Janvier 2019, Françoise Degache et Hervé Longy, animateurs Réso’them de l'enseignement agricole
Fort d’une dynamique importante dans des actions de développement durable, l’établissement a voulu, dès 2009, concrétiser ses démarches par une labellisation de l’atelier viticole : la totalité des 16 ha de vigne sont est certifiée en Agriculture Biologique depuis 2013. Le domaine de Poncétys produit 70 000 bouteilles de vins sous appellations (AOP) St Véran, Pouilly-Fuissé et Macon-Davayé. L’atelier caprin avec ses 200 chèvres alpines produit 120 000 litres de lait entièrement transformés en fromages sur le site, selon le cahier des charges de l’AOP fromage de chèvre Maconnais dont certaines obligations « correspondent clairement à l’agro-écologie » comme nous le souligne Sylvain.
La triple performance est au cœur du fonctionnement de l’exploitation : performance économique avec un chiffre d’affaire de 800 000€ par an représentant 55% du budget de l’établissement, performance sociale par l’emploi de 11 salariés pour 9,5 ETP et performance environnementale. L’exploitation est en permanence à la recherche de piste de progrès pour améliorer les conditions de travail et mieux organiser les tâches. La performance économique est atteinte par une forte valorisation commerciale sur des salons, à l’export et en vente directe.
Dans le vignoble en AB, pour rechercher une baisse de l’indice de fréquence de traitements (IFT), chaque passage dans les vignes est raisonné après des observations aux champs, le traitement est optimisé, le matériel réglé pour une meilleure qualité de pulvérisation, des pratiques alternatives sont mises en jeu. L’exploitation fait partie d’un groupe de fermes DEPHY (animé par la chambre d’agriculture) et en 2018, seulement 2,6kg de cuivre/ha ont été utilisé. Le Vinipôle Sud Bourgogne implanté sur le site permet de nombreuses expérimentations notamment sur la réduction des intrants. A la cave aussi, cette réduction est une préoccupation prépondérante ! Signalons également que tous les effluents sont récupérés et traités.
L’atelier chèvres n’a pas pu être labellisé AB, faute de pâturages et de disponibilités en foins Bio sur le territoire. L’exploitation dispose seulement de 4 ha de luzerne, qui permettent une interculture agroécologique performante pour la régénération du vignoble, et de 15 ha de terrains communaux dans le cadre de MAEC. Ce pâturage extensif sur la roche de Vergisson, par 40 chevrettes de début juin à fin octobre, permet l’entretien des pelouses calcicoles spécifiques en limitant l’embroussaillement et la fermeture du paysage. De plus, l’exploitation intervient aussi pour une fauche tardive sur le Mont de Pouilly, « afin de respecter des zones de nidification ». Selon le cahier des charges de l’AOP, le troupeau est nourri avec de l’affouragement en vert pendant au moins 120 jours par an et avec au maximum 350 kg de concentrés par chèvre et par an. Sylvain insiste : « L’enjeu fort dans les années à venir est d’assurer l’autonomie alimentaire du troupeau d’un point de vue fourrager » mais comment faire quand la pression foncière et viticole est la plus forte ? Sylvain nous rappelle également que « le troupeau n’est ni vacciné, ni traité par antibiotique de façon systématique ». Et pour finir, bien entendu, le petit lait issu de la fromagerie, est également retraité. Cet atelier caprin apporte également des matières organiques essentielles au sol du vignoble.
Cet atelier met en jeu de nombreuses actions pédagogiques en particuliers avec les secondes générales en EATDD et un enseignant de Biologie-écologie, Marcel Eberhart : création d’un verger conservatoire (22 variétés de figuiers, 13 variétés rares de pommiers), et restauration d’une haie pédagogique pour enrichir la biodiversité. Pour produire des végétaux à faible coût, une pépinière de greffage, marcottage et bouturage, est entretenue par les élèves et les plants obtenus sont transplantés par la promotion suivante. A Davayé, « la culture de l’arbre » qui semble disparaitre sur d’autres territoires, n’est pas près de s’éteindre !
Sylvain nous précise : « Au travers de mini-stages, travaux pratiques, visites et autres formules, de nombreuses actions ont pour support tout ou partie de l’exploitation ». Les formations du CFPPA, et en particulier les stagiaires du BP REA suivent tout particulièrement l’atelier caprin, surtout suite à l’arrêt pendant deux ans du CS Caprin (qui devrait reprendre !) Les bac pro CGEVVinterviennent sur différents chantiers de l’atelier viticole: vendange, taille…Les BTS TCVS participent aux salons et à différentes actions de commercialisation. A la fromagerie, ce sont les stagiaires de BP REA, des élèves de bac pro et de bac STAV , qui participent par roulement, tous les matins, à la confection des fromages AOP mâconnais. Des améliorations sont à envisager avec les BTS viti-oenologie qui pourraient intervenir, dans le cadre d’une formation à orientation AB, pour réaliser diagnostics ou expertises diverses dont celle permettant une certification HVE niveau 3.
Les 3 questions de fin- De quoi êtes-vous le plus fier ?“Du rajeunissement du patrimoine de l’exploitation : matériel et vignoble”- S’il fallait améliorer quelque chose ?“Améliorer les échanges entre les salariés et les enseignants, permettre plus de fluidité et faire en sorte que tous se comprennent mieux” - Un conseil à donner à un éventuel successeur ?“Être à l’écoute des salariés, être sur le terrain et disponible, être capable d’expliquer aux enseignants toutes décisions” |
L'exploitation de Macon-Davayé 2018 en chiffresSAU : 20 ha dont 16 ha en vignes Contacts utiles
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Janvier 2019, Françoise Degache et Hervé Longy, animateurs Réso’them de l'enseignement agricole