Après le « trop d’eau », place aux interventions liées à la gestion du manque, de plus en plus prégnant ici en période chaude. Bernard Assenat, conseiller à la chambre d’agriculture du Gard, est revenu, après une intervention lors de la journée technique de novembre 2022 (lire l’article), faire un point sur l’optimisation de l’irrigation par goutte à goutte grâce à l’installation de sondes tensiométriques : en zones de répartition des eaux (zones à risques de déficit quantitatifs), le département est passé de 42 parcelles équipées à l’époque à 55 sites expérimentaux aujourd’hui. Avec l’installation de compteurs, on a pu estimer l’économie d’eau d’irrigation de l’ordre de 20 à 40 %, soit une économie de 80 à 350 euros/ha/an. La chambre d’agriculture s’apprête à ce sujet à diffuser un « guide de l’irrigant » … et poursuit sa réflexion sur la proposition originale d’une formation « certi-hydro », à destination des agriculteurs (la gestion économe de l’irrigation étant un critère rentrant en compte pour la certification HVE).
Hervé Henry, de la société Arc-en-ciel, est revenu également pour un focus technique sur la mise en œuvre de sondes, en rappelant notamment les cinq principes fondamentaux (un choix raisonné des parcelles de référence, une installation de six sondes minimum par parcelle, une pose soignée pour un bon contact sol-sonde, trois sondes pour chaque profondeur, des relevés réguliers et systématiques) et en évoquant le développement du principe de l’ « échographie », avec 15 sondes sur une parcelle pour une analyse très fine.
Claire Wittling, de l’INRAE Montpellier, a pour sa part présenté la plateforme de recherche et expérimentation en sciences et technologies d’irrigation (PRESTI), qui combine une halle hydraulique, un laboratoire réutilisation des eaux usées traitées et 5 ha de parcelles expérimentales, afin d’étudier l’amélioration des performances technologiques (dans les matériels) et agro-environnementales (dans les agrosystèmes).