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Animation et développement
des territoires
de l'enseignement agricole

Rapport d'étape #2
Résumé grand public
Résumé intégrant les grandes avancées sur les différents objectifs opérationnels, les résultats obtenus et l’impact sur la pédagogie et le développement des formations et l’impact sur le territoire.

Les objectifs initiaux prévus lors de la création de la mission de gestion et de valorisation des effluents ont été ambitieux face au contexte de l'EPLEFPA de Saint-Joseph.

Les études quantitatives et qualitatives des différentes productions en effluents ont permis d'envisager une recette de compostage, atelier priorisé au lancement de la mission. Cette recette prévisionnelle sert de base au dimensionnement de la plateforme de compostage, qui doit écouler tous les fumiers bovins et de volailles produits en 2 mois (temps moyen de fermentation d'un compost). Cependant le compostage ne permet pas de valoriser les lisiers, qui sont la problématique principale de l'exploitation agricole. Ainsi une autre solution, complémentaire de la plateforme de compostage, est le séchage du lisier en tunnel. Ce type d'installation utilise le rayonnement solaire pour évaporer la phase liquide du lisier, la phase finale solide étant alors compostable. Cet investissement potentiel étant onéreux et inexistant à La Réunion, il nécessite une grande réflexion sur son efficacité sur du long-terme. En particulier il est indispensable de considérer que l'exploitation agricole souhaite réduire considérablement sa production de lisier en implantant un atelier d'engraissement de porcs sur paille. 

→ Cette installation, si elle s'avère effective à évaporer le lisier dans un contexte tropical, serait un atout majeur pour l'exploitation et pourrait grandement inspirer d'autres éleveurs réunionnais.

L'état des lieux sur le phosphore des sols et des fourrages a conduit à la rédaction d'un rapport en collaboration avec deux chercheuses du CIRAD, l'une spécialisée sur le phosphore des sols et l'autre spécialisée en production fourragère. Les premières analyses démontrent que le phosphore est accumulé jusqu'à 60 cm de profondeur sur le parcellaire fourrager et au-delà sur le maraîchage et la canne à sucre. Pour autant il semblerait que dans les parcelles les plus productives en fourrages (30 t MS/ha/an) les taux en phosphore des premiers horizons de sol aient baissés depuis 2019 . Une production de biomasse plus importante permet en effet d'augmenter les exportations en éléments du sol comme le phosphore. Les rendements fourragers sont effectivement différents selon les 3 parcelles de fourrages, possiblement dû aux différences de cultures fourragères (chloris seul / chloris + brachiaria / chloris + luzerne). Aussi il a été décidé de resemer la parcelle la moins productive (chloris seul) en luzerne et brachiaria, à la fois pour réduire les taux de phosphore des sols (le brachiaria est connu pour ses fortes capacités d'extraction du phosphore) mais aussi pour tendre de nouveau vers une autonomie fourragère (la luzerne est une légumineuse qui apporte naturellement de l'azote au sol et concurrence les adventices). Actuellement l'ARP estime que l'autonomie fourragère de l'exploitation est seulement de 56%, alors qu'elle atteignait 100% au moment de l'arrêté. L'expertise fourragère rédigée par la chercheuse du CIRAD spécialisée dans ce domaine, fait état de rendements fourragers insuffisants pour le contexte actuel de l'exploitation, en raison de fertilisations azotée et potassique insuffisantes. Afin d'optimiser les exportations en phosphore il est donc nécessaire d'atteindre les optimums de rendement de la zone (35 t MS/ha/an) en réfléchissant aux types de cultures implantées et surtout à leur fertilisation minérale en azote et potasse.

Le rapport doit permettre de ré-engager la discussion avec le préfet et le service ICPE de la DAAF en montrant que les taux de phosphore ont baissé plus vite que ce qui avait été prévu en 2019 selon les cultures en place, et que l'EPLEFPA s'attèle réellement à réduire ses taux en phosphore par le biais des types de cultures et des rendements. La situation de l'exploitation n'est pas un cas isolé et il serait très pertinent au vu de ces résultats, de réfléchir à d'éventuelles expérimentations concernant les épandages. L'exploitation de l'EPLEFPA de Saint-Joseph doit être au service de l'agriculture réunionnaise en fédérant l'ensemble des acteurs autour de cette problématique commune, pour laquelle il est nécessaire d'apporter des solutions basées sur des expérimentations nouvelles. On pourrait ainsi envisager la restauration très contrôlée d'épandages ne couvrant pas les besoins des cultures, et en étudier les effets sur le phosphore du sol.

La communication s'est développée au cours de cette deuxième année de mission par le développement d'une newsletter et du projet Biofunctool. Ce dernier a été mis en pause suite à des coupures budgétaires retardant les commandes du matériel nécessaire.