Aller au contenu principal
Logo du ministère en charge de l'agriculture et de l'alimentation

Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

La présence du loup : schématisation d'une controverse

Aborder la cohabitation entre le loup et l’élevage dans un territoire sous l’angle de la controverse, en schématisant quels sont les acteurs en présence et leurs arguments, un travail exploratoire d’étudiants du Campus Terres de l’Aube

Futurs éleveurs ou conseillers en élevage, des étudiants de BTS Analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole (ACSE)  ont travaillé sur la question socialement vive du retour du loup en France et de sa possible cohabitation avec des activités d’élevage. Au préalable ils ont réalisé une séance sur les représentations et les a priori sur la biologie et la physiologie du loup et sa cohabitation avec l’élevage. Un outil d’animation de type Q-sort a été élaboré par des enseignantes de l’EPLEFPA Campus Terre de l’Aube et Réso’them pour cet usage. Ce travail sur les représentations a mis en avant la multitude d’acteurs et de jeux d’acteurs.

Aborder la cohabitation entre le loup et l’élevage avec des étudiants

La cohabitation entre élevage domestique et faune sauvage n’est pas une thématique nouvelle.  Elle prend de l’ampleur avec le retour des grands prédateurs dans des territoires où ils avaient disparu et avec les évolutions des pratiques d’élevages, notamment le développement de l’élevage plein air. Cette nécessaire cohabitation renvoie au concept de One Welfare et aux interdépendances entre bien-être des animaux, des humains et de l’environnement.

Sous l’impulsion de la DRAAF Grand Est, avec l’appui de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche et de l’Office Français de la Biodiversité, le Campus Terres de l’Aube (Site de Saint-Pouange), a mené des actions pédagogiques sur la cohabitation entre le loup et l’élevage.

Schématiser une controverse et en comprendre les enjeux

Dans l’étape suivante, par groupes, les étudiants ont tenté de schématiser ces jeux d’acteurs, les arguments de chacun et leurs finalités.  Ils ont présenté leurs schémas à l’ensemble de la classe, les ont discutés pour aboutir à une représentation synthétique.

La cohabitation entre le loup et l’élevage peut être ici considérée et étudiée comme une controverse, au sens où elle a été définie dans le projet ACCEPT. La schématisation de la controverse sur la cohabitation entre le loup et l’élevage met en évidence plusieurs grands types d’acteurs qui s’affrontent : les « favorables à la cohabitation », ceux qui défendent le loup et sa place dans la nature (qualifiés de « Pro Loup ») et ceux qui refusent son retour (qualifiés « d’Anti-Loup »). Il n’est pas aisé de caractériser précisément chacun de ces groupes : des personnes favorables à la cohabitation sont issues du monde agricole et d’associations de protection de la nature par exemple. Ils construisent leur raisonnement sur des bases scientifiques et par échanges. Le sujet du « tir » du loup est un point de divergence entre les acteurs qui militent pour la cohabitation sans que la communication entre eux soit rompue. Parmi les acteurs qui refusent le retour du loup, les polémistes sont particulièrement actifs et mettent en avant des théories selon lesquelles le loup n’est pas revenu seul dans un territoire mais aurait été réintroduit, plus encore dans les zones protégées. A l’opposé, d’autres polémistes affirment que les loups sont rarement responsables des dégâts sur les troupeaux mais qu’il s’agit de chiens errants.  Tous ces acteurs portent le débat via les médias dans l’arène publique dans l’objectif d’influencer les politiques publiques, les perceptions sociétales avec pour finalité de faire évoluer les normes sociales et politiques sur le sujet de la cohabitation.

Qu’en est-il pour d’autres territoires ? D’autres prédateurs ?

A ce stade du travail, il serait possible de décliner ce schéma général à une échelle territoriale et de se questionner s’il est adapté à tous les territoires. Le retour du loup est une question plus ou moins vive selon les endroits et les pratiques d’élevage. Pédagogiquement, il serait utile d’envisager si la mise à plat des acteurs est réalisable dans un territoire où la thématique est très vive et où certains débats peuvent être brouillés. La transposition et l’adaptation à d’autres prédateurs mériterait également d’être testée comme l’exemple du jaguar en Guyane.

Les ressources pour en savoir plus :  

Le Q-sort « Prédation et élevage – La présence du loup »

Représentation schématique de la controverse

Témoignage pédagogique détaillé site Pollen


Contacts :

Delphine Briand, enseignante Productions animales, EPLEFPA Campus Terres de l’Aube, delphine.briand(at)educagri.fr

Elodie Brébant, enseignante Biologie-Ecologie EPLEFPA Campus Terres de l’Aube, elodie.brebant(at)educagri.fr

Cécile Daniel enseignante en Agronomie EPLEFPA Campus Terres de l’Aube, daniel.cecile(at)educagri.fr

Emmanuelle Zanchi, Réso’them, emmanuelle.zanchi(at)educagri.fr

Mai 2022– Emmanuelle Zanchi, animatrice  Réso'them de l'enseignement agricole