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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Comment contribuer au projet d'établissement ?

Une exploitation se pilote avec un projet dont la dimension économique constitue un enjeu pour que l’exploitation soit crédible et reproductible. Pour cela il faut un projet qui puisse se décliner selon les différentes propriétés du développement durable. Une telle ambition fixe le cap ! Avec un cap, une direction est fixée et cela facilite l'argumentation et la crédibilité dans la recherche de financements complémentaires. Le projet d’exploitation ou d’atelier technologique doit aussi tenir compte des orientations préconisées par les politiques publiques dont « Education en vue du Développement Durable » et "Mobilisation pour la Transition Agro-Ecologique".

Cette fonction concerne la production et la commercialisation de biens transformés ou non transformés et de services (dont les centres équestres) par les exploitations agricoles et les ateliers technologiques. L’activité des exploitations agricoles et des ateliers technologiques, dans la définition des choix techniques et économiques liés à l’acte de production, doit permettre la comparaison avec toute exploitation agricole, atelier detransformation ou centre équestre privé.


Deux critères indicatifs sont pour cela habituellement retenus:

-la rémunération, sur le budget du centre d’au moins un équivalent temps-plein,
-un chiffre d’affaire annuel d’au moins 100000€ issu de ventes de biens ou de services à des clients extérieurs à l’établissement (sauf circonstancesparticulières). Dans les choix du système de production, dans les conduites techniques et dansles pratiques quotidiennes, les exploitations et les ateliers technologiques doiventêtre exemplaires dans la mise en œuvre des objectifs que les politiques publiquesassignent à l’agriculture française : agro-écologie avec la triple performanceéconomique, environnementale et sociale au cœur de pratiques agricolesinnovantes, animation du territoire, qualité et sécurité sanitaire des aliments.
La reconnaissance des fonctions économique, sociale et environnementale de l’agriculture doit trouver dans les exploitations agricoles et les atelierstechnologiques une traduction concrète au sein même de l’EPLEFPA.

Les exploitations et les ateliers technologiques doivent être également exemplaires en ce qui concerne les conditions de travail et le respect des règles d’hygiène et de sécurité pour les salariés de l’exploitation agricole et de l’atelier technologique, pour l’ensemble des personnels et utilisateurs .Pour permettre aux exploitations agricoles et ateliers technologiques de contribuer à la formation des apprenants, il importe que les choix en matière d’orientation et de conduite techniques soient faits en cohérence avec les projets des centres de formation. Pour autant, le système de production ne saurait se réduire à la juxtaposition d’ateliers à caractère pédagogique: la dimension professionnelle et la cohérence technique restent la base de sa valeur pédagogique.Ces choix doivent par ailleurs prendre en compte l’accompagnement des politiquespubliques en matière de production et de transformation agricoles. En ce sens,seront privilégiées :

-la vocation économique, environnementale et sociale de l'agriculture par la recherche de systèmes de production générateurs de valeur ajoutée,créateurs d’emploi et respectueux de l’environnement, des ressources naturelles et du paysage;

-la promotion de la sécurité sanitaire et de la qualité des aliments par les exploitations agricoles comme par les ateliers technologiques ;
-la mise en place de services pour les particuliers, les entreprises du secteur etles collectivités ;
-la communication autour des produits et des services offerts par l'agriculture.

Elle justifie à elle seule la présence de l’exploitation agricole et de l’atelier technologique au sein de l’EPLEFPA.

«L'enseignement et la formation professionnelle publics aux métiers del'agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires ont pour objetd'assurer, en les associant, une formation générale et une formationtechnologique et professionnelle dans les métiers de l'agriculture, de laforêt, de l'aquaculture, de la transformation et de la commercialisationdes produits agricoles ainsi que dans d'autres métiers concourant audéveloppement de ceux-ci, notamment dans les domaines des serviceset de l'aménagement de l'espace agricole, rural et forestier, de lagestion de l'eau et de l'environnement. Ils contribuent à l'éducation audéveloppement durable, à la promotion de la santé et à la mise enœuvre de leurs principes, ainsi qu'à la promotion de la diversitédes systèmes de production agricole. Ils contribuent audéveloppement personnel des élèves, étudiants, apprentis et stagiaires,à l'élévation et à l'adaptation de leurs qualifications et à leur insertionprofessionnelle et sociale.» (L811-1 modifié par loi n° 2014-1170 du 13octobre 2014 - art. 60, code rural)

