Très concrètement, le développement et l’optimisation du pâturage a nécessité divers travaux comme l’aménagement d’un chemin d’accès aux différentes parcelles accessibles par les vaches (12 ha) et les génisses (8 ha), la remise à neuf de l’ensemble des clôtures, la mise en place d’un système d’abreuvement automatique pour chacun des paddocks. La plantation de 600 mètres linéaires de haies sur tout le pourtour de l’îlot vise tout autant le bien-être animal (coupe-vent et ombrage à terme) que la valorisation paysagère.
Pour tout cela, les élèves des différentes filières - secondes et bacs professionnels -, ont été sollicités aux côtés de l’équipe des salariés de la ferme. Cette implication est facilitée par une organisation de l’emploi du temps libérant deux après-midis par semaine pour les enseignements techniques. « Finalement, les élèves aiment bien faire les clôtures, même les gamins de céréaliers » souligne Nicolas Boissinot. Ce projet est ainsi l’occasion pour l’établissement de reconstruire des liens devenus trop ténus entre ferme et enseignants qui s'investissent davantage désormais.
« Pour la gestion au quotidien du pâturage, souligne Nicolas, nous adaptons nos pratiques tous les ans. Au bout de trois ans, nous commençons à maîtriser les différents aspects comme la hauteur d’herbe en entrée et sortie des animaux, la gestion des refus de dactyle, graminée la plus présente dans nos prairies. ».
Cependant, il reste encore du travail à faire pour optimiser le système fourrager en général et le pâturage en particulier. A titre d’exemple, citons la plantation d’arbres (agroforesterie), le renouvellement ou la régénération de prairies avec des mélanges prairiaux mieux adaptés, la modification de la ration hivernale avec une part d’herbe supérieure, l'optimisation du stade de récolte des fourrages et leur mode de conservation…. « Tout se fait par petites touches » précise le directeur de la ferme. « Et des décisions d’investissement comme le remplacement de la salle de traite aujourd’hui obsolète par un éventuel robot de traite nécessiterait également des adaptations différentes de celles initialement imaginées pour gérer le pâturage ». En parallèle, il faut veiller à rassurer en permanence les salariés sur l'efficacité du système mis en place et surveiller la charge de travail.
L’introduction de vaches de race Jersiaise (voir encadré) fait également partie intégrante du projet.