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Animation et développement
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Semaine de l’eau à Rodilhan : focus sur les conférences

À l’occasion de l’évènement annuel sur l’agrocampus, la matinée du 13 mars dernier a été l’occasion de proposer pas moins de cinq conférences techniques sur la gestion quantitative de l’eau sur le bassin-versant et en agriculture, avec des sujets variés…

Depuis quelques années désormais, l’établissement de Nîmes-Rodilhan a intégré la Plateforme technologique GH2O Occitanie et à ce titre s’inscrit dans la programmation de l’évènement phare annuel de la structure régionale : la Semaine de l’eau. Chacun des trois sites (Albi-Lavaur, La Canourgue et le site gardois) propose en effet aux publics de son territoire des expositions, des projections-débats, des ateliers pédagogiques et ludiques pour les scolaires, des forums des métiers ou encore des conférences techniques. Ici, chacune des activités était prise en main et animée par des mini-groupes d’étudiants en BTSA GEMEAU dans le cadre de Projets d’initiative et de communication (PIC). Pour cette matinée du 13 mars, Loïc et Nathan étaient aux manettes sur l’estrade, pour présenter les intervenants et animer les échanges.

La gestion quantitative de l’eau

Clément Oyon, de l’Établissement public territorial (EPTB) du Vidourle, commença par une présentation illustrée de la gestion des risques de crues (les célèbres et spectaculaires « Vidourlades » lors des épisodes cévenols), avec un certain nombre d’ouvrages d’amont en aval : barrages écrêteurs, bassins de rétention, peigne à embâcle, digues en basse vallée … sans oublier les aménagements écologiques : bras « morts », passes à poissons ou encore barrage anti-sel.

Après le « trop d’eau », place aux interventions liées à la gestion du manque, de plus en plus prégnant ici en période chaude. Bernard Assenat, conseiller à la chambre d’agriculture du Gard, est revenu, après une intervention lors de la journée technique de novembre 2022 (lire l’article), faire un point sur l’optimisation de l’irrigation par goutte à goutte grâce à l’installation de sondes tensiométriques : en zones de répartition des eaux (zones à risques de déficit quantitatifs), le département est passé de 42 parcelles équipées à l’époque à 55 sites expérimentaux aujourd’hui. Avec l’installation de compteurs, on a pu estimer l’économie d’eau d’irrigation de l’ordre de 20 à 40 %, soit une économie de 80 à 350 euros/ha/an. La chambre d’agriculture s’apprête à ce sujet à diffuser un « guide de l’irrigant » … et poursuit sa réflexion sur la proposition originale d’une formation « certi-hydro », à destination des agriculteurs (la gestion économe de l’irrigation étant un critère rentrant en compte pour la certification HVE).

Hervé Henry, de la société Arc-en-ciel, est revenu également pour un focus technique sur la mise en œuvre de sondes, en rappelant notamment les cinq principes fondamentaux (un choix raisonné des parcelles de référence, une installation de six sondes minimum par parcelle, une pose soignée pour un bon contact sol-sonde, trois sondes pour chaque profondeur, des relevés réguliers et systématiques) et en évoquant le développement du principe de l’ « échographie », avec 15 sondes sur une parcelle pour une analyse très fine. 

Claire Wittling, de l’INRAE Montpellier, a pour sa part présenté la plateforme de recherche et expérimentation en sciences et technologies d’irrigation (PRESTI), qui combine une halle hydraulique, un laboratoire réutilisation des eaux usées traitées et 5 ha de parcelles expérimentales, afin d’étudier l’amélioration des performances technologiques (dans les matériels) et agro-environnementales (dans les agrosystèmes).

De l’agrivoltaïsme pour gérer l’ensoleillement … et les besoins en eau

Enfin, Damien Fumey de la société Sun Agri a témoigné des performances mesurées en parcelles expérimentales de l’agrivoltaïsme dynamique, qui utilise des panneaux solaires pivotants ce qui permet de piloter en tracking (ombrage) ou en antitracking (en laissant passer la lumière du soleil). Ce principe permet aux plants de vigne de bénéficier aussi de périodes ensoleillées, nécessaires à leur physiologie. L’orientation Nord-Sud de l’alignement des panneaux et un ombrage maximum de 38% (panneaux à plats) assurent une augmentation de rendement jusqu’à 40% en parcelle non irriguée (rendement similaire aux parcelles irriguées) ainsi que jusqu’à 60% d’économie d’eau (du fait de la diminution de la transpiration des feuilles). L’équipement permet également de diminuer la mortalité des jeunes plants.

Après l’intervention, les participants se sont dirigés vers une parcelle de 600 m2 en cépage viognier pour découvrir l’installation et l’expérimentation en cours sur l’exploitation du campus, menée par Sun Agri avec SIREA, l’IFV et la chambre d’agriculture du Gard. Avec un investissement de l’ordre de 1 million d’euros/ha, la rentabilité est assurée (dans le sud) par la vente d’électricité, même avec des périodes qui laissent passer la lumière.

Mais déjà, un autre groupe d’étudiants se préparaient pour animer des ateliers pédagogiques auprès d’élèves de lycées voisins. Un agenda encore bien rempli cette année pour la Semaine de l’eau !


Téléchargements des présentations des Journées techniques de la PFT GH2O


Contacts :

. Nathalie Lenoir, directrice de l'EPLEFPA Nîmes-Rodilhan : nathalie.lenoir(at)educagri.fr

. Emily Truy, référente du site de Nîmes-Rodilhan de la PFT GH2O Occitanie : emily.truy(at)educagri.fr

. Brahim Aloui, enseignant et référent du site de Nîmes-Rodilhan de la PFT GH2O Occitanie : brahim.aloui(at)educagri.fr

. Riadh Ourabah, enseignant et référent du site de Nîmes-Rodilhan de la PFT GH2O Occitanie  : riadh.ourabah(at)educagri.fr

. Françoise Henry, chargée de mission ADT DRAAF-SRFD Occitanie : francoise.henry01(at)agriculture.gouv.fr


 

Avril 2025 - Dominique Dalbin, animateur Réso'them de l'enseignement agricole