Appel à manifestation d'intérêt pour une alimentation durable
Lauréat du projet ACCOLAADE "Accompagner la restauration Collective des Lycées Agricoles vers une Alimentation Durable" (1), l'institut Agro-campus de…
La première phase du projet a été de comprendre les attentes vis-à-vis du projet :« Vers un agrosystème pastoral montagnards en adaptation aux changements climatiques, moteur du territoire et source d’intégration sociétale » et d’en définir les principaux objectifs. C’est pourquoi il a été renommé « Pilotage d’une exploitation par le bilan carbone » afin de mieux cadrer son champ d’action. Le projet va être mis en place en quatre temps :
A noter que ce projet intègre les notions d’agroécologie, de biodiversité, d’ergonomie du travail, du bien-être animal …
A la suite de cette phase de définition, s’en suit une phase de recherches bibliographiques conséquentes ainsi qu’une recherche active de partenaires qui ont permis de comprendre les différents aspects d’un bilan carbone.
Parallèlement, certaines actions pédagogiques ont commencé à voir le jour et beaucoup d’actions ont été proposées par les équipes pédagogiques :
Ainsi les retombées en termes de contenu de formation sont assez importantes, le but étant d’intégrer dans chaque filière (des Bacpro aux BTS) la thématique du pilotage des exploitations par le bilan carbone.
Durant cette première année, le volet recherche du projet a aussi été abordé. L’objectif de créer un outil simple de pilotage des exploitations par le bilan carbone car trop peu de bilan carbone réalisés dans les exploitations agricoles donnent lieu à une reconception du système.
Par ailleurs, ce projet joue un rôle d’autant plus important dans le développement du lycée et de l’exploitation agricole qu’il va servir de support au projet d’exploitation qui va être lancé en septembre 2020.
L’ensemble des personnels du lycée le souhaitant peuvent participer au projet. Actuellement sont mobilisés dans le pilotage du projet : les enseignants, les apprenants, le directeur du lycée et la directrice d’exploitation.
Dans l’intitulé premier du projet, la dimension agropastorale est omniprésente c’est pourquoi il a été décidé de monter un dossier de subvention casdar pour un projet sur le pastoralisme : PASTO (Pratiques Agropastorales Sur les Territoires mOntagnards) mené en partenariat avec le lycée agricole des Contamine-sur-arve.
Avis de la cheffe de projet : le projet est plutôt bien lancé même si c’était compliqué car il a fallu construire « les fondations » du projet, créer le réseau de partenaires, impliquer les équipes pédagogiques. Tout le monde a été très réceptif au projet, ce qui a permis un bon lancement. La période covid-19 a quand même impacté négativement le projet en arrêtant toutes les actions pédagogiques et le bon déroulé du volet recherche du projet (report à une date indéterminée du comité scientifique).
Le dispositif de chef de projets et de partenariat apporte vraiment quelque chose en plus aux établissements qui disposent d’un chef de projet, son intégration dans le territoire, le développement des actions pédagogiques et les retombées scientifiques sont exacerbées. Ce constat est d’autant plus vrai que le projet a permis au lycée de renouer avec des anciens partenaires et de créer des liens avec d’autres acteurs du territoire. Il donne une dynamique nouvelle à l’établissement et à l’exploitation agricole.
Equilibre entre les différentes missions : Cette première année de travail a surtout été de la prise de contact et de la recherche de partenaires, les missions de développement scientifique et de recherche d’agriculteurs partenaires ont été ralenti par le covid-19.
Difficultés rencontrées : la plus grosse difficulté cette année a été la crise du covid-19 qui a stoppé la lancée du projet et qui nous fait prendre conscience à quel point les chefs de projets sont dépendants des partenaires. Une autre difficulté plus liée au projet en lui-même est de trouver des données sur les émissions et le stockage des GES dans les exploitations agricoles car c’est un sujet qui reste flou pour la recherche.
Nom de la structure | Type de la structure | Nature du partenariat | Précisions | Quantification prévue | Quantification réelle |
---|---|---|---|---|---|
INRAE | INRA | Temps de travail | partenariat scientifique et pédagogique | ||
Chambre Agriculture 63 | CHAMBRE REGIONALE D'AGRICULTURE | Temps de travail | Partenaire technique | ||
Bio 63 | Libellé | Temps de travail | Partenaire technique et relationnel | ||
Institut de l'élevage | INSTITUT DE L'ELEVAGE (IE) | Temps de travail | Partenaire via CAP'2ER | ||
Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne | PNR | Temps de travail | Partenaire technique sur les questions du pastoralisme | ||
Draaf | Libellé | Temps de travail | Conseils et appui au réseau | ||
Cap rural | Libellé | Temps de travail | Aide à la création du réseau, journées thématiques de formation | ||
Réso'them | Libellé | Temps de travail | Appui au projet par la mise en réseau | ||
VetAgroSup | Enseignement supérieur agricole, vétérinaire | Temps de travail | Interventions auprès des apprenants |
L'INRAE : participation au comité de pilotage (copil), appui scientifique et pédagogique.
Bio 63: participation au copil, mise en résau, appui technique et ressources documentaires.
La chambre d'agriculture 63 : idem que bio 63
Cap'2ER (Idele) : collaboration via CAP'2ER, participation au copil
Le Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne : convention de partenariat, participation au copil, appui sur certaines actions.
