A l’EPL de Cibeins, le projet de développement agroforestier avance sur le plan pratique et partenarial. Il s’inscrit dans le prolongement de plusieurs années de coopération. Le cadre offert par le dispositif permet d’apporter davantage de légitimité et de dégager du temps pour cultiver les partenariats et construire des actions. Le collectif initial s’est élargi en intégrant de nouveaux membres dont la chambre d’agriculture de l'Ain, des techniciens de coopératives et des agriculteurs, notamment issus de groupes 30.000, la LPO, la Fédération de Chasse et l’ADABIO. Ils sont tous autant motivés par le fait de progresser collectivement, aussi bien agriculteurs que techniciens, que par le fait d’inclure les apprenants (futurs installées car BTS ACSE apprentis) dans leurs réflexions. Mission Haie continue d’assurer l’expertise technique. Certes ses interventions visent à accompagner les plantations et entretiens de haies, elles visent aussi à moyen terme à former des relais parmi les partenaires pour répondre aux nombreuses sollicitations et assurer une gestion durable de l’arbre sur leur territoire. En effet, de nombreuses questions techniques, économiques et réglementaires sur l’entretien-la gestion des haies sont soulevées. Les réunions techniques organisées sur Cibeins permettent d’y apporter des réponses et de stimuler le collectif, auquel les apprenants sont associés, pour écouter mais davantage encore, co-animer les réunions et être force proposition en ce qui concerne les haies de leur EPL.
En 2024, des ateliers de co-conception des futurs projets de plantation de l’exploitation de Cibeins ont réuni des agriculteurs du territoire, des techniciens, des chargés de missions et les étudiants de BTS ACSE ; ces temps ont permis de visiter, diagnostiquer les enjeux agroforestiers de l’exploitation de Cibeins pour concevoir les prochaines plantations et, grâce à un climat de confiance, d’exprimer ses convictions et ses interrogations. Il se confirme que l’arbre dépasse les clivages entre systèmes (agriculture biologique, conventionnelle, polycultures-élevage, grandes cultures, viticulture…).
Il est proposé de faire des plantations de Cibeins et des espaces de discussion qui les entourent un tiers-lieu de formation et de démonstration. Pour que la dynamique existante perdure en bonne intelligence, il faudra définir un cadre et des règles de fonctionnement plus explicites. Le danger serait en effet que le projet, multi-partenarial, devienne un objet de convoitise aux prises de jeux d’acteurs politiques et il faut s’en garder.
Il apparaît ainsi qu’un plan de gestion des haies est nécessaire pour tracer et pérenniser ce qui est réalisé depuis quelques années. La durée du projet doit permettre d’y arriver.
D’autres classes que les BTS, c’est-à-dire des classes du lycée, de la seconde à la terminale, travaillent aussi la question de l’arbre. L’objet est sympathique et pluridisciplinaire. Beaucoup de collègues, dont des enseignants de matières générales, se servent de l’arbre comme focale pour entrer dans des apprentissages.