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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Utiliser la médiation canine pour favoriser l’ancrochage des jeunes

Pour compléter les dispositifs d’accompagnement à la réussite des jeunes, de plus en plus de lycées accueillent un chien médiateur au sein de leur établissement. Les intentions sont diverses et multiples et visent à créer les conditions d’un bien apprendre et bien vivre ensemble (réassurer, créer un espace de dialogue et/ou de médiation, responsabiliser, reconnaître l’intérêt porté aux animaux…)

Des dispositifs variés pour intégrer les chiens médiateurs en milieu scolaire

Plusieurs dispositifs co-existent : il peut s’agit du chien d’un membre du personnel, que ce soit un-e enseignant-e ou un-e infirmièr-e, comme à l’EPLEFPA du Valdoie en territoire de Belfort : https://pollen.chlorofil.fr/resultat-des-innovations/monparam/5603/

Ou encore il y a possibilité d’accueillir un CARS (chien d’assistance à la réussite scolaire), un chien issu du programme handichien, dressé pendant deux ans, et confié à un-e référent-e comme à Ahun, en Creuse : https://pollen.chlorofil.fr/resultat-des-innovations/monparam/6029/

A la Roche sur Yon, le choix a été fait de recourir à une médiatrice animale professionnelle extérieure, qui travaille en étroite collaboration avec les CPE, et vient assister certains apprenants en séances individuelles : https://pollen.chlorofil.fr/un-dispositif-de-mediation-animale-pour-accompagner-la-reussite-de-toutes-et-tous-a-leplefpa-de-la-roche-yon/

Des chiens au service de l'ancrochage

Le degré d’investissement de ces chiens est variable, cela va de la simple présence aux côtés de leur maître, ce qui au dire des personnes qui l’ont mis en place est déjà énorme (du câlin en passant au CDI à l’assistance en cas d’angoisse au côté de l’infirmière, en passant par la libération de la parole ) à plus de travail en autonomie comme partir en promenade avec les apprenants qui le souhaitent, jusqu’à aller en cours ou encore être présent pendant les CCF ou examens aux côté des élèves qui le demandent parce qu’ils sont trop stressés.

En bref ces chiens sont au service de l’ancrochage, d’un mieux-être à l’école, ils sont en capacité de construire des ponts efficaces entre les équipes éducatives et les jeunes. Confidents parfois, ils sont également «médiateur» du fait même de leur présence créant, par les activités qu’ils génèrent une interpellation de ce qui peut se nouer et se jouer dans les relations sociales entre jeunes, mais également entre jeunes et adultes (échanges, productions de charte par et pour les jeunes, accès à la «lecture» de l’animal et à la compréhension des signaux d’agacement, de fatigue, d’apaisement, etc…). Ils participent ainsi aux dimensions éducatives, mais également parfois formatives en servant d’ancrage concrets et affectifs pour des apprentissages en biologie, écologie, zootechnie, éthologie, etc…. Ils captent en effet l’intérêt et l’attention des jeunes.

 

 

Des prérequis indispensables pour une médiation canine réussie

Cela ne va pas sans une certaine professionnalisation : L’improvisation serait en effet préjudiciable à tout le monde voire dangereuse. Du côté du chien, une solide éducation de base peut être certifiée par le CSAU délivré par la Société Centrale Canine (https://www.centrale-canine.fr/articles/le-csau), par handichien dans le cadre d’un CARS, et/ou par un vétérinaire comportementaliste qui va délivrer une attestation après avoir examiné et testé le chien. Du côté du maître ou du référent, une formation est de mise, réalisée avec l’association Handichien par exemple si on est dans le cadre des CARS, ou bien pour les maîtres l’obtention de l’ACACED (attestation de connaissance pour les animaux de compagnie d’espèce domestique) (https://www.francetravail.fr/actualites/le-dossier/agriculture---secteur-animalier/secteur-animalier/le-certificat-de-capacite-des-an.html).

Il importe également de veiller au bien-être du chien, grâce à des connaissances en éthologie canine, et également la capacité de décrypter ses signaux d’inconfort, connaissances qu’il va falloir faire acquérir aux apprenants.

Par ailleurs, le statut du chien dans l’école doit également être clarifié pour tous-tes, à l’aide de chartes, d’ajouts dans le règlement intérieur, et d’officialisation de sa présence par un vote en conseil d’administration.

À l’institut agro de Florac nous nous sommes penchés sur ce sujet, un webinaire de deux heures avec plus de 70 participants-es a eu lieu en janvier dernier (https://episodes-cevenols-webinaires.fr/?LaMediationCanineEnEtablissementAgricole)

Une diversité d’espèces au service de la réussite des jeunes

Retenons également que la médiation animale dans l’enseignement agricole ne se limite pas au genre canin. Certain.nes enseignat.es et formatrices.teurs mobilisant d’autres animaux dans le respect du bien être de l’animal : Vaches, lézard, chevaux, chèvres, poules… sont également associées dans différentes situations, parfois très en lien avec les formations dispensées (par exemple en filière agricole ou en filière service). Concernant l’ensemble des familles de l’enseignement agricole, ces modalités font sens et sont un vrai atout pour les réussites des jeunes, comme en témoigne l’intérêt des familles qui y voient là un levier concret (d’ancrochage) pour accompagner les parcours et l’engagement des apprenants. Nous vous invitions d’ailleurs à prendre connaissances des courts témoignages vidéos des jeunes qui s’expriment à ce sujet.

Notons enfin qu’à la suite d’une formation réalisée en septembre dernier (associant enseignement public et privé), une vingtaines de personnes engagées dans ces dynamiques ont pu commencer à partager leurs expertises, outils et questionnement pour toujours améliorer et professionnaliser cette activité au sein des établissement d’enseignement et de formation agricole.


Références biblio :

Contact : 

nathalie.bletterie(at)supagro.fr

 

Décembre 2024 - Nathalie Bletterie et François Guerrier, mission nationale d’appui à l’enseignement agricole à l’Institut agro