaire interne : production, transformation, consommation à la cantine, recyclage des déchets et compostage.


Les chiffres clés de l’atelier technologique sur le site de St Herblain

Maraîchage 

  • Surface : 4,5 ha, 6 tunnels
  • Productions : 40 variétés de légumes
  • Salariés : 2 encadrants - 13 salariés en contrat d’insertion
  • Chiffre d’affaires : 55.000 €

 

Atelier de transformation de « La Fée aux Ducs »

  • Surface totale : 500 m² dont 200 dédiés à la transformation
  • Production : 100 tonnes/an
  • Salariés : 2 encadrants – 8 salariés en contrat d’insertion
  • Chiffre d’affaires : 350.000 €

Contacts utiles

Octobre 2022 – Irène Allais et Philippe Cousinié, animateurs Réso'them de l'enseignement agricole