L’exploitation agricole et l’atelier technologique constituent les outils et supports privilégiés de formation des apprenants. Ils offrent la possibilité de mises en situation pédagogique diversifiées conduites sous la responsabilité des enseignants et formateurs. Ces situations pédagogiques, observations, travaux pratiques,stages, études, projets...sont conduits avec la collaboration des personnels et du directeur de l’exploitation agricole ou de l’atelier technologique. Ce dernier joue un rôle particulier pour assurer des conditions favorables aux apprentissages, la mise à disposition des moyens nécessaires, et pour participer à l’élaboration et à l’animation du projet pédagogique du centre. Les compétences qui peuvent être développées sur les exploitations agricoles et les ateliers technologiques, couvrent plusieurs champs.La construction des savoirs généraux et technologiques, concerne en particulier,mais pas seulement, les sciences du vivant, qui peuvent se traduire par des mesures et des observations sur les milieux naturels, les espaces de production,les troupeaux. D’autres disciplines trouveront à valoriser des données disponibles,des mesures physiques, les équipements, les bâtiments, les résultats techniques,le patrimoine, l’histoire ou encore les participations éventuelles à l’animation du territoire. L’acquisition des compétences professionnelles est au cœur de la mission pédagogique et recouvre des situations de travail variées qui sont autant desupports d’apprentissages:

-la surveillance et le contrôle par les sens (exemple: observations,reconnaissances...),
-la prise de décision opérationnelle,
-les opérations manuelles d’exécution,
-les opérations mécanisées,
-la conduite et l’organisation de chantiers, dans le respect des règlesd’hygiène et de sécurité,
-l’appréciation des résultats par l’enregistrement de données, et par la construction et l’analyse périodique d’indicateurs techniques et économiques,
-l’approche systémique de l’exploitation ou de l’atelier, la conduite de projetset le pilotage stratégique, ainsi que la réalisation de diagnostics agro-environnementaux, économiques, sociaux et sanitaires.

Les exploitations agricoles et ateliers technologiques sont également appelés à contribuer à l’éducation sur des thématiques transversales telles que l’éducation à la santé et à l’alimentation, l’approche citoyenne et la santé-sécurité au travail. Les exploitations et ateliers technologiques sont aussi des lieux d’apprentissage de la vie sociale et civique en permettant aux apprenants une première confrontationavec le milieu du travail :

-le travail en équipe,
-le respect du règlement de l’entreprise (horaire, hygiène et sécurité),-les relations interpersonnelles et la communication au sein du centre.

Enfin les exploitations et ateliers technologiques peuvent contribuer audéveloppement personnel de l’élève, l’étudiant, l’apprenti et le stagiaire,notamment en matière:-d’autonomie, de responsabilité,-de créativité,-d’estime de soi et de motivation en le plaçant en situation de réussite. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques des EPLEFPA sont complémentaires des lieux de stage (exploitations agricoles, entreprises...) car ils sont un lieu de référence commun à tous et dont les pratiques et les résultats sontobservables sur un temps adapté à la formation. A ce titre, les exploitationsagricoles et les ateliers technologiques contribuent à l’appropriation par les apprenants des politiques publiques comme par exemple les plans nationaux mis en place dans le cadre de la transition agro-écologique. Ce sont également des supports pour les examens. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques produisent des données et ressources éducatives qui peuvent être de nature très variées (descriptifs del’exploitation ou de l’atelier, plans d’assolements, documents techniques de suivides troupeaux, des parcelles, process de fabrication, résultats économiques...). Elles peuvent être formalisées sous forme de différents supports (papier,informatique, vidéo...). L’accès à l’ensemble de ces ressources doit être facilité pour tous les usagers de l’EPLEFPA (mise en réseau interne, salles de travail sur les lieux mêmes, ...).Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques participent à ladécouverte du milieu rural et du monde agricole par l’accueil de classes et depublics externes à l’EPLEFPA. Ainsi, les exploitations agricoles et des ateliers technologiques des EPLEFPA contribuent à une meilleure connaissance du monde agricole et agroalimentaire par des publics extérieurs.Exploitations et ateliers technologiques constituent un support sur lequel les équipes pédagogiques peuvent conforter et mettre en pratique leurs savoirs,acquérir une culture professionnelle commune. Ils peuvent être un lieu de professionnalisation des enseignants et formateurs débutants, en particulier en leur permettant de renforcer leurs compétences pratiques et en leur offrant unebase de références pour construire leur enseignement.

