Le phénomène de décrochage touche les établissements de l’enseignement agricole depuis plusieurs années. A ses débuts, il ne concernait que faiblement les filières professionnelles et générales puisque résultant d’un choix réel de métier et d’avenir (pour une reprise de l’exploitation, un idéal professionnel, des études supérieures).Moins visible en raison de structures plus modestes que celles de l’EN, .il connaît aujourd’hui une croissance notable en raison de plusieurs facteurs :
-une mauvaise orientation des élèves décrocheurs
-un encadrement familial faible
-un phénomène de « zapping »
Pendant 3 ans, le lycée agricole de Borgo a pu bénéficier d’un 1/3 temps pédagogique ayant pour mission de cerner le phénomène, trouver des solutions avec les équipes pédagogiques et de vie scolaire afin de mieux encadrer ces élèves. Un premier questionnaire leur a été soumis en ligne (google) afin de déterminer l’importance de l’encadrement familial, le suivi de la scolarité, la perception de l’encadrement scolaire (professeurs, vie scolaire, internat, études). Les premières données révèlent que les élèves se sentent généralement bien dans l’établissement, le suivi des parent est relativement bon ; seuls quelques cas émergent (ennui, mauvais choix de filière, mal être).
La réorientation prend une place significative au cours du cycle en fonction de différents indicateurs : réorientation vers un autre établissement, vers un CFA, une autre filière, mal être (psycho-familial, social), un dossier de suivi antérieur.
Lors de la dernière année du 1/3 temps, une étude affinée a été réalisée permettant de dresser un profil des élèves par niveau d’entrée en seconde professionnelle, et à partir de la première STAV. Plusieurs cohortes ont été suivies (de 2015 à 2018). Cette étude s’est concentrée sur deux points essentiels : le niveau scolaire à l’entrée en seconde et en première STAV, et les niveaux scolaires en fin de cycle ce qui a permis de voir, la corrélation entre résultats et sortie avant examen final. Le second point évalué s’est concentré sur les mouvements en filière professionnelle càd les réorientations, les sorties suite au BEPA, les changements d’établissement, les redoublements.
Constat : l’érosion s’explique essentiellement par une mauvaise orientation (du point de vue de l’élève). Le mouvement vers le CFA confirme le désir de pratique professionnelle accru et soulève la question des heures allouées à la pratique dans le référentiel surtout après la seconde où elles sont très diminuées. On notera que la filière STAV connaît une stabilité des effectifs et des résultats scolaires. Les départs sont dus à une réorientation vers un autre établissement, une autre filière parfois sur site. Les équipes pédagogique ont décidé de faire passer le test ROC à tous les élèves de seconde, test qui révèle des faiblesses en maths et français assez remarquables, ainsi qu’un nombre élevé d’ élèves dys. Il a permis de mettre en œuvre les PAI, PPS ou autres mesures d’accompagnement personnalisé et 1/3 temps d’épreuves. Enfin les contrats d’engagement ont été systématiquement établis avec les élèves au comportement dérangeant ou nécessitant un suivi pédagogique.
Enfin une parcelle de l’exploitation a été proposée pour les plages de pluri et un EIE a été spécialement écrit dans le but de proposer deux temps d’apprentissage : méthodologie et engagement citoyen alternés en fonction des périodes scolaires (stages professionnels, veille de stages, écriture des rapports de stage, BEPA, BAC).
Conclusion : La représentation des métiers est souvent en cause dans le départ des élèves vers un autre établissement une autre filière. L’orientation doit être mieux étudiée et ciblée. Le décrochage est peut important à Borgo. Cette étude menée sur 3 ans a permis d’établir l’importance de suivre les élèves, du travail en équipe, du développement d’outils de contrôle et d’aide, l’insertion scolaire et professionnelle.