Les Réso'them : participation au copil, appui technique et mise en réseau
Auvergne Estive : intervention pour PASTO
Cap rural : participation au copil, mise en réseau
Ap3C : participation colloque
VetAgroSup : intervention auprès d'apprenants
Suivi du projet :
Le comité de suivi : le directeur, la DEA et le tiers-temps (1 fois par mois)
Le comité de pilotage : les partenaires avec les apprenants et les enseignants (2 fois par an)
Le comité scientifique : l'INRAE, Idele, chambre d'agriculture (2 fois par an)
Le comité pédagogique (2-3 fois par an)
Lors du commencement du projet, il n'y avait pas de budget attribué au développement du projet mais une recherche de financements a été réalisée. On a répondu à plusieurs appels à projet :
L'appel à financements de CarbonAgri, vente de parts carbone
Réponse à l'appel à projet Lit'hem
Dépôt d'un dossier casdar pour un projet sur le pastoralisme avec le lycée des Contamine-sur-Arve
La thématique du changement climatique est récurrente de nos jours mais de nombreuses questions restent en suspens : quel est l'impact du changement climatique sur la population et plus particulièrement sur les exploitations agricoles ? Comment adapter nos exploitations au changement climatique ? Comment l'atténuer ? Quel rôle peut jouer l'enseignement agricole ?
C'est pour répondre à ces questions que s'est attelé le Lycée Agricole de Rochefort-Montagne au projet « Pilotage d'une exploitation par le bilan carbone ».
Ce projet ambitieux a pour objectif principal de permettre aux exploitations agricoles d'atteindre la neutralité carbone en prenant en considération la biodiversité, l'ergonomie du travail, les contraintes économiques des exploitations … Pour cela plusieurs étapes sont nécessaires :
Réaliser le bilan carbone de l'exploitation et faire un recensement des outils existants pour réaliser un bilan carbone
Créer un outil de pilotage par le bilan carbone adapté à l'exploitation grâce aux partenaires scientifiques
Rechercher des leviers pour réduire l'empreinte carbone de l'exploitation
Mettre en œuvre des leviers retenus suite à une étude technique.
Ce projet innovant a demandé une phase de recherche bibliographique importante dont le but était de comprendre ce qu'est un bilan carbone, de comment le réaliser et de comment atteindre la neutralité carbone sur une exploitation :
Un bilan carbone est tout simplement la différence entre les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) émis sur une exploitation et les GES stockés.
Bilan carbone net = émissions - stockage.
Les GES pris en compte dans un bilan carbone sont le CO2 (dioxyde de carbone), le N2O (protoxyde d'azote) et le CH4 (méthane).
L'unité utilisée est le kilogramme équivalent CO2 (kg eq.CO2). Ainsi chaque gaz a un potentiel de réchauffement global (PRG) exprimé en fonction du CO2, PRG du CO2= 1, PRG du N20 = 298 fois le PRG du CO2 et le PRG du CH4 est de 25 fois celui du CO2.
Ainsi pour réaliser un bilan carbone il faut lister l'ensemble des postes d'émissions de GES sur une exploitation agricole : le CH4 éructé par les vaches, le CO2 émis par les engins agricoles, l'électricité consommée, l'énergie nécessaire à la fabrication des aliments … et lister l'ensemble des postes de stockage de carbone : prairies temporaires ou permanents, les haies, etc.
Par ailleurs, une deuxième phase bibliographique a consisté à recenser l'ensemble des leviers qui peuvent être actionnés pour essayer d'atteindre un bilan carbone neutre : travail sur la qualité des prairies (augmentation du stockage), travail sur la ration des animaux (réduction des émissions), améliorations bâtimentaires possibles (réduction des émissions).
Parallèlement à cette phase de recherche bibliographique, des actions ont été menées afin d'assoir le projet au sein de l'établissement et du territoire.
Avec l'aide de l'équipe enseignante des actions pédagogiques ont été menées :
Un TP « cubage carbone » dont le but était d'estimer le stockage de carbone d'une haie donnée et de déduire le nombre de kilomètres de cette haie nécessaires pour compenser les émissions de GES d'une vache. Initiation au bilan carbone.
Des actions avec le groupe d'éco-délégués du lycée : création d'un logo pour le projet, travail sur le développement durable et la gestion des déchets.
Des interventions dans les classes pour présenter le projet, pour expliquer ce qu'est un bilan carbone et l'importance de réduire les émissions de GES dans les exploitations agricoles.
Les frontières du projet ne s'arrêtant pas au lycée la recherche de partenaire a été une étape clef de cette première année et peut-être la plus chronophage. Ainsi des actions renforçant le lien entre le projet et le territoire ont été réalisées :
Visite du site de l'INRAE de Laqueuille qui réalise une expérimentation sur le stockage de carbone par les prairies.
Participation au colloque d'AP3C (Adaptation des Pratiques Culturales au Changement Climatique), présentation du projet
Participation au copil de CAP'2ER (outil pour réaliser le bilan carbone d'une exploitation agricole)
Participation à des journées/réunions sur des thématiques proches de celle du projet.
Suite au premier comité de pilotage, il semble que ce projet a permis une prise de conscience au sein des partenaires du rôle joué par le monde agricole dans la réduction et le stockage des Gaz à Effet de Serre. Il suscite de l'intérêt et beaucoup d'acteurs du territoire sont intéressés pour travailler sur la problématique de l'atténuation du changement climatique notamment pour les questions environnementales mais aussi économiques qu'elle soulève.