La fonction de formation recouvre deux aspects bien distincts mais intimement liés, l’un de nature pédagogique, l’autre relevant du domaine des moyens à mettre en œuvre. Ils doivent être abordés conjointement et trouver leur traduction dans le projet pédagogique (cf. fiche 4)

Les établissements d’enseignement agricole, au travers de leurs exploitations et ateliers technologiques, contribuent au développement agricole dans le cadre de «l'adaptation permanente de l'agriculture et du secteur de la transformation des produits agricoles aux évolutions scientifiques, technologiques, économiques etsociales dans le cadre des objectifs de développement durable, de qualité desproduits, de protection de l'environnement, d'aménagement du territoire et demaintien de l'emploi en milieu rural» (L820-1 code rural). Sur un champ de compétences partagé avec les professionnels, les exploitations agricoles et les ateliers technologiques se doivent d’être présents sur les thèmes qui constituent les orientations des politiques publiques. Pour les domaines qui relèvent plus particulièrement du développement de l’expérimentation, de l’innovation agricoles et agro-alimentaires, cela se traduit par:

-la mise en œuvre d’actions de démonstration et d’expérimentation, en particulier en matière d’agro-écologie dans le cadre du programme national de développement agricole et rural (PNDAR);

-la contribution aux liaisons entre la recherche, le développement et laformation (projets CASDAR, participation à des RMT ...);

-la collaboration avec des groupes d’agriculteurs et d’autres acteurs duterritoire notamment dans le cadre de GIEE;

-plus spécifiquement, dans le domaine relevant du développement agro-alimentaire, cela peut concerner la mise en œuvre d’expérimentations denouvelles techniques et de nouveaux process.

Pour les domaines relevant du développement local et de l’animation desterritoires, les exploitations agricoles et les ateliers technologiques interviennentpar :
- la valorisation des terroirs, de la qualité des produits et de lamultifonctionnalité de l'agriculture,
-la constitution d’ateliers relais, la mise en place de préséries pour desentreprises en voie de création ou de diversification, l’accompagnement deproducteurs dans la mise en place ou le développement d’ateliers detransformation,
-leur contribution à la réalisation des actions entreprises par les centres deformation,-la production, la mise à disposition et la diffusion de références (donnéesrelatives à des parcours ou procédés nouveaux),-leur implication dans l’ancrage territorial de l’EPLEFPA,
-leur participation à l’accueil de publics extérieurs à l’EPLEFPA,-leur implication pour la réussite de la mission d’insertion de l’EPLEFPA,
-leur valorisation culturelle et patrimoniale,
-leur contribution à la mission de coopération internationale par l’accueil degroupes, de stagiaires, la participation à des programmes européens etinternationaux notamment.

Le code rural (article R. 811-47-2) prévoit que le conseil d’exploitation ou d’atelier élabore le projet technique et économique, le projet pédagogique et le programme d'expérimentation et de démonstration de l'exploitation ou de l'atelier technologique. Compte-tenu des liens forts qui unissent les différentes fonctions, l’élaboration d’un projet de centre unique fédérant ces trois dimensions apparaît comme un choix judicieux et opérationnel. La construction d’un projet de centre suppose des étapes incontournables: diagnostics, définition d’axes stratégiques et déclinaison en objectifs et en actions.Son articulation avec le projet d’établissement, et de ce fait avec le projet régional de l’enseignement agricole, doit être assurée. Le directeur de l’exploitation agricole ou de l’atelier technologique, l’équipe de direction de l’EPLEFPA et plus largement l’équipe constituée pour élaborer le projet, veilleront à s’entourer des avis de partenaires externes (services déconcentrés de l’état en département et en région, organismes consulaires, instituts techniques,organismes professionnels et économiques, associations, collectivités locales...) et internes (équipes pédagogiques, apprenants).

Le projet dans ses différentes composantes sera débattu au sein du conseil d’exploitation ou du conseil d’atelier, et validé par le conseil d’administration. S’agissant de la dimension pédagogique, le conseil de l’éducation et de la formation doit également être consulté. La procédure d’élaboration du projet technique et économique s’appuie sur la réalisation de diagnostics du fonctionnement du centre, des potentialités du milieu dans lequel il s’insère, de son impact sur les ressources et de son intégration dansle territoire.

