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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Engager l’enseignement agricole de la région Sud PACA en faveur de la loi EGALIM dans un contexte de crise sanitaire

En 2019, le projet « les exploitations agricoles des lycées agricoles s’engagent en faveur de la loi EGALIM » a été retenu dans le cadre de l’appel à projet pour la transition agroécologique de l’enseignement agricole. Ce projet impliquant les sites d’Aix-Valabre, de Marseille-Calanques et d’Antibes s’est adapté au contexte de la crise sanitaire...

Dans ce projet financé par le CASDAR TAE+, quatre actions sont en jeu sur le campus Nature Provence associé au campus Vert d’Azur :
- développer l’approvisionnement des cantines par les produits issus de l’exploitation,
- réduire les pertes de production au champ des exploitations des lycées agricoles,
- développer des projets pédagogiques communs entre lycées agricoles et métiers de bouche,
- organiser un séminaire à destination des acteurs de la loi EGALIM.

Une parcelle de maraichage bio pour fournir des légumes pour la cantine sur le site d’Aix-Valabre

Alors que certains établissements de formation, en particulier avec une exploitation horticole, ont mis en place un atelier de maraichage à visée pédagogique et commerciale depuis plusieurs années. L’exploitation d’Aix-Valabre n’avait pas d’atelier de maraichage mais fournissait à la cantine des pâtes issues des cultures de blé.
Sur une parcelle dédiée au projet, de 6000 m2, entre septembre 2019 et février 2020, il a fallu faire l’arrachage des pommiers (déjà cultivés en bio) et la préparation du sol. En mars 2020, 2 tunnels ont été installés mais la crise sanitaire a stoppé tous les chantiers pédagogiques importants et il a fallu attendre septembre 2020 pour la mise en place des bâches. L’équipe du CFPPA menant ce projet ne s’est pas découragé, les plantations se sont poursuivies en plein champ : courgettes, tomates, courges, poivrons…  La cantine avait fourni la liste des légumes cuisinés au cours de l’année précédente mais il a fallu s’adapter au type de sol et aux besoins pédagogiques, la parcelle étant avant tout un support de formation pour les BPREA et pour d’autres classes du lycée.

Grâce au travail des formateurs du CFPPA, qui, sans stagiaires ni élèves sur le terrain, ont assuré le suivi des cultures, les productions d’été ont été florissantes.   Un débouché a été possible en vendant à Biocoop et à un restaurant gastronomique (en particulier pour des fleurs de courgettes), ce qui a permis un bénéfice de 4000 €. Puis, dès septembre, différentes classes ont participé aux récoltes et la cantine a cuisiné certains légumes.

Un projet demandant un engagement de tous, du champ à l’assiette

« Chacun a ses habitudes de travail, on a besoin de système transversal pour une fluidité du travail » soulignent de concert Fanny Garric, chef de projet et Patrick Hebrard, formateur en maraîchage.  Une première réunion de tous les acteurs sera nécessaire pour mieux comprendre les freins, les besoins et les attentes de chacun. Que produire pour une utilisation en cuisine collective ? Quelles quantités ? Quels légumes sont faciles à cuisiner ?  Lesquels sont plébiscités par les élèves ? Comment concilier besoins de la cantine et besoins pédagogiques ? A quel prix vendre à la cantine ? Peut-on transformer certains légumes en surplus ? Peut-on éviter d’avoir des productions pendant les vacances scolaires ou à qui vendre quand la cantine est à l’arrêt ? Malheureusement, encore une fois, la crise sanitaire et ses conséquences sur le personnel ont freiné l’avancée de ces démarches. 

Pour les prix, les légumes étant certifiés AB, une idée reçue a dû être contredite : « les légumes bio sont chers ». Or Fanny a proposé les prix de la mercuriale , l‘exploitation gérant la commercialisation a pu proposer des prix un peu inférieurs et « ils se sont rendu compte qu’on était moins cher que leurs fournisseurs bio et on a avancé sur les prix ».

Albane Chatin, enseignante d’agronomie au lycée d’Aix-Valabre, a prévu, dans le cadre d'un projet pédagogique avec les 1eres STAV, de faire une enquête auprès de l'exploitation et auprès de la cantine pour identifier « ce qui marche bien, ce qui marche moins bien, réfléchir à des pistes d'améliorations ». Un rendu de l'enquête sera fait en collectif devant tout le personnel concerné : gageons donc que l’implication des élèves permette la mise en place de ce « système transversal » souhaité !

Des partenariats efficaces avec les fournisseurs

Le matériel d’irrigation pour du goutte à goutte a été offert par un fournisseur mais il restera à prévoir de l’aspersion dans les tunnels et sur certaines productions. Les plants ont été fournis par la pépinière de la ville d’Aix, qui échange avec l’établissement des chantiers d’aménagement divers. Un des deux tunnels permettra ensuite la production des plants.

