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La zootechnie au service du bien-être animal

Comment identifier des périodes à risques en matière de logement et d’alimentation des ovins.

 

L’absence de faim est une des cinq libertés fondamentales constitutives du bien-être de l’animal (BEA) et le diagnostic MOUBIENE propose plusieurs indicateurs pour évaluer ce critère en élevage ovins : La note d’état corporel (NEC) estimée par la palpation de la colonne vertébrale, la dentition évaluée par l’absence d’anomalie au niveau des molaires ou des incisives, et enfin l’accès des animaux à leur alimentation par l’estimation des mètres linaires d’auge par brebis.  Pour identifier d’éventuelles périodes à risques sur ces différents critères, nous avons directement posé la question à Marie Aubry, responsable du troupeau ovin à la Bergerie nationale. Il peut arriver que certains lots soient effectivement plus maigres à certaines périodes. En matière de dentition, les anomalies sont rares et lorsque cela arrive, la brebis est réformée. Enfin au sujet des places à l’auge par brebis, cela dépend de la taille des lots et de leur mode de conduite notamment des dates de rentrée en bergerie pour l’agnelage ou l’engraissement des agneaux. Mais en première estimation, il n’y a pas de problèmes comme des comportement de file d’attente, de bousculades ou de brebis qui ne viendraient pas s’alimenter pendant la distribution. 

 

Les outils de la zootechnie peuvent être utiles pour mieux appréhender ces phénomènes et si ces outils (comme le calcul de ration ou la gestion de lots) ont déjà été abordés au préalable par l’enseignant, rien ne l’empêche de les mettre à nouveau à disposition des apprenants au cours d’une séquence plus orientée sur le bien-être animal. En effet comme le montre les figures a et b, ces outils peuvent faciliter le repérage de périodes à risques sur le plan du bien-être animal des brebis.

Figure a. Le logiciel Bat’InnOvin (https://batinnovin.idele.fr/calcule la longueur d’auge nécessaire sur l’année et en rapprochant les résultats du logiciel, des mesures faites sur le terrain, il est facile de visualiser les moments où un risque pour l’accès des brebis à l’alimentation peut se produire.

Figure b. L’utilisation d’un rationneur (ici ALIM’OVINS www.inn-ovin.fr/alimovin-un-outil-de-calcul-pour-le-rationnement-des-ovins-bien-choisir-la-ration/ ) est utile pour confirmer la sous-alimentation des animaux à un moment donné. Dans cet exemple, l’énergie de la ration (UFL) est facteur limitant et cela peut donner des pistes de réflexion à l’éleveur pour prévenir ces risques et améliorer son système de production.

Avril 2024 - Laurent Catalon, Chargé de mission au CEZ- Bergerie nationale