Le projet de partenariat à Naves vise à positionner l'exploitation agricole comme un outil toujours innovant et au service des formations. Les thématiques choisies sont l'autonomie alimentaire des élevages bio (bovin viande et porc), la réduction des traitements allopathiques. La biodiversité revient sur le devant de la scène.
Les trois nouveautés du début d'année sont :
Le démarrage d'un 2ème projet de Transition Agroécologique : le projet Sortie. Le but est de vérifier si la culture de l'ortie est possible pour faire un fourrage de qualité, riche en matières azotées, contribuant ainsi à l'autonomie protéique des élevages.
Le partenariat avec le lycée horticole de Brive est très fort. Les apprenants des classes d'horticulture et d'agriculture sont impliqués à toutes les étapes de mise en oeuvre de la culture : plusieurs journées de travaux pratiques ont eu lieu sur la ferme et dans les serres, pour préparer les plants, repiquer les rhizomes… L'originalité du projet fait que toutes les classes de production (apprentis, lycéens, stagiaires adultes) le connaissent, au-delà de celles qui y participent.
Les premiers résultats remettent en cause l'idée que l'ortie est très difficile à faire germer. Dans certaines conditions, 100% des graines germent, alors que la bibliographie anticipait des résultats entre 10 et 40%. La présence de lumière semble indispensable. L'implantation de rhizomes de 15cm semble également réussir. Enfin, le lycée de Brive a testé une nouvelle méthode de multiplication de l'ortie par bouturage des têtes qui s'annonce très prometteuse, avec d'excellents résultats techniques, et une mise en oeuvre plus économique.
L'année prochaine, les lycées agricoles de Chaumont et horticoles de Fayl-Billot se joindront à l'expérience.
Ce début de projet est donc une excellente réussite sur le plan du pilotage, de la coordination avec l'enseignement, de la technique, et des partenariats.
Le début d'un partenariat avec l'Agence de l'Eau Adour-Garonne, qui se concrétise dans une convention autour d'un projet de gestion mécanique du Rumex. Une première réunion technique en février permet d'organiser un dispositif selon une méthodologie qui s'inscrit tout-à-fait dans les principes de l'agroécologie : des classes d'apprenants vont mobiliser la méthode des plantes bio-indicatrices pour réaliser des diagnostics agronomiques des parcelles trop riches en Rumex. Puis, elles suivront les effets de pratiques agricoles applicables en AB telles que : le décompactage à l'Actisol, la fauche précoce et l'amendement basique.
Le projet de gestion des zones humides a été réactivé avec le Conservatoire Régional des Espaces Naturels. Un diagnostic a permis de choisir les zones humides dans les pâturages. Des classes participeront directement à leur entretien : restauration de marres, mise en défens de berges, aménagement de franchissements de cours d'eau.
Du côté des projets plus anciens, le casdar Réd'Al fixait comme objectif la réduction des traitements allopathiques en élevage. Après deux ans, on a modifié l'équilibre sanitaire vers moins d'antibiotiques et plus de vaccins.
La méthode d'autodiagnostic santé bovin créée et améliorée pendant l'été est un outil jugé intéressant et concret par les éleveurs et le comité de pilotage, mais il est long à mettre en oeuvre. Des résumés de visites d'EPL sont en ligne sur le blog : www.casdar-redal.blogspot.com
Une expérimentation sur la gestion du paramphistome par des produits de médecine complémentaire vient d'être lancée avec le concours d'une classe de Bac Pro CGEA.
La formation sur la gestion alternative de la santé animale proposée dans la région en 2016 devrait connaître une suite en 2017.
Le module de formation « gestion alternative de la santé animale » écrit avec deux enseignants a été proposé en option aux BTS PA-ACSE, mais il n'a pas remporté le suffrage des étudiants.
Le projet Mélibio sur l'autonomie alimentaire des élevages bio devrait déboucher sur la constitution d'un groupe d'éleveurs locaux intéressés à la reconception de leurs systèmes fourragers dans la perspective du changement climatique. Il utiliseront l'outil "Rami fourrager", en s'appuyant sur les références techniques de l'EPL de Naves.
Enfin, l'essai Racines qui contribue au développement de l'outil d'aide à la conception de mélanges prairiaux : Capflor, a encore été abîmé par la sècheresse, mais une partie des mesures pourra continuer.
Au terme de ces cinq années, l'exploitation de Naves, qui était déjà en pointe sur l'agriculture biologique et l'autonomie alimentaire, a conservé ce rayonnement et renouvelé ses projets d'expérimentation agricole. Une inflexion majeure a été prise avec le début des travaux sur le thème EcoAntibio. Les trois nouveaux projets favorisent la durabilité des agro-écosystèmes et leur conception laisse présager une implication forte des apprenants, et un renouvellement des partenariats avec le développement et la recherche.