Ces diagnostics incluent une dimension prospective en termes demenaces et d’opportunités. Elle aboutit à la définition d’une stratégie de développement du système de production et le décline en objectifs et actions à conduire.

Le projet doit viser à l’équilibre financier de l’exploitation agricole et de l’atelier technologique dans le cadre relatif à la fonction de production. En effet les exploitations agricoles et lesateliers technologiques se distinguent des ateliers pédagogiques par cette fonctionde production et la prise en compte de la dimension économique. Le projet pédagogique résulte d’un travail de co-construction conduit conjointement par le directeur de l’exploitation agricole ou de l’atelier technologique, et par les directeurs et les équipes pédagogiques des centres deformation. Il résulte de l’analyse conjointe des référentiels de diplôme.

Cette analyse aura pour objectif, pour chacune des capacités professionnelles visées, de déterminer et de choisir les situations d’apprentissage les plus pertinentes quipeuvent être mises en œuvre sur l’exploitation ou l’atelier.

Cette approche sera utilement complétée par une démarche inverse consistant pour toute situation detravail mise en œuvre à identifier les capacités sollicitées et à en déterminer lepotentiel pédagogique. Le projet pédagogique se traduit par un programme d’utilisation pédagogique adaptable, prévoyant pour les différentes filières et voies de formation les objectifset modalités: types d’activité, organisation, planification, évaluation, rôle desdifférents acteurs, ...

Parallèlement, sous la responsabilité du directeur de l’EPLEFPA, les directeurs decentres de formation et le directeur de l’exploitation agricole ou de l’atelier technologique évalueront le coût pédagogique qui en résultera tant en termesd’investissements immobiliers (locaux d’accueil des apprenants, sécurité, etc.) etmobiliers(acquisition de matériels pédagogiques) que de fonctionnement.

Son estimation résulte d’une réflexion sur la base de critères objectifs et mesurables.Sa détermination, pour chaque centre de formation, est établie en commun. Saprise en charge relève du protocole d’échange entre centres et de la politique de lacollectivité de rattachement en la matière. L’autorité académique, qui doit être informée de ces éléments, a un rôle à jouer pour assurer la cohérence régionale des approches et pour assurer la liaison avec la collectivité territoriale.Le programme d’expérimentation et de démonstration est constitué de l’ensemble des actions que l’exploitation agricole et l’atelier technologique comptententreprendre en matière de développement agricole et rural et d’animation desterritoires. Il fixe les priorités dans le respect des politiques publiques. Il prévoit lefinancement des actions. Il détermine les critères et les modalités d’évaluation.Ce programme doit également être en cohérence avec le projet de l’EPLEFPA et notamment les projets pédagogiques des centres de formation. Par la rigueur scientifique et la mise en place de protocoles de mise en œuvre et de suivi, les actions d’expérimentation contribuent à la qualité des formations dispensées par l’EPLEFPA. Les actions de démonstration doivent aussi être valorisées au niveaudes formations dispensées.Un tel programme doit nécessairement être en cohérence avec les programmesd’actions menées par les partenaires professionnels (organismes consulaires,organismes de développement, instituts techniques, partenaires économiques,associations, collectivités locales...) et institutionnels (centres de recherche - INRA,IRSTEA, agences de bassin, DDT(M), DDCSPP, DRAAF-DAAF, DREAL, DRAC ...) ets’inscrit tout naturellement dans les programmes régionaux et locaux. Larecherche de complémentarités avec d’autres actions programmées seraprivilégiée. Le programme d’expérimentation et de démonstration sera donc concerté, conduit et valorisé avec l’ensemble des partenaires du développement et de l’animation. On réservera une place toute particulière aux services de l’économie agricole desDDT(M) et aux services régionaux de l’économie agricole et services régionaux dela formation et du développement de la DRAAF. Il devra s’intégrer au volet régionald’expérimentation et de démonstration, composante du projet régional del’enseignement agricole. Compte tenu du caractère particulier des actions de développement etd’animation, notamment concernant la diversité des sources de financement, unecoordination et une animation régionale seront assurées par les DRAAF-SRFD etDAAF-SFD. Il convient d’encourager la participation des enseignants et formateurs del’EPLEFPA à la fonction d’animation et développement des territoires,développement, expérimentation et innovation agricoles et agro-alimentaires desexploitations agricoles et des ateliers technologiques.