L’EPLEFPA de Roanne Chervé est impliqué dans plusieurs actions du PAT. Françoise Valette, chargée de mission PAT du Roannais précise les contours du PAT : « Notre PAT regroupe 5 intercommunalités, 104 communes et 150 000 habitants, il est labellisé niveau 2 depuis 2021 et nos actions s’articulent autour de 5 axes de travail : produire mieux, approvisionner localement, consommer local, consommer mieux, réduire le gaspillage. »
Concernant l’axe « consommer» local », L’EPLEFPA de Roanne Chervé avait développé une plaquette d'informations sur la vente directe dans le cadre d’un projet CASDAR TAE+ intitulé « Roannais 4A » avec Agribio Rhône et Loire et Vivre Bio en Roannais. En 2022, 135 fermes ont été répertoriées avec un objectif de mise à jour de 2 fois par an. Lorsque le projet Casdar s'est terminé, c'est le PAT qui a repris ce travail de mise à jour bisannuelle. La plaquette est désormais en ligne sur le site de l’office du tourisme du Roannais.
Dans le cadre de l’axe « consommer mieux », une expérimentation de marchés solidaires itinérants a démarré en 2024. Douze marchés solidaires sont organisés par an en proposant des produits bio et locaux avec trois prix différents : un prix « juste », un prix attractif et un prix solidaire qui est plus cher. En 2024, 2 000 clients ont fréquenté les marchés pour un montant échangé de 20 000 €. Durant ces marchés, le producteur explique son mode de production au client. Des bénévoles se trouvent à l'entrée et à la fin du marché. L'enjeu est de faciliter la venue des acheteurs. Jennifer Lassene, directrice de l’exploitation, précise : « C’est notre établissement qui a accueilli le premier marché ; une perspective est de coupler cette action à des ateliers cuisine ».
Pour l’axe « produire mieux », le PAT a fait appel à l’EPL de Roanne pour sa capacité à produire et pour sa mission de formation. Une enquête auprès des différents restaurants collectifs du territoire a montré que seulement 3 % des légumes vient du territoire. Face à ce constat le PAT a développé le projet "Educultive". Il s'agit d'un projet de maraîchage bio intensif. Roanne Agglomération a acheté des terrains et développe une parcelle en espace test qui permet d'accueillir quatre testeurs. Chaque testeur peut rester 3 ans. Les projets sont différents : maraîchage bio ou petit élevage. L'objectif est de développer des pratiques plus agroécologiques notamment en préservant la biodiversité et en implantant de l'agroforesterie. L'ambition est de développer l'offre pour la restauration collective.
L’espace test est animé par l’association Etamine. « On travaille avec le lycée de Chervé et une dizaine d’établissements mais on ne pourra pas couvrir plus de 20 % de leurs besoins en légumes. C’est un projet sur le long terme, où la question du foncier agricole est centrale", précise Françoise Valette. Par ailleurs, l'association Agri bio développe 38 hectares de maraîchage dans le Roannais.
190 arbres ont été plantés ainsi que des haies et des petits fruitiers autour de la parcelle. La conduite de système de maraîchage intensif (technique Jean Martin Fortier) est réalisée par un maraicher qui maîtrise cette technique. La parcelle de maraîchage permet aussi de faire des travaux pratiques avec les apprenants selon des techniques de cultures différentes. Un plan de plantation et un plan de suivi de la biodiversité et de la consommation d'eau de la parcelle ont été définis. Depuis la rentrée 2024, les apprenants en BP REA (Responsable d’Entreprise Agricole) option maraîchage sont impliqués et les plantations auront lieu en 2025 2026. L’EPLEFPA de Roanne Chervé investit dans 1 800 m² de serres, vraisemblablement en plusieurs phases car l’investissement est conséquent. De son côté, Roannais agglomération a investi dans des bâtiments de stockage et pour faciliter la logistique. Afin de réapprovisionner sa restauration collective, Roannais agglomération ne se limite pas à la production : il a créé une structure de commercialisation afin de faciliter la facturation unique pour les deux sites de production et un projet de création de GIE est prévu en décembre 2025 afin de faciliter la logistique et la livraison. En faisant l'hypothèse que la restauration collective va confier 20 % de ses approvisionnements en local et qu’un hectare de maraîchage peut fournir 35 tonnes de légumes par an, il est possible de fournir 1 million de repas en ciblant sur les grosses cantines, les Ehpad et les restaurants collectifs volontaires. Les freins sont les coûts de production trop haut, les volumes trop faibles et la logistique trop compliquée : autant de défis que le PAT a décidé de relever.