Marie Bugnicourt souligne que le changement climatique impacte les pratiques viticoles et de vinification. Dans le cadre du projet Vitilience, le lycée teste différentes combinaisons allant des travaux en vert jusqu’à la mise en conditionnement des vins. Il a également la chance d’accueillir une plateforme expérimentale de l’IFV, permettant le partage de projets et d’agents. Marie mentionne les travaux réalisés sur des plantes couvre-sol pour simplifier la gestion sur les rangs, elle constate, malgré tout, une diminution du rendement.
Depuis deux ans, l’exploitation collabore avec le réseau ARBRE pour renforcer ses actions en faveur de la biodiversité. Un diagnostic effectué en 2021-2022 a révélé la présence de 1 600 mètres de haies, auxquelles se sont ajoutés 650 mètres grâce à un chantier de plantation des élèves du Bac Pro Aménagement, qui ont également recréé une mare. Marie évoque l’intégration de moutons d’un berger itinérant qui pâturent les vignes de janvier à mars, bien qu’elle admette que cela représente une charge et que les aménités sont difficiles à évaluer surtout l’impact financier. Elle souligne l’importance de rétablir un écosystème favorable, combinant haies et pâturage ovin, ce qui a permis d’observer des chauves-souris contribuant à la régulation des ravageurs.
Des essais sur différentes hauteurs de rognage des lianes sont en cours pour ralentir la maturation des baies, car le changement climatique entraîne des jus plus sucrés et moins acides. Cela pourrait conduire à des vins plus concentrés en alcool et avec une capacité de vieillissement réduite. Pour répondre à ces défis, Marie Bugnicourt envisage de produire des vins désalcoolisés afin d’attirer de nouveaux consommateurs.
Le projet Vitiience favorise l’adoption de systèmes résilients par la diffusion d’exemples et de combinaisons de pratiques d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. Marie Bugnicourt souligne également l’importance de connaitre et de réaliser des bilans carbones dans la filière vitivinicole. Deux points méritent selon elle un regard particulier :
- la gestion de l’eau dans le chai est essentielle,
- le travail sur les contenants. En effet le poids le plus lourd pour le bilan carbone reste la bouteille en verre. Ainsi, des réflexions sont en cours pour envisager l’embouteillage en canette.
Des questionnements importants pour la filière vitivinicole se pose, le lycée Edgard Pisani est un acteur actif pour apporter sa pierre sur le cairn des savoirs.