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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

A Auzeville, première rencontre technique « couverts végétaux » du GIP Transitions.

Le 15 avril dernier, une matinée était organisée par le GIP Transitions sur l’exploitation du lycée agricole d’Auzeville à destination des étudiants et professionnels de la région. L’objectif était de pouvoir observer le comportement des couverts végétaux implantés à l’automne dernier et explorer plusieurs solutions de destruction (du travail profond au semis-direct) en se confrontant à la réalité du terrain.

Après un bref accueil de M Bastié, directeur de l’EPLEFPA de Toulouse-Auzeville et de M. Lion, directeur du GIP transitions, structure organisatrice de l’évènement, les nombreux participants ont tout de suite été invités à partir sur les terres de l’exploitation du lycée. Nous y retrouvons Lionel Alleto de l’INRAe qui nous présente les travaux actuels de l’UMR AGIR de Toulouse. Il s’agit de mettre en valeur les très nombreux services que peuvent rendre les couverts végétaux. L’objectif « c'est de mieux comprendre comment optimiser ces services ». On apprend notamment que le travail se fait au niveau de la variété, plus seulement au choix des espèces de couvert : « Il va y avoir des effets qui sont à interpréter au grain variétal et plus uniquement au grain de l'espèce ». Des travaux sont aussi menés pour comprendre l’effet des couverts sur le cycle de l’azote, mais également sur d’autres éléments nutritifs, notamment le soufre ou le phosphore : « On sait que certaines espèces de légumineuses sont capables d'acidifier localement autour de leur système racinaire le milieu et de rendre disponible du phosphore qui ne l'était pas initialement ». Une autre piste serait d’aller plus loin « pour comprendre la réponse génétique de la culture de rente qui suit », il s’agit alors d’adapter au mieux l’offre variétale de nos cultures pour qu’elles soient plus aptes à profiter des services rendus par les couverts. On retiendra qu’il reste encore bien des pistes à explorer pour comprendre toutes les opportunités que peuvent représenter les couverts végétaux dans nos systèmes de cultures.

Des essais de matériels pour la destruction des couverts.

Direction à présent la parcelle d’essai où nous attendent un panel de matériels de destruction des couverts et quelques exemples de semoirs en direct. Ils sont attelés et réglés, prêts pour la phase de démonstration. L’essai présente plusieurs modalités, avec des mélanges variés, plusieurs dates d’implantation et plusieurs itinéraires techniques testés. Les BTSA APV 2eme année du LEGTA de Toulouse-Auzeville ont en charge la mise en œuvre de cet essai tout au long de l’année, et l’organisation des ateliers de ce matin. Les démonstrations se font sous forme de groupes de réflexion (semis-direct, travail superficiel et travail profond). Les participants sont associés pour échanger sur le mode de destruction le plus approprié. Plusieurs matériels sont mis en œuvre : une charrue déchaumeuse, des déchaumeurs à disques ou à dents, plusieurs types de rouleaux, du semis-direct…

Un choix de matériel influencé par la météo et l’état du sol.

Premier constat, ce début de printemps est sec. Une observation du profil cultural de la parcelle montre bien l’effet asséchant du couvert sur ces 3 dernières semaines, alors que celui-ci n'a pas produit plus de biomasse. L’observation du profil entre la zone où le couvert a été détruit depuis 3 semaines et la zone où le couvert est toujours présent est flagrante. L’évapotranspiration du couvert a entrainé une baisse forte de la réserve en eau du sol là où le couvert n’a pas été détruit. Pour cette année, il n’y avait donc pas d’intérêt à attendre pour détruire les couverts, au contraire ! La partie de sol où le couvert a été détruit plus précocement a gardé sa fraicheur. Dans ces conditions sèches, avec un sol dur, le type d’outil optimal pour la destruction semble être le déchaumeur à dents avec des ailettes qui se recoupent bien. Les différents essais des matériels et l’observation de la qualité du travail réalisé montre l’importance de bien apprécier le contexte de l’année pour choisir le mode de destruction et les réglages les plus adaptés.

La matinée se terminera autour d’un buffet où les participants ont pu finir leurs débats et partager leurs impressions sur la gamme de matériel présentée.

Qu’est-ce que le « GIP transitions » ?

La Plateforme Agroécologique d’Auzeville est devenue depuis février 2022 « GIP Transitions ». Cela marque un changement d’envergure de cette structure, où l’Etat, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et la Région Occitanie ont décidé de mettre en commun leurs moyens pour créer un groupement d’intérêt public afin d’accélérer les processus de transition de l’agriculture sur les questions de durabilité de l’agriculture, gestion de l’eau, réduction d’usage des produits phytosanitaires, adaptation au changement climatique, préservation de la biodiversité…. Ce GIP rayonnera sur l’ensemble de la région Occitanie et restera installé sur le Lycée Agricole d’Auzeville.


Contacts :

Sophie ROUSVAL, Responsable du pôle savoirs et transitions du GIP transitions : sophie.rousval@educagri.fr

Alexandra MALTAS, enseignante en agronomie au LEGTA Toulouse-Auzeville : alexandra.maltas@educagri.fr

Nicolas BASTIE, directeur de l’EPLEPFA de Toulouse-Auzeville : nicolas.bastie@educagri.fr

 

Avril 2022 – Vincent Jéhanno, animateur Réso'them de l'enseignement agricole.