La mise en place des essais système entraine des dépenses de fonctionnement significatives : matériel de suivi, coût des analyses, surcoût de semences , main d’œuvre engagée dans la mise en place des essais.Les frais de fonctionnement sur les 3 années ont été chiffrés à près de 16 000 € :• Matériel de suivi : étuve, balance, matériel de prélèvement, suivis 2 000 €• Frais d’analyses : reliquats d’azote post-récolte, entrée/sortie hiver, analyses fourrage 1500€ • Surcoût semences : (essais couverts) 3000 €/an• Communication : fiches, compte rendu 1500 €• Participation personnels exploitation 2000 €/anUne demande de subvention à l’agence de l’eau est en cours.Des dépenses d’investissement sont à prévoir : matériel de semis direct, matériel de désherbage mécanique.
Bilan des dépenses du fonctionnement de l'animation Tiers Temps
Bilan des recettes du fonctionnement de l'animation Tiers Temps
Les coûts liés à la mise en place et au suivi de ces essais système sont supportés pour l’instant par le lycée et par l’exploitation. Une demande de subvention à l’agence de l’eau est en cours.Actuellement, les suivis de parcelles sont limités par le manque de certains matériels. Bilan des recettes : Participation lycée : 1500 €Participation exploitation : 6500 €Subvention agence de l’eau prévisionnelle : 8000 €
Résumé
Résumé grand public
Depuis 2 ans, des essais systèmes de culture innovants sont menées sur l’exploitation du lycée agricole d’Yvetot. Ce sont au total plus de 40 % de la surface assolable engagée dans ces essais (34 ha).L’exploitation se situe dans le pays de Caux : Les sols sont limoneux profonds, présentent une fertilité élevée mais sont très sensibles à la battance. Les systèmes agricoles développés dans cette région sont majoritairement conduits en agriculture intensive raisonnée. La qualité des eaux de surface et de nappe connait des dépassements de seuil azote pesticides et des épisodes de turbidité. Les essais mis en place :Trois systèmes innovants sont étudiés : l’agriculture biologique, l’agriculture intégrée et l’agriculture de conservation. Les protocoles d’essais, le choix des rotations, les conduites techniques sont décidés par des comités de pilotage associant les différents acteurs du développement agricole et se réunissant 2 fois par an (GRAB, CIVAM, Chambre d’agriculture, CERHN, association Sol en Caux, AREAS, agriculteurs).Agriculture biologique sur 7+3 ha : les essais système concernent une parcelle de 7 ha divisée en 4, chaque petite parcelle représente une culture de la rotation définie par la succession : prairie 2 ans-blé-céréale secondaire-fèverole-méteil.Pour l’année 2015-2016, les 4 parcelles de suivi concernent : RGH+TV( 3ème année), Blé, Méteil ( triticale, pois, fèverole ) et prairie luzerne ( 1ère année).Agriculture intégrée sur 12+6 ha : Les essais système concernent une parcelle de 12 ha, la rotation est typique du pays de Caux : blé –maïs-blé-betterave-blé-lin. Pour l’année 2015-2016, les suivis concernent un blé précédent maïs, un blé précédent betterave et un maïs.Agriculture de conservation sur 6 ha :L’essai démarré en 2016 concerne une parcelle implantée en blé en 2014-2015. La succession choisie fait alterner une culture de printemps et une culture d’automne. Sur une partie, une interculture multiespèces a été semée en septembre puis détruite au rouleau FACA en janvier. Le maïs a été semé en TCS ou en Strip-till début mai. Sur l’autre partie, une orge a été semée en octobre en TCS. Ces essais système sont complétés par des dispositifs de démonstration associant la chambre d’agriculture ou l’AREAS :Plate-forme desherb’agro sur le désherbage alternatif ( 2014-2015), plate-forme méteils (2015-2016), mise en place d’une zone tampon de phytoépuration des pesticides dans les eaux de ruissellement ( AREAS/ mai 2016).La valorisation des dispositifs innovants :Trois temps forts sont proposés dans l’année scolaire pour l’ensemble des classes :En novembre : présentation des suivis et des résultats de l’année en cours, protocole pour la prochaine campagne (10 classes sur 3 ½ journées)En mars : tour de plaine, état de la végétation, observations et comparaison (10 classes sur 5 ½ journées )Fin mai : tour de plaine, présentation des cultures, comparaison des itinéraires (9 classes sur 5 ½ journées)Pour les 2 années de suivis, les enseignements sont déjà remarquables :Agri. bio. : Intérêt des mélanges, bonne production du RGH+TV, bonne production de la féverole mais problème de conservation ( bruches + impuretés), propreté de la culture de blé (précédent pairie), réussite de l’implantation de la féverole dans le méteil (graines enfouies par un labour superficiel)Agri. intégrée ( -30% d’N, - 50 % de l’IFT) :Peu ou pas de baisse de rendement , marge brute supérieure au conventionnel, pertinences des leviers agronomiques mis en œuvre , intérêt du désherbage mécanique Agri. de conservation :Intérêt des intercultures multiespèces , efficacité du rouleau FACA, bonne levée des cultures en TCS et striptill, et limites ( limaces et adventices )Des activités complémentaires sont menées avec les élèves : suivis végétation, estimation de rendement. L’étude de la biodiversité dans les systèmes culture est abordée (diversité carabes, vers de terre, flore de bordure). Les essais sont le support de comparaison de données technico-économiques (classe de BTS)Les essais sont également présentés à d’autres centres de formation (ESITPA, Fac. de bio., prépa agro) ou d’autres acteurs (agence de l’eau, syndicat d’eau). Des visites pour les professionnels ont été organisées (groupe défis ruraux, CETA) et certains essais sont suivis par des organismes techniques (CERHN, défis ruraux).Des limites sont cependant notées: une surcharge de travail pour l’exploitation, un manque de matériel spécifique sur l’exploitation pouvant retarder les interventions (désherbage mécanique, semis direct..), les surcoûts liés aux essais essentiellement supportés par l’exploitation (matériel de suivi, semences, analyses).Aujourd’hui, l’exploitation est un réel support de formation et de démonstration à disposition des élèves et des professionnels. Ces essais doivent être confortés dans le temps pour offrir toute leur pertinence. Ils s’inscrivent pleinement dans la démarche « enseigner et produire autrement ».