Noëmie Fenech et Julien Leroy, Chargés de mission au CEZ-Bergerie nationale
Le maraîchage sur sol vivant, entre engouement et défis
Des Pyrénées-Orientales à la Sarthe, en passant par le Finistère, les présentations de fermes balayèrent une bonne partie du paysage pédoclimatique de l’Ouest français. Les échanges de techniques allèrent bon train devant un public de près de 300 personnes : pommes de terre sous broyat de végétaux, paillage en foin ou tissé, ou encore apport ultra massif de matières organiques. Avec l'objectif d'en apprendre davantage sur des techniques de maraîchage et échanger sur leurs futurs projets, en restant vigilants sur ce qui était envisageable à leurs échelles.
Des présentations plus générales ont également ponctué ces rencontres, telles que celle sur la question des légumes et fruits primeurs. Un positionnement qui, s’il est bien maîtrisé, semble très profitable ; ou encore le rôle et la place des outils limitant le travail du sol, au sein d’une ferme en MSV, avec l’intervention de l’Atelier Paysan et le GAEC Biotaupe.
En outre, ces rencontres se sont focalisées autour de la gestion de la matière organique (MO) : peut-on être autonome en MO ? Quelle est la dynamique de la MO dans le sol ?
Trois maraichers se sont emparés de la première question et ont présenté leurs approches, où certains poussaient le raisonnement jusqu'à calculer et estimer précisément leurs besoins, pour rester au plus près d'une fertilisation auto-produite. D’autres s’appuyaient simplement sur les grands principes sans forcément prendre le temps de suivre rigoureusement les évolutions entrainées.
Les dernières interventions ont mis en avant l’accompagnement par les laboratoires, ainsi qu’un conseiller indépendant travaillant selon la méthode Hérody-BRDA, modèle d’analyse de sol principalement centré sur l’observation de terrain.
Le laboratoire Blue Soil, dont l’intervention s’est faite par la directrice Céline Basset, fut très instructive, malgré la basse qualité de la visio. En résumé, ses études cherchaient à observer et comprendre la dynamique des micro-organismes dans le sol, notamment le ratio bactéries/champignons, qui n’est pas encore bien détaillé dans la littérature existante. Céline Basset montre que selon la culture présente, différentes cohortes sont présentes et jouent divers rôles, selon les espèces végétales, avec la proéminence dans le sol de bactéries ou de champignons, voire un équilibre dans certains cas.
Au terme de ces rencontres, Noëmie Fenech et Julien Leroy ont pu constater que le MSV était une approche attirant de plus en plus de monde pour ses promesses sur la vie du sol, tout en proposant une production de qualité. Bémol de ces journées : pas un seul instant n’ont été évoqué, du moins en amphithéâtre, les rendements et les gains (ou pertes) économiques qu’amenaient le MSV.
Ainsi, de nombreuses questions demeurent, mais ce qui est certain, c’est qu’un nombre croissant de maraîchers souhaitent expérimenter le MSV.