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Orthez : L’agroforesterie, une solution pour le bien-être des canards

Situé entre mer et montagne, le lycée agricole d’Orthez est l’un des trois sites de l’EPLEFPA des Pyrénées Atlantiques. Construit en 1994, il partage ses locaux avec un lycée professionnel de l’éducation nationale. Son exploitation domine la vallée. Rencontre avec Loic Deplaude, directeur de l'exploitation.

"L’exploitation de l’établissement d’Orthez possède peu de surfaces, la plus grande partie est occupée par un élevage d’une vingtaine de vaches Blondes d’Aquitaine. Nous produisons également des canards prêts à gaver qui nécessitent d’avoir des parcours" précise Loïc.

À Orthez, une bande de 4000 canetons arrive toutes les 15 semaines. Les trois premières semaines de vie des animaux se déroulent dans un bâtiment fermé, isolé, automatisé pour la conduite d’élevage. Ce bâtiment, composé de deux salles identiques, a été conçu pour conduire des expérimentations. En effet, Loïc nous explique que “l’exploitation a conduit des essais sur différents modes de conduite comme le paillage, l’alimentation, la luminosité”. Ces essais sont menés en étroite collaboration avec le groupement de producteurs Euralis qui par ailleurs dédommage l’exploitation en payant systématiquement les lots de canards sur la conduite de l’expérimentation la plus favorable.

Après leur troisième semaine et jusqu’à leur départ de l’exploitation lors de leur quinzième semaine, les palmipèdes sont acheminés vers deux autres bâtiments, ouverts comme des stabulations bovines. Chaque bâtiment s’intègre parfaitement dans le paysage grâce à une conception en bois et est équipé de deux parcours permettant à l’un des parcours d’être en vide sanitaire quand l’autre est occupé. La conduite en extérieur expose toutefois les canards aux prédateurs. Si la clôture électrique protège efficacement contre les renards, les oiseaux tels les corbeaux et les milans royaux rodent. L’utilisation de canons d’effarouchement est exclue pour ne pas déranger les canards, des rubalises ont donc été installées dans les arbres. Le bruit qu’elles provoquent avec le vent contribue à éloigner les prédateurs mais d’autres systèmes de protection restent à envisager.

L’élevage de canards est actuellement très perturbé par les conditions sanitaires et la circulation du virus de la grippe aviaire impose des adaptations continuelles. "Au vu des contraintes qu’occasionne le virus de la grippe aviaire, il faudrait élargir les bâtiments pour accueillir une aire de parcours couverte et protégée des autres oiseaux" nous confie Loic précisant un élément majeur : les 15 000 canards produits par l’exploitation génèrent 80% du chiffre d’affaires de l’exploitation et occupe 20% du temps de travail.

"Avec l’été et les températures élevées que nous venons de vivre, il suffit d’observer les canards pour voir qu’ils préfèrent être à l’ombre d’un arbre plutôt que dans le bâtiment ou même que d’aller se cacher dans du maïs que l’on avait semé pour connaitre le comportement des palmipèdes" nous affirme Loic. Fort de ce constat, l’exploitation va poursuivre son projet de plantation, une dizaine d’arbres ayant déjà été plantés dans les parcours. Un projet pédagogique avec les classes de baccalauréat professionnel aménagement paysager et l’appui du conservatoire botanique devrait permettre de compléter les plantations par des essences locales d’arbres fruitiers. Les fruits seront transformés en jus par la halle technologique de Pau-Montardon, autre site de l’établissement


L’exploitation élève des Blondes d’Aquitaine et s’est équipée d’une cage de contention canadienne permettant d’intervenir efficacement et sans danger si besoin (Crédits photos E. Zanchi)


Les 3 questions de fin : 

- De quoi êtes-vous le plus fier ? "D’avoir augmenté le foncier. Grâce à ces quelques hectares supplémentaires que nous aurons en location, nous serons plus autonomes pour l’alimentation des vaches allaitantes et nous devrions tendre vers l’équilibre économique "

- S’il fallait améliorer quelque chose ? "Je voudrais agrandir le bâtiment des canards s’il faut les confiner à nouveau (mais nous n’avons pas les moyens financiers pour le faire actuellement)

- Un conseil à donner à un éventuel successeur ? “Fais comme tu vois les choses mais aussi adapte-toi. Cherche la cohérence du système. Par exemple, j’ai voulu baser tout notre système sur l’herbe et sortir du labour. Cela se fait par étape mais on va y parvenir"


Les chiffres clés de l’exploitation 

  • Surface totale :  30 hectares dont 25 ha de prairies et 5 hectares de maïs autoconsommé
  • Productions :  20 vaches allaitantes de race Blonde d’Aquitaine, 15 000 canards prêts à gaver
  • Salariés :  1.3 ETP

 

Contacts utiles 

 


octobre 2022 - Hervé Long et Emmanuelle Zanchi, animateurs Réso’them de l’enseignement agricole