Un partenariat entre l’école hôtelière de Grasse et le campus Vert d’Azur à Antibes

Le site d’Antibes ayant déjà une parcelle de maraichage bio fonctionnant depuis plusieurs années, il s’agit, pour eux de développer l’approvisionnement de la cantine du lycée pour quelques productions avec des suivis de culture du sol à l’assiette.

Par contre, un partenariat important avec l’école hôtelière  de Grasse s’est mis en place en particulier, grâce au concours « graine de toqués  » en 2019/2020 : actions pédagogiques « de la fourche à la fourchette » impliquant des classes du lycée agricole et du lycée hôtelier.

Communiqué de presse à retrouver ICI

Mais comment renouveler une action similaire avec le confinement et les mesures barrières dues à la crise sanitaire ?

Le 18 Novembre 2020, a pu avoir lieu la fête des 10 ans de la gastronomie française au patrimoine mondial de l’UNESCO, « journée organisée dans le cadre de la semaine de l’économie sociale et solidaire et du festival Alimenterre  » précise Sylvie Soave, chargée de ce projet dans le cadre du   dispositif tiers-temps. Les courges de Nice récoltées sur l’exploitation du lycée horticole d’Antibes ont pu être valorisées par les élèves et le personnel des deux établissements.  Un concours photo des plats pour une mise en scène gastronomique a ensuite permis la poursuite de ce partenariat sans le déplacement des élèves de l’école hôtelière.  Cette journée s’est terminée par le lancement en ligne du concours culinaire « Graines de toqués 2.0 » ouvert aux lycées hôteliers de la région.

Article et liens à retrouver  ICI  sur la lettre Vert d’Azur de décembre 2020

Et sur le site du LPA des Calanques, autre centre de formation du campus Nature-Provence

Des actions pédagogiques sont aussi menées sur le site du LPA des Calanques à Marseille et, des productions de parcelles installées sur le site du lycée Marseilleveyre à proximité, ont permis l’approvisionnement de la cantine du LPA. Ces productions sont conduites en permaculture, en partenariat avec l'association Cultures Permanentes, et contribuent au développement des projets d'agriculture urbaine, fortement soutenus par la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Certaines actions sont encore à développer : la réduction de pertes au champ par des projets de transformation et le projet de séminaire sont envisagés en 2021 et 2022. Une évolution de chaque site est à noter : Aix-Valabre a mis en place la parcelle de maraîchage, le LPA des Calanques a conforté ses partenariats pour une agriculture urbaine et l’action d’Antibes avec l’école hôtelière a été largement valorisée. Ce projet de qualité va, sans aucun doute, donner des idées pour d’autres partenariats de ce type en France.

Certaines actions sont encore à développer : la réduction de pertes au champ par des projets de transformation et le projet de séminaire sont envisagés en 2021 et 2022. Une évolution de chaque site est à noter : Aix-Valabre a mis en place la parcelle de maraîchage, le LPA des Calanques a conforté ses partenariats pour une agriculture urbaine et l’action d’Antibes avec l’école hôtelière a été largement valorisée. Ce projet de qualité va, sans aucun doute, donner des idées pour d’autres partenariats de ce type en France.


Chiffres clés des exploitations :
  • Aix-Valabre, certifié HVE de niveau 3 :
    • 60 ha de cultures : Blé dur, maïs et soja en irrigué, pois chiches et colza en sec
    • 12 ha de vignes en AB dont 10 avec irrigation
    • 0,5 ha maraîchage en AB
    • Une plateforme expérimentale en agroécologie : agroforesterie, désherbage mécanique, blé dur bio, matière organique des sols, économie d’eau d’irrigation...
  • Antibes, en AB et en projet pour une certification « plantes bleues » :
    • Exploitation horticole : 2,15 ha
    • Productions : plantes en pots (6000 m2), maraîchage AB (7500 m2), agroforesterie en AB (5000 m2), pépinière (3000 m2)
Contacts :

Chef de projet : Fanny Garric, fanny.garric(at)educagri.fr

Exploitation Campus Nature Provence : Serge Banet, responsable de l'exploitation, serge.banet(at)educagri.fr

LPA des Calanques : Paul Monsara, paul.monsara(at)educagri.fr

Campus Vert d’Azur : Sylvie Soave, sylvie.soave(at)educagri.fr

Exploitation du campus Vert d’Azur : Catherine Fontana, DEA, catherine.fontana(at)educagri.fr


 

Janvier 2021 : Karine Boutroux et Françoise Degache, animatrices Reso’them de l'enseignement agricole