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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Formation aux protocoles de l’Observatoire agricole de la biodiversité

Parmi les sciences participatives, la biodiversité est un des sujets les plus étudié dans l’enseignement agricole. Le Muséum national d’Histoire naturelle forme des enseignants aux protocoles de l’observatoire agricole de la biodiversité sur le site de démonstration de la Bergerie nationale

« Tout le monde est prêt ? 1, 2, 3… », une stagiaire soulève la planche posée dans la prairie sous le regard attentif des autres participants. Il ne faudrait pas rater la course d’un carabe ! Mais pas de chance, avec la sécheresse seules quelques rares limaces se laissent observer. Le protocole Invertébrés est un des cinq protocoles proposés par l’observatoire agricole de la biodiversité (OAB).

Les sciences participatives : de nombreux atouts pour l’enseignement agricole

« Les sciences participatives offrent à l’enseignement agricole une réelle opportunité d’enrichir le champ de l’innovation pédagogique et de nourrir les réflexions scientifiques dont la transition agroécologique. »[1] Elles contribuent au plan Enseigner à produire autrement (EPA2). Pour l’enseignement agricole, les enjeux de l’OAB sont autant pédagogiques que scientifiques et sociétaux. Dans une époque de défiance vis-à-vis de la recherche, il favorise la formation scientifique par la récolte des données, la compréhension du respect des protocoles et du fonctionnement de la recherche. L’OAB donne une opportunité d’éducation à l’environnement par la découverte de la biodiversité, des écosystèmes et des agrosystèmes. Il permet l’éducation citoyenne par la participation volontaire à l’acquisition de données qui serviront d’indicateurs nationaux pour la transition agroécologique. Il offre une démarche pédagogique active et innovante avec une approche pluridisciplinaire (agronomie, biologie-écologie, mathématique, informatique, géographie, etc.). L’animation et le développement territorial sont aussi sollicités par l’intervention d’associations naturalistes, de conseillers et de techniciens agricoles. L’application des protocoles permet aux élèves d’acquérir une connaissance des espèces et de la dynamique d’évolution des milieux, de monter en compétence sur la compréhension de situations problèmes, en autonomie et en rigueur et d’entrer dans une démarche active avec ses questionnements et ses réflexions.

 


[1] A. Germot, A. Kowalski et F. Ius. Etat des lieux et analyse de la mise en œuvre des sciences participatives dans l’enseignement agricole.

Des protocoles accessibles pertinents

Le site internet www.open-sciences-participatives.org recense les observatoires participatifs des espèces et de la nature. Il en existe plus d’une centaine.

L’OAB propose le suivi de cinq groupes d’espèces animales qui ont une importance dans les agroécosystèmes et qui sont facilement visibles : les invertébrés de la surface du sol, les vers de terre, les abeilles solitaires, les papillons et les chauves-souris. Ces cinq taxons ont été choisis parce que les pratiques agricoles, la qualité des sols et des paysages les impactent directement. Les protocoles sont faciles à mettre en place. Le matériel, les fréquences et les durées d’observation sont standardisés pour diminuer au mieux les erreurs de mises en œuvre. L’ensemble des données nationales donne des tendances auxquelles comparer ses propres observations. Une observation ne permet pas de réaliser un diagnostic de parcelle. Les données saisies sur le site internet de l’OAB enrichissent les connaissances nationales, qui depuis 2011, ont produit des résultats scientifiques, dont une thèse. Les analyses des chercheurs peuvent être utilisés comme support de cours, de restitution, d’amorce de débat et d’interrogation des pratiques agricoles.

Avec l’OAB, on peut citer entre autres, Spipoll (suivi photographique des insectes pollinisateurs), BirdLab (sur le comportement des oiseaux aux mangeoires), Ecobordure (indicateur de l’état de l’agroécologie des bordures de champs) ou Apiformes (sur le suivi des abeilles sauvages et la pollinisation dans les milieux anthropisés).

 

Deux jours de formation aux protocoles de l’OAB

Les enseignants présents à la formation organisée en mai 2022 à la Bergerie nationale se sont familiarisés avec ces protocoles et ont étudié leur mise en œuvre avec leurs élèves. Les contraintes ou les facilités de mise en œuvre des protocoles ont vite été repérées. Pour les élèves, la durée d’un protocole et sa fréquence, ou encore la taille des groupes demandent une organisation rigoureuse au sein des emplois du temps. Mais une fois compris, les protocoles Papillons et Abeilles peuvent être facilement réalisés par des élèves en autonomie.

 

Des contributeurs aux rôles complémentaires

Les protocoles étaient présentés par Marine Gérardin et Nora Rouillier du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Marine Gérardin a en charge le développement des sciences participatives dans l’enseignement agricole. Elle communique, développe les programmes, accompagne les enseignants en produisant des ressources et des formations. De plus, elle favorise le lien avec la recherche. Nora Rouillier est l’animatrice nationale de l’OAB. Elle communique auprès du réseau, gère le site internet www.observatoire-agricole-biodiversite.fr et les données apportées par les participants du réseau.  Elle coordonne les animateurs régionaux qui font le lien entre les différents participants du milieu agricole : des établissements de l’enseignement agricoles, des professionnels agricoles, des associations et des partenaires territoriaux. Marie Garnier assure la mission de l’OAB au sein de la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) au ministère en charge de l’agriculture.

Par sa fonction d’établissement national d’appui, la Bergerie nationale est membre du Comité de pilotage de l’OAB.  Elle est un des premiers établissements à avoir rejoint le réseau des sites de démonstration de l’OAB, ce qui lui permet d’organiser chaque année une formation dans le cadre du programme national de formation (PNF).

 

En repartant des deux jours de formation, les enseignants ont choisi les protocoles selon les objectifs pédagogiques, les filières concernées et les questions agroécologiques. Ils ont commencé à élaborer leur stratégie de mise en œuvre selon les référentiels, les plages de pluridisciplinarité, les moyens et les partenaires territoriaux. Un retour à l’automne est prévu pour échanger sur les expériences de chacun.


Pour en savoir plus :

 www.observatoire-agricole-biodiversite.fr

www.vigienature.fr/fr

www.open-sciences-participatives.org

DGPE : direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises

EPA2 : plan Enseigner à produire autrement

MNHN : Muséum national d’Histoire naturelle

OAB : Observatoire agricole de la biodiversité

PNF : programme national de formation

juin 2022 - Marie-Sylvie Auffret- Chargée de mission-CEZ- Bergerie nationale