L’établissement d’enseignement agricole de Saint Joseph (EPLEFPA) et sa ferme pédagogique se situent à cheval entre zone urbaine et zone naturelle (voir la localisation sur le PLU : Plan Local d’Urbanisme). Malgré cette contrainte, « La ferme constitue un très beau lieu de vie. Située à proximité immédiate du lycée agricole et du CFPPA/CFAA, elle offre un bon accueil à la pédagogie et aux professionnels. Tout est mis en œuvre pour contribuer former les apprenants. » précise Caroline, la directrice de l’exploitation agricole (DEA). Étant en zone naturelle, l’exploitation se tourne de plus en plus vers la préservation de la biodiversité avec la plantation de haies. De ce fait, elle cherche à préserver une espèce endémique qui se raréfie : le Gecko vert de Manapany (Phelsuma inexpectata).

L’exploitation agricole de Saint Joseph se caractérise par une très grande diversité d’ateliers, au nombre de onze, avec une démarche de qualité (ISO 14.001) et une certification HVE 3 et « Plantes bleues » en prévision. Dans le chiffre d’affaires, l’élevage arrive en tête avec un atelier bovin lait (vaches Holstein, Montbéliardes et Brunes), des porcs naisseurs-engraisseurs (700 porcs charcutiers par an), des chèvres Boers (race rustique d’Afrique du Sud) et un atelier volaille (poulets de chair). Ces ateliers sont dépendants d’aliments importés à l’exception des chèvres et en partie pour les bovins. Un rucher sentinelle est également présent avec une production de 0,5 T de miel par an. Pour Caroline, « Le Bien-être animal, déjà présent sur les ateliers bovins lait et chèvres, est prioritaire à la ferme. ». La production de canne à sucre est menée avec zéro intrants (ni engrais ni pesticides) sur 5 ha pour un rendement de 80 T/ha en 2021. L’horticulture est en zéro pesticides avec une serre ornementale de fleurs (« plantes peïs » ou espèces locales) et du maraîchage. Depuis 2020, un projet d’aquaponie a vu le jour avec des tilapias en reproduction et engraissement. Il répond à la demande locale et « C’est un atelier très adapté. » précise la DEA. Enfin, depuis 2014, un atelier pédagogique agroalimentaire de découpe de volaille a été mis en place avec l’appui de la région. Pour Caroline : « C’est un très bel atelier. » du fait de sa capacité et des futures perspectives de découpe. 

Les travaux d’analyse ont été menés en deux groupes de 8 à 10 participants pour repérer et discuter sur les items suivants : mots clés, problèmes, fiertés, enjeux locaux, partenaires et idées issues l’entretien. Ce travail a été mené sans la présence de l’équipe de direction.Dans un deuxième temps, une mise en commun a permis de réaliser en synthèse différentes diapositives communes sur chaque item mentionné. L’ensemble des pistes ont été filtrées au moyen de la grille ESR (Efficience, Substitution, Reconception) afin de définir des pistes de reconception. Le diaporama final a fait l’objet d’une restitution auprès de l’équipe de direction (Directeur, Directrice adjointe et DEA) pour évoquer des chantiers stratégiques de transition agroécologique. Parmi les éléments en cours de discussion, le poids des coopératives a notamment été évoqué. En effet, les débouchés s’écoulent par leur intermédiaire alors que les ventes directes seraient à développer. L’exercice réalisé avec les enseignants aura permis de redécouvrir la ferme, de croiser les regards entre disciplines, de s’informer des potentialités techniques et pédagogiques de la ferme pour contribuer collectivement au Plan local EPA.